Interventions sur "alimentaire"

54 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

...teurs, aux éducateurs, au Gouvernement et à l'État les outils d'une vraie politique de lutte contre la malbouffe. La version aseptisée qui en résulte correspond bien à ce titre général et plein de bonnes intentions : sans outils, sans garanties, sans contraintes. Or on ne peut se contenter de compter sur la bonne volonté : le bilan des dernières décennies montre que celle des industriels de l'agroalimentaire ne suffit pas, puisque les problèmes de santé publique continuent de se développer de manière exponentielle. De ce point de vue, le changement de titre est donc cohérent, mais le texte demeure très en deçà de ce qu'il aurait dû être. Il est bien regrettable que ce qu'il en reste ne soit que bonnes intentions, sans véritables moyens de s'attaquer au problème.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Un mot pour faire le point, à l'issue de tous ces votes. Presque tous les articles de ce texte ont été supprimés ou vidés de leur sens, et je le regrette. L'article 1er, relatif aux additifs, visait à nous protéger de l'industrie de la chimie alimentaire. Je ne peux que constater que les multinationales continueront à faire leur beurre sur notre dos, si je puis m'exprimer ainsi. L'article 2 visait à faire baisser les taux de sel, sucre et acide gras trans. Je regrette que nous ne parvenions toujours pas à emprunter une trajectoire qui nous permettrait de nous conformer aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. Il s'agit d'un ré...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme, rapporteur de la commission des affaires sociales :

L'évolution de nos modes de vie au cours des dernières décennies a profondément marqué notre consommation alimentaire, et l'alimentation industrielle a peu à peu pris la place que nous lui avons laissée à mesure que nous réduisions le temps que nous consacrons à cuisiner, et même à manger. Ainsi, nous consommons désormais six fois plus de plats préparés qu'en 1960, et la part de l'alimentation dans le budget des ménages est passée de 35 % il y a cinquante ans à 20 % aujourd'hui, soit presque moitié moins. Nos m...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme, rapporteur de la commission des affaires sociales :

Je pourrais rappeler aussi que plus de 11 % des cas de cancers évitables sont dus à des causes directement ou indirectement alimentaires. Rappelons que l'ensemble de ces maladies chroniques représentent plus de la moitié des dépenses de l'assurance maladie, soit près de 95 milliards d'euros. Le surcoût global de l'obésité et du surpoids a été chiffré par la direction générale du trésor à plus de 20 milliards d'euros ; celui du diabète s'élève à plus de 10 milliards. Le taux de diabétiques dans notre pays est passé de 2 % en 2000...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme, rapporteur de la commission des affaires sociales :

...s et vos suggestions, et c'est pour cela que je présenterai tout à l'heure plusieurs amendements. Je proposerai ainsi une nouvelle rédaction de l'article 2, qui mentionnera explicitement les travaux de l'ANSES et de l'OQALI, et cela afin d'étayer de manière incontestable la réduction des teneurs en sel, en gras et en sucre des aliments transformés. S'agissant de la réglementation de la publicité alimentaire en direction des enfants et des adolescents, je proposerai une nouvelle rédaction de l'article 3, que j'avais déposée en commission et dont nous n'avons pu débattre. En effet, la publicité alimentaire fait aujourd'hui appel à des techniques de neuromarketing qui agissent à des niveaux infraconscients et auxquelles nos enfants ne peuvent pas résister. Il s'agit d'un véritable lavage de cerveau. M...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Pour vivre bien, il faut bien manger. Cela paraît une évidence, mais nous savons que cette exigence a peu à peu été entamée par les modifications de nos modes de vie, ainsi que par les pratiques du secteur agroalimentaire. À côté de l'art de la table, qui, dans notre pays, occupe une place si importante, se développe, comme ailleurs, la malbouffe. Il convient donc d'accorder à notre alimentation le plus grand soin. Bien manger n'est pas d'abord une affaire d'esthètes ou d'épicuriens, c'est une question politique. On peut en ce domaine créer des conditions plus ou moins favorables – et il faut commencer par soulig...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

...tique. Or l'un de nos premiers devoirs, en tant que représentants de la Nation, est de garantir que chacun puisse consommer une nourriture saine en quantité suffisante. L'organisation de la cité, depuis la démocratie athénienne, pose ce devoir politique comme l'un des premiers. Aujourd'hui, vous le savez tous, des intérêts privés ont acquis une puissance considérable dans la chaîne de production alimentaire. La situation de quasi-monopole dans laquelle se trouve Bayer-Monsanto est de ce point de vue tragique. Il n'est pas acceptable qu'une entreprise transnationale détienne en si grande partie le patrimoine biogénétique de l'humanité.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

