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Décidément, ce soir, on aura beaucoup parlé chiffons : encore une histoire qui s'y rapporte, en effet, sur un sujet que vous jugez important et que vous rendez, à force de le mettre sur la table, important. Je me demande quel problème à vos yeux important vous pensez avoir réglé, depuis les fameuses lois que vous évoquez. En quoi les interdits règlent-ils les problèmes que vous voulez régler ? Ne produisent-ils pas le résultat inverse, comme l'a très bien démontré M. P...
...n de vos enfants, que ceux-ci, ou les jeunes que vous connaissez, ne reçoivent pas – pas plus que nous-mêmes à leur âge – l'enseignement de la culture française ultramarine, à côté de la culture française hexagonale. Les deux font la France, et c'est cela, la vraie diversité. Mais l'école n'enseigne pas cela. Ou plutôt, elle le fait désormais un tout petit peu, par le biais de l'enseignement de l'histoire, notamment celle de la traite négrière, et encore, lorsque cela est fait, monsieur le ministre, c'est dans les limites de la zone caraïbe et d'une approche de la traite négrière par le commerce triangulaire ; le reste est complètement ignoré. Or la culture française, qui englobe les espaces océanique et continental, ce n'est pas seulement la traite négrière ; c'est la multiculturalité – nous en p...
...veux simplement apporter une petite précision sur la France hexagonale. Ce débat, nous l'avons eu au sujet de la loi de programmation relative à l'égalité réelle outre-mer, et c'est à la demande des députés que l'expression « France hexagonale » a émergé. Il est vrai que l'expression désigne deux France, mais c'est bien parce qu'il y en a deux. Tant que manqueront, à l'école, les enseignements en histoire et en géographie que nous demandons, lorsqu'on parlera de France, on ne parlera que de la France hexagonale. La vraie finalité de notre démarche, c'est qu'un jour nous n'ayons plus ce débat, et qu'on parle de « la France ». Lorsqu'on parlera alors de la France, la seule France qui apparaîtra dans la tête de chacun d'entre nous sera telle qu'elle est : continentale et océanique. C'est l'objet de m...
La République a, pour de bonnes raisons, souvent nié l'histoire régionale. Il nous faut faire preuve d'intelligence pour permettre à de nombreux étudiants et élèves de mieux connaître leur histoire régionale, de mieux s'intégrer dans leur espace territorial et d'apprécier les atouts de leur région. Pour ce faire, nous avons besoin de mieux intégrer l'histoire régionale dans l'enseignement moral et civique. Ce dernier doit naturellement faire référence à l'his...
Dès lors que l'on accepte la mise en place d'un enseignement moral et civique, il serait pertinent de faire référence à l'histoire de France. Ce serait une manière de replacer les choses dans une perspective historique et surtout de les objectiver. En effet, les connaissances doivent être transmises avec un souci d'objectivité. Or on voit bien que la question de la morale fait de plus en plus débat et que sa dimension subjective est susceptible de poser problème.
L'enseignement moral et civique doit s'appuyer sur l'histoire de notre pays afin d'expliquer aux élèves que notre nation, telle qu'elle existe aujourd'hui, est le fruit d'une histoire complexe.
Nous risquons de mettre en place un enseignement moral et civique purement abstrait, théorique – j'allais dire idéologique – , qui ne tienne pas compte des réalités concrètes vécues, notamment de notre histoire. Vous citez fréquemment la notion d'émancipation, …
… et je crois effectivement que nous risquons de nous émanciper de notre histoire, de notre passé et de déraciner nos enfants. Or on sait maintenant que c'est justement cette perte de repères qui peut conduire certains élèves à des comportements radicaux les excluant de notre société. Au contraire, c'est en les ré-enracinant, en leur rappelant d'où ils viennent, que nous pourrons mieux construire ensemble leur avenir.
L'éducation nationale ne serait rien sans l'histoire nationale. L'enseignement de l'histoire de France a toujours été l'un des socles de notre système éducatif. Pourtant, depuis une vingtaine d'années, nous assistons à une déconstruction méthodique de l'histoire de France. Celle-ci est réécrite, dans les manuels scolaires, avec une plume bien-pensante, culpabilisatrice, européiste et mondialisée. Exit l'étude du roman national ! Au diable les grand...
Avec cet amendement, qui vise à inclure l'histoire de France dans l'enseignement moral et civique, nous vous proposons de renouer le fil avec une éducation nationale qui n'aurait plus honte de sa mission première : transformer nos enfants en citoyens français, ne vous en déplaise !
Dans le prolongement de l'amendement no 1080, il s'agit simplement de compléter l'article L. 311-4 du code de l'éducation par la phrase suivante : « Dans les départements régis par l'article 73 de la Constitution, cet enseignement moral et civique fait notamment référence à l'histoire régionale. »
Il est défavorable. Le contenu de l'enseignement civique et moral fait déjà l'objet d'une circulaire extrêmement riche, et je ne suis pas sûre qu'il faille y ajouter d'autres références. Par ailleurs, je ne pense pas que seule une référence à l'histoire de France permettrait de garantir le sérieux, la solidité et la pertinence de cet enseignement.
