Ce projet de loi, c'est une promesse tenue. C'est un très grand espoir pour des millions de citoyens dans le monde. C'est le retour de la France en tant que grande nation de la lutte contre les inégalités et la pauvreté dans le monde. C'est aussi une réussite collective, tous groupes parlementaires confondus. Il y a quelques mois, dans cet hémicycle, nous votions les crédits de la mission « Aide publique au développement », qui étaient en augmentation pour la quatrième année consécutive et devaient passer de 0,37 % à 0,55 % du revenu national brut en 2022. Aujourd'hui, nous nous apprêtons à aller encore plus loin en plaçant cette trajectoire à 0,7 % du RNB en 2025.
Sur le fond, grâce à la définition claire des zones géographiques et des secteurs prioritaires, le texte va rendre notre stratégie plus lisible et lui permettra d'avoir un plus grand impact. Nous nous félicitons notamment que les États du Sahel fassent partie des dix-neuf pays identifiés comme prioritaires. Grâce au débat parlementaire annuel, introduit à l'article 2, nous rendons notre stratégie plus transparente et surtout, nous nous donnons toutes les chances de mieux en mesurer l'efficacité. Il s'agit là aussi d'une promesse collectivement tenue.
Enfin, nous nous félicitons du rôle toujours plus important que l'AFD aura à jouer dans la mise en oeuvre de notre politique d'aide au développement.
Pour sa part, le groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés a réussi à partager un nombre important de convictions – d'abord, celle de la mobilité, dans le droit fil du discours du 28 novembre 2017 du Président de la République prononcé à l'université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Emmanuel Macron avait insisté pour que l'influence internationale de la France serve davantage à la jeunesse et à l'éducation pour tous, et plaidé pour la mobilité des étudiants, des jeunes et des talents.
Très attachés à cette vision, nous avons porté et fait adopter des amendements qui rappellent cette priorité au sein du cadre de partenariat global. À l'avenir, l'aide publique au développement doit faire progresser la mobilité internationale vers et à partir de la France. Favoriser et organiser les mobilités, c'est faire reculer les inégalités mondiales. C'est vrai quand un Français apporte des compétences particulières dans un pays qui n'en dispose pas ; c'est vrai quand un étranger peut se former en France pour mettre ensuite à profit son expertise dans son pays ; mais c'est vrai aussi lorsqu'un étranger vient en France partager une expertise singulière, à l'image de Babou, un berger malien qui vient chaque année au centre-ville de Mulhouse pour nous montrer comment réintroduire l'élevage de moutons en milieu urbain. Ce qui est vrai pour Babou l'est aussi pour des milliers de jeunes entrepreneurs africains régulièrement primés.