S'il y a bien un mot qui a fait l'unanimité sur nos bancs, y compris au sein de la majorité, c'est bien le mot « enfin » : ce texte, nous l'attendions toutes et tous, comme l'ensemble des acteurs de l'aide publique au développement.
Au cours de la dernière décennie, le monde a fait face à de multiples bouleversements qui ont conduit chacun et chacune d'entre nous à repenser la vision qu'il en avait. La pandémie de covid-19, les premiers effets du réchauffement climatique, la crise du multilatéralisme, les questions démographiques, l'insécurité et l'instabilité inter- et intra-étatiques, le terrorisme, la multiplication des États faillis, les nombreuses crises liées au problème des migrants et des réfugiés, l'inégal accès à l'eau, aux soins, à l'énergie, à l'éducation, tous ces enjeux mettent en lumière la souffrance des populations. L'adaptation et le renforcement de notre aide publique au développement étaient devenus indispensables pour que nous puissions participer significativement à la construction de l'avenir de ces populations. En 2017, le Président de la République s'est montré ambitieux pour l'aide publique au développement, pour ses priorités thématiques et géographiques ainsi que pour leurs déclinaisons budgétaires, en se donnant pour but de consacrer en 2022 0,55 % de notre RNB à l'APD. Nous y sommes et nous saluons l'effort accompli par le Gouvernement, même si celui-ci doit se donner pour objectif d'atteindre 0,7 %.
L'équilibre entre le multilatéral et le bilatéral demeure imparfait. Seul un renforcement de l'aide bilatérale, qui est en cours, permettra à notre pays de jouer un rôle central, un rôle d'influence auprès des pays que nous considérons comme prioritaires. Nous avons étudié de nombreux amendements concernant le cadre de partenariat global, mais celui-ci n'est qu'un catalogue exhaustif de toutes les valeurs et des actions pouvant être menées dans le cadre du développement solidaire, et qu'il ne définit pas de véritable stratégie ni de priorités.
Enfin, ce texte permet de répondre aux exigences de transparence. Au sein de cet hémicycle, des parlementaires ont régulièrement alerté sur la complexité de l'APD française qui ne permet ni au Parlement ni à la société civile d'avoir accès à des informations exploitables. L'indispensable transparence, prévue par l'article 2, offrira à ceux qui le souhaitent des données relatives aux montants engagés, aux crédits dépensés, aux stratégies développées, à l'équilibre entre le multilatéral et le bilatéral, au montant des aides budgétaires et des effacements de dettes, ainsi qu'à l'équilibre entre les dons et les prêts. Les Français sont en droit de connaître et d'évaluer notre politique de solidarité avec les populations les plus touchées par la pauvreté.