Et la présidence de l'Assemblée ?
Non, c'est grâce à la grève !
Ne nous caricaturez pas !
Nous ne pouvons tolérer plus longtemps les conditions dans lesquelles les décisions d'assignation à résidence sont prononcées par le ministre de l'intérieur dans le cadre de l'état d'urgence, qui, M. Collomb nous l'a rappelé ce matin, concernent soixante-deux personnes. Vous le savez, ces décisions sont si fragiles que le Conseil constitutionnel et le juge administratif en ont censuré et suspendu certaines. Quel est le problème ? Pour l'instant, lorsqu'elle assigne à résidence, l'administration n'a pas à respecter le principe du contradictoire, pas plus qu'elle n'est tenue de prendre sa décision de manière écrite et motivée. Une telle conception ne me ...
C'est la moindre des choses !
Qu'en savez-vous ?
Ce sont des truismes !
On n'est pas au XIXe siècle !
Quelle vieille idéologie !
On peut donc déjà le faire !
et qu'il faudrait préserver le consensus…
… et il est contraire à toute l'histoire de l'émancipation que nous avons portée. Vous nous répétez qu'il faut décider au plus près du terrain : je connais cette idéologie. Elle a pour devise : « Le terrain ne ment pas ! »
C'est une idéologie bien rance. Nous sommes ici une assemblée nationale : nous ne voulons pas des particularismes locaux, des exceptions locales, mais la loi nationale qui s'applique à tous. C'est tout l'inverse de ce que vous nous proposez.
Une énergie inlassable !
L'article 1er est celui qui contient la plus violente attaque contre l'ordre social actuel. Ne tournons pas autour du pot : il consacre l'inversion de la hiérarchie des normes et relègue les accords de branche à un rang inférieur. Le problème, depuis le début, est que cette offensive – pardon pour ce mot, mais c'est bien de cela qu'il s'agit – est menée en tenue de camouflage, ce qui pèse beaucoup sur nos débats. Le camouflage est sémantique car je vous le dis sans détour – à cette heure tardive, nous pouvons nous parler franchement –, vous utilisez bien souvent une novlangue assez confuse qui alourdit nos propos. Essayons néanmoins de dégager de ...
…plutôt que de trouver un accord entre classes sociales communes ; que les salariés devraient se déterminer au sein de l'entreprise dans le cadre d'accords communs avec leur employeur. Cette idéologie porte un nom dans l'histoire des idées : c'est le corporatisme, que vous le vouliez ou non…
Mes chers collègues, nous nous sommes dit des choses fortes. Vous nous avez répondu et je veux vous prendre au mot. En vertu de la bonne vieille formule qui veut que « ça va mieux en le disant », et puisque vous nous avez tous dit qu'il n'était pas question d'aller vers une inversion de la hiérarchie des normes, nous vous proposons un amendement qui le dit clairement. Sincèrement, si vous ne votez pas notre amendement, toutes vos réponses s'effondrent. Il y va de la sincérité de nos échanges.
Vous nous avez tous dit qu'il était hors de question d'aller vers une inversion de la hiérarchie des normes et que nous vous faisions de faux procès. C'est le moment de l'écrire noir sur blanc ! Si vous ne le faites pas, vous resterez dans cette novlangue quasi orwellienne qui caractérise nos débats. J'ai d'ailleurs quelques formules à vous proposer pour l'enrichir. Votre prochain slogan pourrait être : « Licencier plus facilement lutte contre le chômage. » Je vous propose également : « la précarité fait la sécurité », « l'intérêt de quelques-uns, c'est l'intérêt général », ou encore : « les particularismes, c'est la règle ». Arrêtez de tenir ...
Vous n'avez pas répondu sur la question du principe de faveur ! Ne sommes-nous pas tous d'accord dans cet hémicycle pour considérer que si un accord d'entreprise est meilleur que la loi, nous sommes pour l'accord d'entreprise ? Madame la ministre, l'exemple que vous avez donné va dans notre sens, puisque vous nous avez montré que dans son état actuel le code du travail permet déjà des accords favorables aux salariés, allant dans le sens de l'innovation. Pardonnez-moi de vous le dire, mais l'exemple que vous avez donné est un contre-exemple. Pourquoi toucher au code du travail, si ce n'est pour y introduire le danger que nous pointons ? Enfin, monsieur le ...
