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...e de l'art est partout négligé en tant que réalité politique. Il n'aura bientôt plus de place dans cette civilisation, en dehors du marché. L'abandon de l'art et de la culture dans les programmes politiques de la plupart des partis s'inscrit dans cette logique. Mais si l'art n'est plus possible, alors cela veut dire que le monde n'est plus l'espace de l'être humain. Si l'on veut qu'une politique culturelle soit forte, elle doit être portée par toute la société. La création est essentielle et constitutive de notre humanité, elle est ce qui peut faire bouger l'art, la culture, les sciences, les biens immatériels. Et ce sont les créateurs qui fabriquent l'art. Ils nous apprennent à considérer les frontières au sens où les Indiens d'Amérique l'entendent : non pas comme une séparation, mais comme une zo...
...s ce cadre, la culture n'est évidemment que peu de choses. Vous remarquerez, mes chers collègues, que dans le débat politique comme dans le débat public, et j'en suis profondément navrée, la culture a perdu sa place de choix. Ce débat n'est pas au coeur de nos préoccupations, et encore moins des propositions politiques. En le mettant à notre ordre du jour, nous avons voulu affirmer que l'ambition culturelle doit être au coeur des politiques d'État et des politiques publiques qui sont menées. Voici d'autres exemples. La Villa Saint-Clair à Sète, le musée Denys-Puech à Rodez, la galerie d'O à Montpellier ont déjà cessé d'accueillir des artistes plasticiens. Je pense particulièrement à eux ce soir, qui sont les vrais parents pauvres des politiques culturelles : il faudra que nous prenions la vraie mes...
...définitive, à compenser un certain désengagement de l'État. Nous sommes donc ouverts, je le dis tout de suite, aux propositions sur le mécanisme de financement de ce fonds. De manière plus générale, le groupe de la Gauche démocrate et républicaine avait déjà alerté, lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2019, quant au déséquilibre budgétaire qui se creuse entre d'un côté l'éducation culturelle et l'accès à la culture et de l'autre l'aide à la création, alors qu'elle sont pourtant totalement imbriquées et liées. Comme je l'ai indiqué précédemment, si cette proposition de loi constitue une réponse à une urgence sociale, aider les artistes en difficulté ne consiste pas simplement à aider des personnes : il s'agit de permettre de démultiplier les oeuvres et de donner les moyens de devenir...
L'objectif est de ne pas faire supporter à l'artiste les frais financiers engendrés par l'exposition de ses oeuvres. Le bénéfice que représente cet amendement pour les artistes a été reconnu, puisqu'il a été adopté par la commission des affaires culturelles. Même si j'en doute, nous espérons qu'il en sera de même en séance publique. Je me permets de revenir sur quelques arguments avancés en commission des affaires culturelles la semaine dernière. Certains de nos collègues ont notamment associé le statut d'artiste-auteur à celui d'intermittent du spectacle. Permettez-moi de tenter de clarifier les choses. Peu d'artistes-auteurs sont intermittents ...
...dispositifs de financement extrabudgétaire de la création, pour le spectacle vivant. En d'autres termes, nous estimons que le soutien à la culture dépasse la simple question posée par la création d'un fonds de soutien artistique. Au-delà même du statut des intermittents, je pense notamment aux enjeux fondamentaux que représente la révolution numérique pour ce secteur, à la défense de l'exception culturelle ou encore à la reconnaissance du bénévolat associatif, qui fait aussi beaucoup pour la diffusion culturelle dans nos territoires – ce dont je prends régulièrement la mesure dans mon département de la Mayenne. Par ailleurs, de nombreuses aides à la culture existent déjà, et il serait sûrement plus judicieux de les repenser afin de les rendre plus efficaces avant de créer un nouveau dispositif. Pa...
... Hugo défendait la Convention de Berne pour la protection des oeuvres, il avait eu ces mots essentiels : « Les peuples se mesurent à leur littérature. Une armée de deux millions d'hommes passe, une Iliade reste. [… ] Rome n'est qu'une ville ; mais par Tacite, Lucrèce, Virgile, Horace et Juvénal, cette ville emplit le monde. » La culture n'est pas non plus un accessoire de l'économie. La création culturelle dans l'Union européenne représente 536 milliards d'euros par an, ce qui est plus que le chiffre d'affaires cumulé de l'automobile et des télécoms sur le continent. L'industrie culturelle européenne, ce sont aussi 7,2 millions de personnes, soit plus encore que dans l'automobile et les télécoms réunis. Nous parlementaires, avons une responsabilité : placer la création artistique au coeur de notre...
Il est réjouissant de constater que le système de soutien mis en place par l'État à la création artistique et culturelle prévoit déjà un ensemble de dispositifs législatifs et réglementaires. Quoi de plus naturel que de soutenir la création artistique au pays de Bashung et de Renoir ? À l'occasion de l'examen de cette proposition de loi, je souhaite en effet rendre hommage à ces deux artistes : Alain Baschung, décédé il y a juste dix ans, et Auguste Renoir, décédé il y a cent ans.
