Les amendements de Nicolas Turquois pour ce dossier
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De nombreuses personnes opposées au projet de loi se sont exprimées de façon raisonnable au sujet des abeilles : c'est en effet un véritable enjeu. C'est l'agriculteur qui vous parle, un agriculteur qui a lui-même utilisé des néonicotinoïdes et a arrêté de le faire, et qui, étant multiplicateur de semences, a besoin d'abeilles pour la fécondati...
Entre la floraison du colza en mars, avril et la floraison du tournesol au mois de juillet, les abeilles n'ont pas d'alimentation.
Il faut les faire déplacer – cela s'appelle de la transhumance – ou planter des cultures différentes, de la luzerne, des haies, pour apporter de la diversité. Notre collègue a dit tout à l'heure que ce projet de loi était court-termiste ; elle a raison, c'est à court terme donner un voie de sortie aux betteraviers, mais à moyen terme j'attends...
À propos d'un tel projet de loi, nous pourrions nous dire que personne ici n'est favorable aux néonicotinoides. Sans parler à sa place, j'ai même tendance à penser que notre nouveau ministre de l'agriculture n'avait pas envie que ce dossier soit le premier à figurer dans son agenda.
Nous pourrions nous dire, sans forcément nous connaître les uns les autres, que nous sommes tous sensibles à l'effondrement des colonies d'abeilles, que personne n'est favorable à la disparition de la filière betteravière, ni à la substitution du sucre français par du sucre produit à l'étranger dans des conditions moins-disantes.
Nous pourrions aussi nous dire qu'une décision très forte a été prise en 2016, mais que toutes ses conséquences à court terme n'avaient sans doute pas été mesurées, que les pouvoirs publics n'ont pas établi le suivi nécessaire… ,
… que la filière n'a peut-être pas suffisamment pris ses responsabilités sur ce sujet. Nous pourrions aussi nous dire qu'il n'est pas possible de faire évoluer les pratiques d'une filière si celle-ci n'existe plus dans deux ans. Trois ans, c'est certes trois ans de trop, mais c'est aussi très peu et personne n'imagine que nous aurons le même d...
Mais nous pourrions nous dire que, finalement, la réduction de 95 % des usages en quatre ans constitue tout de même un énorme progrès.
Nous pourrions enfin nous dire qu'en jouant les gentils défenseurs de l'environnement face aux méchants agriculteurs pollueurs, on ne fait que renforcer les plus extrémistes de chaque camp – mais tel est peut-être le programme politique de certains – …
… et l'évolution des pratiques agricoles, qui est plus à l'oeuvre qu'on ne le pense. Pour toutes ces raisons, le groupe MoDem et démocrates apparentés, qui souhaite aborder cette question de façon responsable et avec toute l'humilité nécessaire, votera contre cette motion de rejet préalable.
Les débats vont nous permettre de démontrer que nous ne défendons pas ce projet de loi de gaieté de coeur, mais qu'il constitue le choix le plus responsable dans la situation actuelle. Ce n'est pas comme si les néonicotinoïdes avaient vocation à se substituer au néant : depuis trois ans, les agriculteurs les ont remplacés par d'autres pratiques...
Je voudrais réagir à des propos tenus par M. Potier, et que j'avais déjà entendus chez M. Juanico. D'après vous, en deux ou trois ans, on peut trouver des solutions ; il me semble que nous devons nous montrer beaucoup plus modestes sur notre capacité à faire bouger les choses. Mon propre système d'exploitation a quinze cultures différentes aujo...