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Je vous remercie pour cette présentation exhaustive et concise. Pourriez-vous faire un état des lieux de la présence de résidus et de contaminants chimiques dans l'alimentation ? Vous avez parlé de métaux lourds, mais sans doute y en a-t-il d'autres ? Avez-vous une idée des aliments qui sont les plus touchés par ces contaminants ? Avez-vous pu observer dans ce domaine une prééminence de l'alimentation industrielle sur les produits bruts ? Quels sont les types de contaminants les plus fréquemment observés et leur provenance ?
Les intrants ajoutés lors de la fabrication des aliments industriels, comme les colorants, les additifs ou encore les enzymes, font-ils partie de votre spectre d'analyse ?
Vous avez l'occasion de faire de nombreuses missions d'inspection à l'étranger : quelles conclusions tirez-vous de votre expérience internationale ? L'Union européenne et la France ont-elles les réglementations les plus en pointe dans le domaine de l'alimentation industrielle ? Est-ce l'organisation générale du contrôle, ou simplement les moyens, qui font défaut ?
J'ai le sentiment que si notre alimentation est sûre, de bonne qualité organoleptique et sans contaminants, elle n'est pas pour autant saine, bonne pour notre santé. Quel est votre point de vue de professionnel sur cette question ?
Le LABERCA, sans doute de manière moins prégnante l'ANSES, se focalisent sur la sécurité des aliments. Je comprends que vous n'ayez pas forcément d'avis sur ce que peut être une nourriture saine, mais votre intervention nous donne une idée du champ exploré par le système de contrôle et de surveillance.
...echerche et l'ANSES. Avez-vous eu l'occasion d'étudier cette question ? Pourquoi, selon vous, l'utilisation d'un produit chimique de cette nature, avec de telles conséquences, a-t-elle été autorisée ? Est-ce par méconnaissance de ses effets à long terme au moment de la mise sur le marché ? Compte tenu de la gravité de l'imprégnation environnementale et de l'effet cumulatif des SDHI dans la chaîne alimentaire, peut-on parler d'une défaillance de l'ensemble du système ?
J'entends que ce n'est pas une faillite du système, mais un manque de connaissances scientifiques sur le sujet. Dès lors, la question est de savoir si nos équipes de recherche sur ces thématiques qui touchent à notre alimentation sont en mesure de faire toutes les études. C'est vrai pour ces SDHI, qui sont connues depuis longtemps, mais aussi tout ce qui nous arrive aujourd'hui : nouvelles molécules à évaluer, additifs… Vous avez évoqué 100 000 molécules ayant des effets sur la santé, il faut donc prévoir des moyens pour éviter qu'il y ait trop de trous dans la raquette, ou que ces trous soient les plus petits possi...
Comment réduire ces interfaces ? Un institut dédié à l'alimentation n'existe pas dans le paysage français aujourd'hui, et fusionner tous les instituts ne semble pas dans l'air du temps. Pourriez-vous préciser vos idées sur l'articulation entre l'ANSES et Santé publique France ? L'ANSES travaille plus sur l'évaluation, et j'ai un peu plus de mal à comprendre le périmètre de Santé publique France.
Mes chers collègues, nous recevons à présent une délégation de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA) composée de Mme Catherine Chapalain, directrice générale, de Mme Esinam Esther Kalonji, directrice « alimentation-santé » et de M. Alexis Degouy, directeur des affaires publiques. À la demande de Mme Crouzet, notre rapporteure, nous avons également souhaité la présence d'une de vos fédérations adhérentes, l'Alliance 7, qui regroupe les fabricants des produits de l'épicerie et de la nu...
Pour répondre à Mme Chapalain, nous ne faisons pas ici le procès de l'industrie agroalimentaire. Pour autant, l'intitulé de cette commission d'enquête est assez clair : un faisceau de présomptions, nourri par des scandales alimentaires récurrents et surtout appuyé par de nombreuses études scientifiques, nous donne à penser qu'il est possible qu'existe un lien entre la qualité des aliments que nous consommons et l'apparition de maladies chroniques. Vous avez beaucoup parlé des attentes ...
...-moi d'exprimer une réserve : le caractère naturel n'est pas une garantie d'innocuité. La cochenille, par exemple, est un colorant naturel, et pourtant elle peut être nuisible à la santé. Je vous ai également demandé quelle est la nature des recherches effectuées avant l'autorisation des additifs. Revenons donc sur les dossiers déposés par les industriels. Je ne fais pas le procès de l'industrie alimentaire : je pense que vos adhérents sont en mesure de faire autrement qu'avec des additifs. Pour eux, quelle est donc la plus-value de cette utilisation ? Pourquoi utilise-t-on aujourd'hui tant d'additifs, au lieu de chercher à les diminuer drastiquement ? Les crises qui surgissent de manière récurrente amènent à se poser des questions sur cette présence massive des additifs dans l'alimentation.