...activités artistiques. Les gens du cinéma pourraient cotiser à ce fonds de création, qui aiderait, par exemple, un plasticien. À la solidarité intergénérationnelle, il associerait ainsi la solidarité entre les secteurs artistiques. Mme Autain a, elle aussi, dit des choses très justes en parlant de la culture comme marchandise. Sur ce point, le groupe La France insoumise considère que l'exception culturelle ne consiste pas seulement dans la façon de faire française : elle est surtout une exception visant à placer la culture hors des traités commerciaux. Sinon, si nous incluons la culture dans les traités commerciaux, je crois que nous subirons, plutôt que nous ne créerons. L'exception culturelle, pour nous, tient vraiment à cela. Mme Faucillon a prolongé mon exposé introductif, en expliquant que le...
...rielles, enjeux et représentativités ». De ce colloque, je retiens surtout que nous avons un défi collectif à relever, propre au caractère mondial de la France : faire entendre sur l'ensemble du territoire de la République toutes les cultures de la République. Dans les réponses à ce défi, nous trouverons, je pense, des éléments qui viendront en complément de la définition de la notion d'exception culturelle française. Dans un tout autre esprit, la préservation du patrimoine, et singulièrement du patrimoine architectural, est une question qui doit aboutir à conjuguer les actions menées par votre ministère et celles conduites par le ministère du logement en vue de redynamiser les coeurs de ville. Je pense par exemple au classement de certains édifices réalisés par l'architecte Ali Tur, au lendemain d...
...core moins de musée. Il est donc très intéressant pour ces territoires de pouvoir faire l'expérience du Pass culture. Mais à mon avis, il faudrait davantage d'accompagnement, notamment pour les écarts. Car dans ces endroits, monsieur le ministre, la culture est peu encadrée et elle est, majoritairement, le fruit d'initiatives privées. Cela constitue incontestablement un frein à la démocratisation culturelle. Comme je le disais : pas de théâtre, pas de bibliothèque ni de complexe culturel. Or, vous le savez mieux que moi, la culture a pour mission principale de permettre à tous de se retrouver et, donc, de créer un sentiment d'appartenance. En ma qualité de député de la Guyane, je me permets donc d'appeler votre attention sur la nécessité d'adapter ce programme à la problématique des écarts. Les hab...
... aussi un problème de décalage dans le temps, face à ce qui va arriver. Je ne parlerai pas du Pass culture aujourd'hui, car ce sujet nécessiterait une audition en soi. Je pense effectivement que ce qui est compliqué s'agissant du Pass culture, c'est la fracture numérique et ces lieux où il n'y a pas accès au numérique et où, comme vient de le dire notre collègue, il n'y a pas d'accès à une offre culturelle. Il est difficile de proposer une offre culturelle sans numérique et sans offre culturelle. Mais nous aurons l'occasion d'en reparler.
...'aucun lieu où se rencontrer, ce sont les Ultramarins, et notamment les jeunes issus de parents ultramarins, qui n'ont nulle part où trouver la culture, l'histoire qui les concerne. Par conséquent, ces jeunes sont considérés comme des immigrés comme des autres – et ce ne sont même pas des immigrés, puisqu'ils n'ont aucun lieu où se retrouver. À mon sens, c'est non seulement une erreur en matière culturelle, mais une erreur en matière sociétale. C'est une décision que nous allons devoir assumer et qui sera très mal perçue par toute cette jeunesse. Comme vous êtes un élu de la banlieue parisienne, je sais que c'est quelque chose que vous pouvez comprendre. Vous savez que, dans nos banlieues, nombre de jeunes, qui n'habitent pas les outre-mer mais ici, à Paris ou en région parisienne, ont besoin d'avo...
... zone internationale. Jamais ces structures ne se sont penchées sur l'offre ultramarine qui est juste à côté. Des établissements dédiés, bénéficiant d'un personnel spécialisé, travaillent aujourd'hui, en partenariat avec le ministère des affaires étrangères, à l'offre internationale qui sera produite dans l'Hexagone. Il faudrait, dans l'avenir, lorsque, dans l'Hexagone, on s'intéresse à une offre culturelle étrangère internationale dans l'océan Indien, dans les Caraïbes ou en Amérique du Sud, qu'on regarde aussi un peu en direction des territoires d'outre-mer. J'insiste sur le fait que la réalité de ces territoires n'est pas suffisamment perçue dans son aspect géographique. Nous ne sommes pas proches de l'Europe. Pour la plupart, à part la Guyane, nous ne sommes pas des zones continentales. Nous so...
