Vous le savez, du fait de la crise sanitaire, le sport amateur est à bout de souffle, avec des trésoreries en grande difficulté, un sport en salle à l'arrêt, des compétitions annulées, des dirigeants qui jettent l'éponge et des clubs qui mettent la clef sous la porte – sans compter que beaucoup d'entre eux étaient déjà en difficulté avant la crise. À cela s'ajoutent l'arrêt des manifestations extra-sportives, qui sont pourtant indispensables au fragile équilibre financier de nombreux clubs, et la quasi-impossibilité de faire appel au sponsoring, les partenaires potentiels rencontrant eux-mêmes de fortes difficultés – notamment les commerces locaux, qui sont les principaux sponsors de la plupart des petites structures.
Bien sûr – vous en êtes bien consciente – , avec l'arrêt des activités des associations, ce n'est pas seulement la pratique sportive qui se joue, mais aussi le lien social dans de nombreux territoires, dont les clubs sont un acteur majeur. Quand on a été membre d'une association sportive, élu local, comme c'est le cas pour beaucoup d'entre nous, maire d'un arrondissement, comme je le fus à Lyon, membre d'un conseil de quartier ou tout simplement acteur de son quartier, on sait à quel point les clubs sont un vecteur de cohésion sociale, de solidarité, d'entraide et de vivre ensemble, mais aussi à quel point ils remplissent une mission d'éducation. On sait aussi combien le sport est un impératif de santé publique. On pense également à ces milliers d'adhérents qui jouent pour le plaisir et qui ont, plus que jamais, besoin de cet exutoire. N'oubliez pas, enfin, que de nombreux sportifs professionnels ont débuté leur discipline dans un club amateur, comme Teddy Riner dans le 19e arrondissement de Paris, Nabil Fekir à Saint-Priest, Karim Benzema à Bron Terraillon, ou encore Éric Abidal à Lyon-Duchère AS, dans ma circonscription.
Je songe aussi aux salariés et aux nombreux bénévoles sans qui les clubs n'existeraient pas, qui transmettent leur savoir et les valeurs du sport, et qui sont bien souvent des relais éducatifs et sociaux. Je veux ici rendre hommage à ces bénévoles, moniteurs et coachs qui sont la richesse du sport français et qui font vivre les clubs. Leur attente est extrêmement forte. La troisième vague est bien là, mais la vaccination est en cours et le sport amateur a besoin, je le crois, de perspectives pour sortir de la crise et envisager la reprise.
Faisons confiance à nos associations sportives : elles sont capables d'organiser des rencontres et des événements tout en respectant les normes sanitaires. Sportifs, dirigeants, bénévoles : tous sauront faire preuve de responsabilité. Donnons-leur la possibilité de le prouver.
Madame la ministre déléguée, pouvez-vous nous donner des perspectives et un calendrier de reprise, y compris concernant les sports en salle et les manifestations extrasportives, pour soutenir ce sport d'en bas qui apporte tant à la collectivité ?