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M. Lachaud nous a parlé d'un passé rêvé que je ne connais pas, et que mes ancêtres n'ont pas connu, dans lequel les animaux vivaient bien au chaud dans les étables, avec les agriculteurs. L'époque dont vous parlez, mon grand-père l'a vécue. Chaque fois qu'il m'en parle, il me rappelle qu'alors il n'avait pas de quoi manger. La réalité est que l'agriculture vivrière d'avant la seconde guerre mondiale ne permettait pas à chacun de manger correctement, alors même que les humains étaient trois fois moins nombreux.
Je ne peux pas laisser dire dans l'hémicycle, comme je l'ai entendu, qu'il n'y aurait plus de relation entre l'éleveur et ses animaux.
C'est céder à la facilité de la caricature. J'invite notre collègue à venir dans le Cantal, où mon collègue Jean-Yves Bony est éleveur : vous y verrez des manifestations agricoles où les éleveurs présentent leurs animaux, des animaux heureux. Ils ont les yeux qui brillent, ils sont fiers de les présenter, même si l'élevage a pour vocation de fournir, in fine, de la viande. Ne cédez pas à la caricature. Les éleveurs aiment leurs animaux ; les chasseurs aiment eux aussi leurs animaux, ils aiment leurs chiens.
Lorsqu'on est éleveur, monsieur Lachaud, on aime ses animaux et on aime sa terre. L'agriculteur et l'éleveur vivent avec la nature, la façonnent ; s'il reste encore un peu de biodiversité dans ce pays, c'est grâce à eux.
...ce qu'il touche au rapport de l'homme à la nature. Nous avons besoin de la nature pour vivre, et nous sommes en train de la détruire trop vite, parfois de façon indécente, alors que nous avons aussi besoin de l'exploiter. Il ne faut pas opposer ceux qui sont géographiquement éloignés de la nature, mais en sont sentimentalement proches, et ceux qui nous permettent d'en vivre, ceux qui élèvent les animaux que nous mangeons – nous avons encore le droit de le faire – ou qui, faisant pousser des cultures, doivent le faire dans les meilleures conditions possibles pour préserver la terre. Malheureusement, le débat sera caricatural ce soir, et je regrette une nouvelle fois, madame la secrétaire d'État, que vous n'ayez pas voulu nous répondre : le Gouvernement a-t-il la volonté de proposer à l'Assemblée...