Par son manque d'ambition, cette loi trébuche sur la grande marche de la lutte contre les inégalités.
Comme je l'ai dit en commission puis lors de la discussion générale, il y a d'abord une faute originelle dans son titre même, puisqu'il ne s'agit en aucun cas d'une loi de programmation. Elle n'offre en effet aucune garantie au-delà de 2022, alors que le propre de l'aide publique au développement est de permettre à nos partenaires d'avancer sur des échéances de court et moyen terme. On ne saurait remplir les objectifs du Millénaire pour le développement avec un programme qui s'arrête à l'année suivante, à moins de considérer que l'on peut franchir un cours d'eau en se laissant porter par le courant.
Cette loi comporte également un défaut de sincérité. Nous aurions souhaité davantage de clarté. Il aurait fallu, par exemple, que les annulations de dettes, les frais d'accueil des réfugiés, les activités de PROPARCO soient définitivement exclus des postes de dépenses comptabilisés dans l'aide publique au développement. Je vous rappelle, mes chers collègues, qu'entre 2017 et 2019, sur les 1,2 milliard d'euros d'augmentation affichée de l'APD, seuls 112 millions d'euros constituaient des financements nouveaux.