115 interventions trouvées.
Enfin, j'ajoute, pour toutes les femmes de cette assemblée qui ont accouché, qu'entre le fait d'accoucher et de ne pas accoucher, il y a une certaine différence !
...t bien de cela qu'il s'agit – , dans une geste familiale qui reconnaît une filiation et introduit des références, quelles qu'elles soient, d'ailleurs. Vous privez donc volontairement, pour des raisons juridiques et politiques, des enfants de ce qui est le plus essentiel à leur formation et à leur identité. En réalité, vous parvenez, par cette révolution juridique, à nier la réalité des choses – l'accouchement, la filiation, les liens du sang – et à créer une généalogie hors-sol. C'est très grave !
Madame la garde des sceaux, en répondant à nos interpellations, vous avez confirmé que, dans le cas d'un couple de femmes ayant recours à l'AMP – l'assistance médicale à la procréation – , c'est bien le fait d'accoucher qui rend mère. Dans le même temps, cependant, vous nous dites prévoir aussi un consentement mutuel des deux femmes pour établir et, en quelque sorte, sécuriser le projet parental. Tel est, me semble-t-il, à peu près l'esprit de ce que j'ai compris de vos propos. Il y a là deux champs différents, justifiant qu'on doive demander à ces deux femmes d'établir leur projet parental par un consentement ...
Cette forme continue d'exister : la femme accouche et devient mère ; le père assume la présomption de paternité ou la reconnaissance. Cette différence existe et ne pose aucun problème. Pourquoi devrait-elle en créer un dans les couples de femmes ? Pourquoi vouloir l'égalité ? Serait-ce à dire – telle est sans doute la position de ceux qui conçoivent la filiation exclusivement comme une construction sociale – que l'on veut imposer également aux co...
Monsieur Breton, je vous ai écouté attentivement, j'ai bien entendu votre propos, et je m'interroge donc sur la part que vous faites, dans votre raisonnement, à la parentalité, qui n'est pas liée à un lien biologique de femme ou d'homme à enfant. Les femmes accouchent, ce qui leur donne ce droit de filiation, mais certaines d'entre elles n'accouchent pas et sont mères parce qu'elles ont adopté.
Quant à la dimension biologique, je sais bien, pour avoir accouché moi aussi, qu'il existe une différence entre avoir porté un enfant et ne pas en avoir porté, comme entre le fait que cet enfant soit sorti de votre ventre par accouchement ou par césarienne. Nous devons toutefois être très prudents, car c'est au nom de cet argument des neuf mois passés dans le ventre maternel qu'on a enfermé les femmes à la maison.
...s propos de Mme Autain et dans ceux de Mme Genevard. Une voie semble intéressante à creuser : l'ouverture du droit commun à tous les couples, y compris ceux formés par deux femmes. Le système en vigueur de reconnaissance destiné aux couples hétérosexuels donne satisfaction. Il ne me semble pas qu'il accorde moins de droits au père reconnaissant l'enfant qu'à la mère ayant accouché. Il préserve l'accouchement en tant qu'acte fondateur – j'entends bien que nos amis du groupe Les Républicains ne veulent pas revenir sur ce point.
Nous pourrions trouver collectivement une solution qui permettrait aux couples de femmes d'obtenir un dispositif de double filiation qui serait égale pour l'une et l'autre mère, l'une établissant sa filiation par l'accouchement et l'autre par la reconnaissance, à l'image de ce qui est possible pour les couples hétérosexuels non mariés ayant recours à un tiers donneur. Il s'agirait d'un vrai point d'équilibre qui n'enlèverait rien à personne…
...formés par une femme transgenre et une femme cisgenre, que j'ai déjà souvent évoqués au cours de ce débat. Tous les couples pourraient ainsi bénéficier de ce dispositif de droit commun, simple, qui ne bouleverserait pas fondamentalement notre droit et laisserait la porte ouverte à un travail plus profond sur le système d'établissement de la filiation, tout en sanctuarisant, vous en conviendrez, l'accouchement comme un acte fondateur.
Comme je le disais déjà lorsque nous discutions de l'article 1er, il faut faire attention à nos propos pour ne vexer ou blesser personne. Qu'une maman accouche ou adopte, elle reste une maman car elle donne tout son amour. Par ailleurs, concernant la place des parents et celle de l'enfant, j'entends souvent dire qu'on oublierait les enfants.
En effet : Mater semper certa est. La filiation avec la mère est toujours certaine parce qu'elle accouche.
...à nos collègues qui nous ont demandé pourquoi nous étions favorables à l'égalité entre les deux femmes. Tout simplement parce qu'il est nécessaire de placer les deux femmes au même niveau. Parce qu'il ne faudrait pas que, par rapport à celle qui a accouché, l'autre femme puisse être évincée d'un projet qu'elles ont pourtant construit à deux. De même, parce qu'il ne faudrait pas que la femme qui n'accouche pas se dédise du projet dans lequel elle s'était engagée et pour lequel elle est solidaire. Il nous semble aussi important que cette solidarité puisse s'exprimer entre les deux femmes qui vont devenir mères. Nous pensons aussi à l'égalité entre les enfants. Tirant les conséquences de l'article 1er que nous avons choisi d'adopter, nous devons la même sécurité juridique à l'ensemble des enfants. N...
Si : nous ne l'avons absolument pas dit. Ce que nous revendiquons en revanche, c'est l'idée que rien ne justifie l'absence, dans le texte présenté, de la moindre mention de l'accouchement de la femme comme principe fondateur de la filiation. Ce n'est plus dans le texte que nous examinons : la filiation n'est plus assise, pour l'une des deux femmes, sur l'accouchement. Cette éviction du fait biologique nous est absolument insupportable. C'est sur ce point que nous serons intraitables, je crois pouvoir le dire, parce que cela contrevient profondément au bon sens, …
...e la filiation pour les couples hétérosexuels ayant recours à l'AMP avec tiers donneur n'est pas fondé sur l'article 311-20 du code civil fait un peu s'écrouler le château de cartes bâti par les défenseurs du projet parental pour établir la filiation, par opposition à ce qui relève, dans le couple de femmes, de la réalité biologique – c'est-à-dire le fait que l'une des deux est mère parce qu'elle accouche. Madame la garde des sceaux, je pose une nouvelle fois la question que je vous ai déjà soumise – il me semble que je devrai le faire plusieurs fois et longtemps –. Outre la démonstration que je viens d'évoquer, vous affirmez que, s'agissant d'un couple de femmes, la filiation avec celle qui a accouché est fondée sur la réalité biologique malgré tout, mais, dans le même temps, vous vous appuyez s...
Tout en étant hostile à l'ouverture de la PMA aux couples de femmes, on peut comprendre votre souci d'établir un lien de filiation à l'égard de la mère qui n'accouche pas aussi fort qu'à l'égard de celle qui accouche. Dès lors que le droit à la PMA leur serait reconnu, il est légitime que la femme n'ayant pas accouché souhaite que son lien de filiation avec l'enfant soit intangible. En revanche, du point de vue légistique, dirais-je, on ne comprend pas pourquoi vous introduisez dans le titre préliminaire du code civil la disposition suivante : « Tous les enfa...