...re de valeurs. Pendant un millénaire, la transmission des valeurs morales s'est faite par l'enseignement des grandes figures ; c'est le fameux De viris illustribus de Lhomond, qui a formé des générations. Si nous voulons que l'éducation morale et civique pénètre le coeur de nos jeunes et s'y enracine, il est bon de leur donner des personnages en exemple. Ceux-ci peuvent venir de la totalité de l'histoire de France, des petites patries comme de la grande patrie, l'unique patrie française. Ces figures peuvent nous permettre de transmettre ces valeurs.
L'histoire n'a pas à être instrumentalisée pour des raisons étatiques ou politiques : il s'agit tout simplement d'une réflexion à partir d'histoires différentes. Je constate que certains sont des nostalgiques du roman national de la IIIe République, avec l'idée que la France était une construction, avec sans doute la volonté de dominer le monde, étape par étape. Or il en va des États comme du reste : ils se...
Si j'adhère à l'amendement présenté par notre collège Lorion et si je peux me laisser séduire par les arguments toujours remarquables de Patrick Hetzel, je suis en revanche stupéfait et triste d'avoir entendu les propos tenus par M. Pajot. Si vous connaissiez l'histoire de France, monsieur, vous sauriez que vos ancêtres ne sont pas exclusivement gaulois.
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame la ministre auprès du ministre d'État, ministre de l'intérieur, madame la présidente de la commission des lois, mes chers collègues, la Nouvelle-Calédonie, c'est d'abord, bien sûr, l'histoire d'un peuple, le peuple premier, le peuple kanak, qui a sa source dans la nuit des temps. C'est aussi notre histoire, tumultueuse, l'histoire de la France : le début de la colonisation en 1853, et le bagne pour les prisonniers de droit commun et pour les déportés de la Commune, dont les noms nous sont connus : Louise Michel, Jean Allemane et Henri Rochefort, entre autres. Ce sont 20 000 déportés, ...
...uvrirez au petit matin nos débats actuels, et que je salue au travers de vos deux représentants, Philippe Dunoyer et Philippe Gomès, la présence d'un actuel et d'un ancien Premier ministre dans cet hémicycle illustre, s'il en était besoin, le grand intérêt du sujet qui nous réunit. Le 4 novembre prochain, si la date est confirmée, à moins qu'il ne s'agisse du 28 octobre, une page importante de l'histoire et de l'avenir de la Nouvelle-Calédonie s'écrira. Le référendum, prévu depuis vingt ans maintenant par l'Accord de Nouméa, se déroulera, qui permettra, nous l'espérons, la consultation du territoire sur son accession ou non à la pleine souveraineté. Cette page et cette date sont importantes, incontournables, car, comme l'a mentionné la présidente de la commission, elles sont gravées dans le marb...
...ilité qui est la nôtre en ce jour, je voudrais rappeler la dernière phrase du point 5 de l'accord de Nouméa de 1998. Elle prévoit qu'au terme des trois consultations prévues par le texte « l'État reconnaît la vocation de la Nouvelle-Calédonie à bénéficier, à la fin de cette période, d'une complète émancipation ». L'exercice auquel nous nous soumettons aujourd'hui n'a que peu d'équivalents dans l'histoire de notre pays. Il est même, à bien des égards, totalement singulier et original en ce qu'il nous oblige à reconsidérer notre manière d'aborder la citoyenneté – en particulier avec la notion de citoyenneté calédonienne – , d'aborder aussi la pluralité des histoires et des mémoires qui composent notre République, et à repenser notre conception même de l'unité du territoire national. Il est en cela ...
...ntribue à l'ajustement ultime du corps électoral référendaire à la veille d'une échéance majeure pour la Nouvelle-Calédonie, pour rendre dans cet hémicycle un hommage particulier aux pionniers qui ont en grande partie permis à la Nouvelle-Calédonie d'être ce qu'elle est aujourd'hui. Oui, chers collègues, je souhaite vous parler d'un peuple improbable : le peuple calédonien, issu des hasards de l'histoire. Comprendre la Nouvelle-Calédonie, comprendre ce qui se passe dans notre pays, c'est d'abord comprendre comment ce peuple s'est constitué. Le 6 janvier 1864, la frégate Iphigénie quitte le port de Toulon à destination de Nouméa. À son bord, 248 forçats. C'est le premier convoi de bagnards à destination de la Nouvelle-Calédonie. Jusqu'en 1897, près de 75 convois rejoignent la Nouvelle-Calédonie,...
... 1988 puis les accords de Matignon, la même année, enrichi par l'Accord de Nouméa en 1998, précisé par un accord politique au Congrès de Versailles en 2007, et par l'accord trouvé à Matignon et finalisé le 2 novembre 2017. Ce processus a créé les conditions pour que se tienne ce référendum en 2018. Néanmoins pour en comprendre les tenants et les aboutissants, il est nécessaire de se pencher sur l'histoire de la Nouvelle-Calédonie, et particulièrement celle du peuple kanak, au coeur de cette démarche référendaire. Lorsque la France prend possession de la Nouvelle-Calédonie en 1853, notre pays est clairement dans une démarche colonisatrice : c'est le Second Empire, né d'un coup d'État contre la République, qui organise l'opération. Il commence par y établir un bagne pénitentiaire et exclure le peup...