Cela vous laisse le temps d'y réfléchir ! Nous souhaitons ainsi inscrire au coeur du débat une question tant économique que philosophique, que l'on sera amené, quoi qu'il arrive, à aborder dans les années à venir. La majorité parle constamment de la mutation du travail et de la nécessité de le repenser ; c'est vrai. Nous partageons le constat commun que la technologie, et notamment l'émergence de l'intelligence artificielle, va considérablement changer la manière de travailler. Seulement, à aucun moment n'est sérieusement abordée la question de la diminution du temps de travail. Ce n'est pas une idée nouvelle pour lutter contre le chômage : selon le rapport de l'IGAS de 2016, les 35 heures ont permis la création de 350 000 emplois entre 1998 et 2002. Il faut partager le travail dans notre société ; ce sera la seule solution pour lutter contre le chômage structurel, et la seule mesure réellement capable d'offrir à chacun la possibilité de travailler.
La diminution du temps de travail est aussi un appel à repenser les temps sociaux dans notre société. Aujourd'hui, le temps de travail hebdomadaire effectif est de 39,5 heures pour les personnes à temps complet. Interrogeons-nous : quelle part de notre vie consacrons-nous au travail ? Comment valorise-t-on les autres engagements dans notre société ? Cet amendement vise ainsi deux choses : anticiper la mutation du marché du travail en proposant un partage du travail à toutes et à tous pour lutter contre le chômage structurel ; donner à nos concitoyens plus de temps pour s'engager différemment et trouver leur place dans la collectivité autrement que par le travail. C'est un débat à ne pas escamoter !