...ent. Vous connaissez ces problèmes, comme moi, mais le périmètre de cette proposition de loi est plus restreint. Puisque nous ne serions sans doute pas d'accord sur les moyens ou sur la volonté de mettre au pas ces transnationales nocives pour l'humanité, nous vous proposons de voter un texte qui permet d'améliorer immédiatement la santé de nos concitoyens. Limiter les additifs dans les produits alimentaires est une nécessité publique. De la même façon qu'avec les pesticides, les effets cocktails induits par la présence de plus de cinq additifs alimentaires sont dangereux pour la santé. À l'ère des maladies chroniques, où cancers et pathologies lourdes se multiplient, c'est une mesure de salubrité publique que celle-ci. Nous suivons d'ailleurs, en la matière, une recommandation du Haut Conseil de la...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Certains y perdront peut-être de l'argent. Grand bien leur fasse, ils réfléchiront au sens des actions qu'ils ont menées du temps où leurs pratiques étaient autorisées. Enfin, l'instruction délivrée par l'école de la République, dans une phase de transition et tant que les lobbies alimentaires s'emploient à empoisonner les gens, doit permettre à nos enfants de s'alimenter correctement et de savoir se détourner des dangers semés sur notre chemin par ceux qui tirent profit des maladies qu'ils produisent. Je ne vois donc pas pourquoi nous serions en désaccord. Certains ici ne cessent de répéter qu'ils partagent notre constat, qu'ils seraient des plus heureux que notre société permette à...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle de Vaucouleurs :

La proposition de loi que nous sommes amenés à examiner aujourd'hui revient sur un problème essentiel auquel nos sociétés contemporaines sont confrontées : la « malbouffe » et ses incidences sur notre santé. Nous le savons tous, consommer excessivement et de manière récurrente des produits alimentaires ultratransformés contribue au développement de maladies chroniques comme le diabète, entraîne l'augmentation des situations de surpoids et d'obésité dont souffrent, dès le plus jeune âge, de nombreux Français et peut être à l'origine de pathologies cardiovasculaires. Ce constat a été dressé à de nombreuses reprises ces dernières années et très récemment dans le rapport de la commission d'enquêt...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

...e repas ne se vaut pas. En effet, un mal persistant envahit nos assiettes. Ce mal porte un nom : la malbouffe. Le terme est explicite. Ce phénomène nous a peu à peu amenés à oublier le goût des choses et des bons produits, à accepter de manger des plats trop pauvres en fibres végétales, mais trop riches en sel ou en mauvais gras, trop pauvres en vitamines naturelles, mais trop riches en additifs alimentaires et autres produits chimiques variés. Que nous est-il donc arrivé ? Comment se fait-il que nos pratiques alimentaires, mais aussi la qualité des produits que nous ingurgitons, soient désormais reconnues comme responsables de phénomènes tels que le surpoids, le diabète, l'hypertension, les maladies cardiaques, et même, désormais, de près d'un quart des cancers ? Comment a-t-on fait pour en arrive...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

...r à la nutrition comme élément important pour la santé. Phénomène pervers, la malbouffe procure des plaisirs immédiats, alors qu'à long terme, elle perturbe notre santé. Elle est le fléau des XXe et XXIe siècles. Cela s'explique d'une part par le changement de mode de vie, le développement de la société de consommation, de la restauration rapide, de la restauration collective, avec des pratiques alimentaires qui ont profondément évolué, et d'autre part par des importations massives de denrées alimentaires non soumises aux normes françaises et présentes partout dans notre quotidien – je pense aussi bien à la viande qu'aux légumes ou aux céréales. Le constat est accablant. Aujourd'hui, on compte, en France, 8 millions de personnes en surpoids, plus de 500 000 insuffisants cardiaques, 10 millions de p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Valentin :

Notre consommation de produits frais, en net repli, est très insuffisante. Les études scientifiques déplorent un véritable problème de santé publique, et les constats sont alarmants. L'argument santé fleurit sur les emballages dans les rayons des supermarchés ; mais malheureusement, la mention « 100 % nature » ne veut pas dire « bon pour la santé ». Le marketing alimentaire est souvent trompeur, parfois même mensonger. Ensemble, nous relèverons le défi d'une alimentation saine, sûre et durable, pour un corps sain. Une vraie réflexion s'impose, car les décisions que nous prenons aujourd'hui auront des conséquences sur les enfants et le monde de demain. C'est le genre d'engagement à long terme dont nous avons besoin, parce que nous ne résoudrons pas ce problème en qu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

