Les amendements de Jean-Luc Mélenchon pour ce dossier
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S'il vous plaît, chers collègues, ne me huez pas tandis que je parle. Il vous reste avec nous un exemplaire peut-être unique de jacobinisme, lequel, contrairement à ce que prétendent certains ici, n'est pas un verrouillage centralisateur. Cessez d'exalter une approche girondine qui n'a jamais été favorable au destin de la patrie, je tiens à le ...
La différenciation, c'est la différence des droits au nom du droit à la différence, et rien d'autre ! Voilà ce que prépare l'introduction de la phrase proposée dans la Constitution. Chers collègues, je vous mets en garde. Quelles que soient nos opinions sur l'économie ou la diversité culturelle, si nous ratifions une idée telle que celle-ci, c...
C'est là que la liberté française s'est constituée, réfugiée parfois et reconstituée toujours. Les départements, sous la Révolution, et les régions, treize à présent, qui ont été inventées…
Le président ne sait même pas de quoi on parle. Ce débat ne l'intéresse pas !
Nos collègues Les Républicains se débattent dans les contradictions qu'a causées leur imprécision théorique, dans un jargon qui vaut la peine d'être entendu. L'équilibre des territoires, voici un concept nouveau ! Mais que voulez-vous équilibrer : la mer et la montagne ? L'intérieur des terres et le littoral ? Le mot « territoire », dans cett...
Cet exemple extrême vaudrait pour d'autres « territoires », comme vous dites. Il n'y a pas d'autre réalité politique que la population. Un territoire existe par une frontière et, en l'absence de celle-ci, par son usage politique ou administratif – par exemple, un bassin versant. Le territoire est selon moi un concept d'Ancien Régime. Dans l'e...
… et qu'avant même que la loi fût appliquée, il changea et redécoupa complètement les régions, dont le nombre passa de vingt-deux à treize.
Cela montre qu'il n'y a pas d'au-delà de la politique. Par conséquent, il ne peut être question d'imaginer donner un statut constitutionnel à une entité qui n'existe pas, le territoire. Il existe des cultures, des lieux, des structures, mais les territoires sont une illusion.
Tous ces concepts sont d'un maniement délicat. Il est extrêmement difficile d'exprimer en quelques secondes ce que l'on en pense. Nonobstant l'opposition qui semble exister entre nos points de vue, Philippe Vigier et moi-même disons la même chose, à ceci près qu'il nomme « territoire » ce que j'appelle « structure politique ». Je crois profond...
Ainsi, il y a des Corses – puisqu'on en parle beaucoup ce soir – partout en France. On pourrait en dire autant des Alsaciens, qui ont une langue propre. Dès lors, à quoi sert la reconnaissance ? La politique n'est pas destinée à pratiquer une psychanalyse collective. La reconnaissance, cela signifie des droits, cela n'existe pas en dehors des ...
En attendant, deux articles de cette charte, et seulement deux, ont été rejetés par le Conseil constitutionnel, au motif qu'un individu ne pouvait pas prétendre, au nom de sa langue, à des droits différents de ceux du voisin. Pour nous qui sommes les héritiers du mouvement ouvrier, il était extrêmement important que l'on n'accepte pas qu'un con...
C'est une histoire et un débat qui durera : vous devez admettre qu'il existe un point de vue jacobin et universaliste. Et ce point de vue, ce n'est pas celui de la guillotine ou de l'uniformité, comme on le fait croire trop souvent : c'est celui de l'universalité.
D'abord, après l'intervention de M. Molac, je ne veux pas qu'il y ait d'ambiguïté. L'article 2 de la Constitution dispose que la langue de la République est le français. Prenons-le au ras des pâquerettes : cela signifie que la langue de la chose publique, celle dans laquelle la chose publique se règle, est le français. Cela n'est nullement excl...
Elle l'a signée, et seuls deux articles ont été rejetés par le Conseil constitutionnel. D'ailleurs, sur nombre d'autres articles, les Français étaient en avance. La loi de Maurice Deixonne – un socialiste – nous a fait prendre de l'avance. Ce fut le premier qui fit reconnaître les langues régionales en France ; il avait d'ailleurs oublié les Co...
Mais ce n'est pas le sujet. Je plaide pour ces millions de jeunes Français et de vieux Français, dont je suis, qui n'ont pas un seul ancêtre qui ait des racines où que ce soit dans le territoire de l'actuel hexagone ; pour ces pieds-noirs, ces enfants d'Espagnols, d'Italiens, de Maltais, pour tous ceux qui sont arrivés depuis et qui auront des ...
D'ailleurs, je ne suis pas sûr d'en avoir envie. Je vous demande simplement d'entendre ce message : l'universalité est la condition de la cohésion de la République et de l'amour de son peuple pour elle.
On objecte à nos propositions tantôt que le texte les prévoit déjà, tantôt qu'elles ne sont pas du domaine constitutionnel ; au bout du compte, cela débouche chaque fois sur un refus. J'admets que l'on puisse considérer que telle ou telle des discriminations qui ont été évoquées serait excessivement représentée si on la citait dans la Constitu...
Peut-être est-ce un travers bien français que de se chercher querelle quand il n'y en a pas. Personne ici n'a dit qu'il ne fallait pas étudier les langues régionales ou faire son possible pour leur permettre de vivre. La limite au-delà de laquelle on ne doit pas aller est le moment où elles créeraient des droits spécifiques pour leurs locuteurs...
La langue bretonne unifiée date de 1942. Les Franc-Comtois sont français depuis moins longtemps que les Bretons. On n'en finit plus, si on va par là ! La langue bretonne existe, les langues bretonnes existent ; elles sont différentes. Le gallo et les autres langues, qui ont une racine celte, ce n'est pas la même chose. Vous pouvez toujours écr...
Attention à l'exaltation de la différence jusqu'au point où elle rend impossible l'universel et où elle se fracasse sur son propre principe pour se morceler à l'infini !