Madame la secrétaire d'État chargée de l'éducation prioritaire, je suis conseiller départemental de l'Ain, comme mon collègue Damien Abad, et, à ce titre, je participe aux conseils d'administration des trois collèges du canton de Lagnieu. J'ai appris avec stupéfaction que, dans l'un d'entre eux, 50 % des élèves entrés en sixième en septembre 2020 ne maîtrisaient pas la lecture alors qu'aucune des communes du secteur ne relève d'un réseau d'éducation prioritaire – REP.
Ne nous voilons pas la face : si les perturbations liées au covid ont pu accentuer le phénomène, celui-ci est plus profond et plus ancien. Une note d'information de janvier 2021 de votre ministère, rédigée à partir d'évaluations réalisées en classe de sixième dans les collèges publics hors éducation prioritaire, révèle en effet que 38,5 % des élèves n'ont pas obtenu de score satisfaisant en français, je dis bien en français, et les résultats auraient été encore plus mauvais si la lecture et l'écriture avaient été prises en compte. Ce constat est terrible car, sans une maîtrise parfaite de la lecture, de l'écriture et de la langue française, c'est l'égalité des chances, la promesse de l'école de la République voulue par Jules Ferry, qui est compromise.
J'ai trois questions à vous poser : premièrement, confirmez-vous ces mauvais résultats de l'enseignement de la lecture, de l'écriture et plus généralement du français à l'école élémentaire ? Deuxièmement, quelles en sont, selon vous, les causes : s'agit-il des programmes, des méthodes, de la formation des maîtres, des horaires insuffisants ? Troisièmement – et c'est le plus important – , quelles mesures comptez-vous prendre pour redresser la situation aussi rapidement que possible, sachant qu'il faudra plusieurs années pour que celles-ci fassent sentir leurs effets ?