...es pour la santé, nous ne pouvons que souhaiter une réduction des taux de sucre, de sel et de gras dans notre alimentation – les consommateurs le souhaitent aussi, puisque, je le disais en introduction, ils sont de plus en plus attentifs à la composition des produits qu'ils achètent et de plus en plus nombreux à se tourner vers les applications mobiles, et à changer par conséquent leurs habitudes alimentaires. C'est également pour cette raison que nous devons encourager les actes de prévention : la pédagogie est un outil essentiel, car la mauvaise alimentation, ce n'est pas seulement de mauvais produits, mais aussi de mauvais comportements. À défaut de tout interdire ou de tout réglementer, notre pays doit promouvoir les systèmes de prévention, à la manière de l'étiquetage nutritionnel – qu'il s'agit...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEricka Bareigts :

...s articles et n'avait pas souhaité débattre. Cette proposition de loi s'attaque, dans son article 1er, aux additifs. J'ai bien entendu nombre d'entre vous, dans la majorité ou à droite de l'hémicycle, dire que ces dispositions étaient drastiques. Plutôt que de les supprimer en commission, vous auriez pu faire des propositions ! Il est vrai que si on connaît à peu près la dangerosité des additifs alimentaires de façon séparée, pas ou trop peu d'études existent sur les conséquences des cocktails d'additifs. Comme le rappelait M. le rapporteur, les scientifiques s'accordent à dire qu'il est impossible d'étudier les milliards de combinaisons possibles et leurs conséquences. C'est pourquoi nous devons aborder ce sujet à la lumière du principe de précaution. Vous nous proposez comme axe principal, monsie...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEricka Bareigts :

Dans les territoires ultramarins, les taux de sucre sont supérieurs à ceux qui ont cours au niveau national. C'est pourquoi nous avons voté en 2013 une loi sur la qualité de l'offre alimentaire dans ces départements.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEricka Bareigts :

Comme je l'ai dit, nous avons adopté en 2013 la loi visant à garantir la qualité de l'offre alimentaire outre-mer ; mais, faute de sanction, la situation est toujours la même, les taux de sucre ne s'étant pas améliorés. De nombreuses associations, dont je salue ici le travail, prennent à bras-le-corps ces sujets, notamment par l'éducation populaire. Cependant, leur action ne saurait suffire. Pour ces raisons, nous soutenons cette proposition de loi et jugeons qu'il faut que la loi soit contraignan...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomès :

...ce le fait d'être parfois mis sur le banc des accusés et ressentent les accusations dont ils font l'objet comme une sorte de dépossession des produits de la terre dont ils sont à l'origine. Il faut le redire avec force à quelques jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture : notre agriculture fait partie des meilleures du monde. Si toute la planète disposait de produits agricoles et de denrées alimentaires de la qualité de celles que produisent nos agriculteurs, il y aurait tout lieu d'être satisfait. Toutefois, par les questions qu'elle soulève, l'initiative de nos collègues est intéressante. En effet, elle fait écho aux préoccupations et aux grandes tensions qui traversent nos sociétés. Nos modes de vie n'ont plus rien à voir avec ceux des générations précédentes. Le temps où nous prenions, ju...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Véran :

...crées. Encore une fois, l'information est la base de la prévention. Or cette information existe aujourd'hui, au moins en théorie : il s'agit du score nutritionnel Nutri-score, qui n'a pas été inventé par les députés, mais par le professeur Serge Hercberg. Marisol Touraine l'avait inséré dans la loi de 2014 : nous avions, à l'époque, voulu l'imposer aux industriels sur l'ensemble des étiquettes alimentaires, mais cette disposition aurait contrevenu au droit européen. Celui-ci fait que l'on ne peut pas imposer un logo qui n'est pas reconnu comme une norme à l'échelle européenne ; nous avons donc dû en passer par une expérimentation de ce score en réel. Elle a depuis été menée. Ses résultats sont impressionnants. Les études internationales réalisées dans douze pays nous l'ont encore montré récemme...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Comment ne pas être d'accord lorsqu'il s'agit de lutter contre la malbouffe ? Coluche disait : « Dieu a dit : je partage en deux, les riches auront la nourriture, les pauvres de l'appétit ». Si je ne crois pas que Dieu soit le grand responsable de cette fracture alimentaire, il n'en reste pas moins qu'il y a bien d'un côté les pays du Nord, qui traitent des dangers et des problématiques de la malbouffe, et de l'autre les populations du Sud, qui souffrent de la faim et de la malnutrition. Ce phénomène n'est pas près de s'arrêter, puisque, selon un rapport de l'ONU, plus de 821 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim. En même temps, et c'est ...