Madame la ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, une fois de plus, le débat est délicat. Vous dites des choses mais, quand nous lisons ce que vous proposez, c'est tout l'inverse. Depuis le début, vous nous proposez une grande réforme, qui vise à clarifier des choses qui seraient complexes ; mais concrètement, vous allez complexifier en créant des organismes fusionnant des instances qui abordaient des sujets complètement différents, comme l'a fort bien dit, notamment, mon collègue Ruffin. Croyez-vous que l'on va clarifier les relations sociales au sein d'une entreprise si demain, c'est au sein de la même instance que l'on doit discuter des ...
Mais alors, qui est l'auteur du texto auquel vous réagissiez, monsieur le président ?
Nous proposons de supprimer l'alinéa 5 de l'article 2, car il nous semble aborder des points très importants sans que tous aient pu prendre la mesure de ses conséquences. Faute de temps, j'insisterai sur le début de l'alinéa : pour renforcer le dialogue social, la possibilité serait offerte au salarié « d'apporter au syndicat de son choix des ressources financées en tout ou partie par l'employeur ». Est-ce que chacun ici mesure la modification des relations entre l'organisation syndicale, le syndiqué et l'employeur que cela implique ? Si nous offrons cette possibilité, demain, l'employeur pourra savoir qui est syndiqué ; dans beaucoup d'entreprises, ce n'est ...
Selon les cas aussi !
Les prud'hommes sont un tribunal paritaire !
J'en serais flatté !
Le non-respect de la loi lui coûtera moins qu'avant : et vous applaudissez à cela !
Il est tout de même question de licenciements abusifs !
Ayant parlé au nom de M. Mélenchon pendant un an et demi, je veux bien continuer ! Plus sérieusement, mes amis, comme Adrien Quatennens, ont dit des choses fortes à l'instant, avec conviction – pardon pour notre ton passionné quand nous nous adressons à vous, chers collègues de La République en Marche, mais nous cherchons vraiment à vous convaincre. L'article 3 est l'article de tous les dangers, qui embrasse de nombreux sujets. Nos débats montrent qu'il existe différentes interprétations. J'en appelle donc à votre conscience : comment pouvez-vous voter un tel article, ouvrant des possibilités extrêmement dangereuses pour l'avenir des salariés, sans ...
Oui, un patron qui procède à un licenciement abusif est un patron délinquant, c'est-à-dire qu'il ne respecte pas la loi ! Avec un plafond, il pourra le budgéter à l'avance, de manière prévisionnelle !
Nous tous ici sommes des législateurs, dont le but est de faire respecter la loi : si vous adoptez ce texte, alors vous voterez pour quelque chose d'incroyable, visant à donner en vérité toute liberté aux employeurs de ne pas respecter la loi !
Le droit social est un droit protecteur, et je défendrai cet amendement en insistant sur la forme de l'alinéa 7 de l'article 3. Cet alinéa vise à clarifier les obligations de l'employeur en matière de reclassement pour inaptitude. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Étendrez-vous ou restreindrez-vous les obligations de l'employeur ? Resterez-vous dans le cadre du droit positif ou en sortirez-vous ? Proposez-vous, comme votre prédécesseur, Mme El Khomri, de plonger les salariés dans une forme d'insécurité juridique ? Cet alinéa vise également à sécuriser les modalités de contestation de l'avis d'inaptitude. Là encore, qu'entendez-vous faire ? Étendrez-vous ...
C'est ce que vous faites !
Avant d'aborder l'amendement proprement dit, je prendrai sur mon temps de parole pour répondre à notre collègue qui a mis en avant son parcours professionnel. Je l'invite à user de ce procédé avec prudence, ne serait-ce que par respect pour les autres députés. Cela étant, et puisque ses collègues de La République en marche l'ont applaudi, je propose que chacun expose publiquement ce qu'il faisait dans la vie et sa rémunération. Nous nous y plierons à notre tour, et pourquoi pas le Gouvernement également ? Plus sérieusement, je m'oppose à ce que l'on utilise son parcours professionnel comme argument d'autorité. Je suis enseignant en lycée professionnel ...
C'est nous qui défendons les fonctionnaires !
Et le gel du point d'indice ? Payez-les mieux !