...stitut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) sur l'apparition de maladies chroniques et l'espérance de vie. Vous dites que vous vous appuyez sur la littérature scientifique existante, or il me semble que la classification NOVA est tout de même assez robuste, même si elle n'est pas parfaite. Il est certain qu'on ne peut pas exposer des cohortes entières de population à des aliments ultra-transformées et les comparer à des cohortes non exposées. Vous disiez que vous vous appuyiez sur la littérature scientifique pour faire évoluer les pratiques, or cette évolution est une urgence pour la santé publique. Je serai sciemment direct, provocateur même, car la façon dont vous abordez cette question me paraît problématique : cette manière de discuter de la validité scientifique de ...
Il existe des problèmes récurrents dans la filière de l'agroalimentaire, et notamment de l'alimentation industrielle. Vous avez beaucoup parlé de l'ANSES. Les mécanismes de contrôle administratif et les mécanismes de contrôle internes à l'industrie agroalimentaire sont-ils suffisants pour prévenir ces scandales alimentaires ? S'ils ne le sont pas, que préconisez-vous ? La confiance des consommateurs est largement entamée, car, pour le dire de manière un peu trivi...
...ettre en place un principe de précaution, car actuellement la science ne résout pas tous les problèmes. Comme je l'expliquais tout à l'heure, elle ne parvient pas à établir quels sont les « effets cocktail », car une infinité de combinaisons sont possibles. Néanmoins, nous constatons que l'importance de certaines maladies augmente et que cette augmentation est correllée avec l'évolution de notre alimentation. Il faut donc prendre un certain nombre de précautions. Je ne dis pas qu'il ne faut plus consommer de produits transformés, pas plus que ne l'affirme d'ailleurs M. Fardet. Cependant, la consommation des produits ultratransformés a explosé, et il faut prendre en compte la corrélation que j'ai mentionnée. Nous comptons sur vous pour alerter. Les contrôles internes sont-ils suffisants ? Comment...
Vous faites référence à la proposition de modifier le règlement 1782002 sur la législation alimentaire générale (LAG) afin de renforcer les coopérations. L'EFSA vient de lancer un nouvel outil pour mesurer l'exposition à des additifs alimentaires, le modèle d'absorption des additifs alimentaires (FAIM). En avez-vous connaissance ? Quel est votre avis sur ce nouvel outil ?
Nous arrivons presque au terme de cette audition. Je voudrais vous poser une question qui me taraude depuis un moment, à laquelle répondra peut-être M. Degouy. Nous avons tous en mémoire cette émission de télévision où un sénateur était interrogé sur l'industrie agroalimentaire et envisageait d'appeler l'ANIA. Il est nécessaire d'être transparent sur ces questions. De telles relations avec les décideurs sont-elles dans vos habitudes ? Jusqu'où vont ces relations ? Vont-elles jusqu'au conseil en matière de politique publique ? Vous dites que vous avez besoin, dans vos relations avec vos adhérents, d'un cadre législatif clair. Pour ma part, j'ai besoin de savoir comme...
Mes chers collègues, nous recevons ce matin M. Anthony Fardet, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et spécialiste en nutrition préventive. Ingénieur agronome de formation et docteur ès sciences, M. Fardet a publié en 2017 un livre au titre choc : « Halte aux aliments ultra-transformés ! Mangeons vrai ». Vous nous direz, monsieur Fardet, comment vous avez été amené à vous intéresser aux aliments ultra-transformés qui représentent désormais une offre de nourriture très importante dans les rayons des magasins et aussi dans les différents canaux de la restauration collective. Cette notion d'aliment ultra-transformé est très récente : elle a été catégorisée il y ...
Merci pour cette présentation qui a répondu à une bonne partie de mes interrogations. Les maladies chroniques sont concomitantes à l'arrivée des aliments ultra-transformés, avez-vous dit, en vous appuyant sur les courbes de l'IRDES. Je voulais vous demander si la corrélation était avérée mais, à la fin de votre présentation, vous avez précisé qu'il était impossible de conduire une expérimentation scientifique visant à en apporter la preuve formelle. Les courbes de l'IRDES permettent-elles néanmoins de conclure d'une manière assez forte que cette ...
... approche réductionniste ? Êtes-vous favorable à l'étiquetage nutritionnel ? Si oui, que préconiseriez-vous aujourd'hui en la matière ? Pourrait-il s'agir d'un nouvel outil basé sur la classification NOVA ? Même si le Nutri-Score comporte certaines faiblesses, ne pensez-vous pas qu'il constitue une première étape et qu'il encourage le consommateur à se renseigner davantage sur la composition des aliments qu'il achète ? Il faut noter que, même si on ne l'a pas inscrit dans la loi, certains industriels l'ont apposé sur les emballages. Dans votre livre « Halte aux aliments ultra-transformés ! Mangeons vrai », vous exposez votre approche holistique de la nutrition, basée non sur la composition des aliments, mais davantage sur leur matrice qui s'intéresse notamment à la structure des aliments. Savez...
Pourriez-vous nous indiquer précisément ce qui pose problème dans ces aliments ? S'agit-il des additifs, de l'« effet cocktail », de la qualité nutritionnelle de ces produits ? Avez-vous établi une hiérarchie ?