...endu votre exposé, monsieur le ministre. Je tiens d'abord à vous féliciter à propos du portail de ressources en ligne. C'est la preuve que vous avez compris que les outre-mer offrent des particularités, mais aussi permettent aussi une diversité de la culture en outre-mer. Sur France Ô, je partage l'ensemble des propos exprimé mes collègues, sur cette question ô combien importante de la diversité culturelle, mais aussi de la lisibilité des outre-mer. Nous l'avons exprimé rapidement au ministère de la culture ; il était alors 11 heures 30. Puis, lorsque le Premier ministre a fait son communiqué de presse pour dire que France Ô allait disparaître, il était, me semble-t-il, 14 heures. Je le répète : nous étions en réunion au ministère de la culture pour nous exprimer sur le devenir de France Ô à 11 heu...
...e 6 millions d'euros : c'est dérisoire. J'irai plus loin : cette voie est-elle vraiment la bonne ? Par-delà l'intitulé du dispositif, quels en sont les résultats concrets ? Une fréquentation accrue ? Pour quels publics ? Dans quels territoires ? Par ailleurs, nous ne disposons d'aucun moyen de déterminer objectivement si le pass culture atteindra les objectifs ambitieux de réduction des fractures culturelles et d'émancipation qui lui ont été assignés. De nombreux chantiers sont ouverts, sur de multiples fronts. Pour tous, on affiche des ambitions fortes, mais, concrètement, aucun n'aboutit véritablement. Monsieur le ministre, à force de parler de « modernité » et de dénoncer les « conservatismes » qui bloqueraient toute évolution et toute adaptation, le Gouvernement ne fait-il pas preuve d'une inc...
Il est normal que la commission des affaires culturelles n'ait pas examiné cet amendement. Je ne m'exprimerai donc pas en tant que rapporteure pour avis, mais en tant que députée de Paris. Sur ce sujet qui nous intéresse tous, de nombreuses interrogations, et parfois des critiques – émises peut-être à juste titre – , ont été formulées par certains de nos collègues élus de province s'agissant des sommes allouées à certains établissements parisiens, don...
...des biens culturels. Renforçons les moyens alloués aux activités périscolaires afin d'accompagner les plus jeunes et de les initier à la culture ! C'est l'éveil des consciences et l'accès gratuit à la culture qu'il faut assurer, et non la consommation irréfléchie des biens culturels. Monsieur le ministre, votre pass culture ne remplira pas ses promesses. Il ne fera pas disparaître les inégalités culturelles entre les jeunes, bien au contraire. Ce sont ceux qui ont déjà les bonnes références – le bon « habitus », pour reprendre Bourdieu – qui en bénéficieront le plus. Il faut réduire les inégalités d'accès à la culture dès le plus jeune âge, pas les financer.
Monsieur Larive, votre argumentation présente un paradoxe. Vous affirmez très justement que la gratuité est le moyen de démocratiser l'accès à la culture. Mais si une mesure comme celle que vous proposez suffisait, cela se saurait ! Ainsi, dans le cadre de sa politique culturelle, Nicolas Sarkozy a instauré la gratuité des musées pour les jeunes ; figurez-vous que le public n'en a strictement pas changé ! Le pass culture ne se réduit pas à la gratuité des biens culturels. Il donne la possibilité à toute une génération d'y accéder. Ce processus s'inscrit dans le temps long. L'école, parmi d'autres institutions, n'en est pas absente. Ainsi, l'âge de dix-huit ans marquera l...
...moyens que nous entendons allouer au pass culture. La culture, c'est la première voie vers l'émancipation ; comme vient de le dire M. le ministre, le dispositif prendra pour nos enfants et nos jeunes la suite de tout un programme d'éducation artistique et culturel. Ce qui est particulièrement pertinent ici, c'est que le pass culture permettra à chaque jeune d'opérer des choix au sein d'une offre culturelle. Aucune autorité n'imposera quoi que ce soit. Il s'agit d'ouvrir le champ des possibles. Mes chers collègues, laissons cette expérimentation vivre. Nous en ferons bien sûr le bilan, mais ne la condamnons pas par avance : elle va concerner près de 10 000 jeunes dans plusieurs territoires.
.... Mais, aux yeux de certains d'entre nous qui ont l'habitude des applications, le coût de départ, par personne, paraît élevé. Voilà pourquoi je vous demandais tout à l'heure un peu de lisibilité budgétaire pour les années à venir. Nous savons que l'expérimentation se tiendra dans cinq départements, mais aucune présentation détaillée du pass culture n'a été faite devant la commission des affaires culturelles. Monsieur le rapporteur spécial, j'ai découvert dans votre rapport des informations que je n'ai pas retrouvées sur le site du ministère. Vous écrivez, page 30, que le pass culture « est actuellement testé auprès des jeunes de dix-huit ans dans cinq départements pilotes – Seine-Saint-Denis, Bas-Rhin, Finistère, Hérault, Guyane ». Est-ce déjà le cas ? Vous ajoutez que « ces volontaires disposeron...