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...es quelques propos conclusifs en soulignant qu'un compte rendu de cette table ronde va être rédigé et qu'une synthèse et des conclusions seront examinées par l'Office dès le 7 novembre prochain. Un rapport sera ensuite publié, en temps utile avant le conseil ministériel de l'ESA. Je rappelle que nous avons travaillé cette année, dans la perspective notamment de cette réunion de novembre, sur les lanceurs, l'exploration de Mars ainsi que sur les satellites et leurs applications, afin de contribuer autant que possible à éclairer nos collègues. Je tiens à vous remercier une fois encore pour la qualité des échanges qui ont nourri cette audition. Nous avons pu sentir l'expression de points de convergence, ce qui me semble très important. En premier lieu, je me permets, en notre nom à tous, de souha...
Étant appelé en d'autres lieux en tant que corapporteur de la mission parlementaire du suivi de la stratégie de sortie du glyphosate, un sujet passionnant, je vais vous exposer la note rapidement. Le 13 décembre 2018, nous avons présenté cette note sur les lanceurs spatiaux réutilisables de manière assez détaillée. Nos collègues qui maîtrisent bien le sujet ont fait part d'axes possibles d'amélioration. Ces améliorations étaient à la fois pertinentes, et objectivement nécessaires. Il n'y a rien de pire pour le scientifique que j'ai été d'avoir le sentiment que quelque chose est incomplet. Voici donc en quelques mots les améliorations et les clarifications ...
...emble que la conférence ministérielle de fin 2019 sera assez décisive. Au vu des auditions conduites, et au risque d'être politiquement incorrect, j'ai acquis la conviction que, quitte à réduire peut-être le nombre de pays décisionnaires dans l'espace européen, il faut vraiment avoir ce minimum du minimum sur lequel s'appuyer.- tout lancement institutionnel de nos pays devrait être assuré par nos lanceurs. Or il y a une incohérence assez forte sur ce point. De mon point de vue, c'est la première brique d'un « portage politique clair » pour reprendre l'expression de notre premier vice-président Cédric Villani. Ce serait vraiment l'affirmation de quelque chose, qui ensuite permettrait des choix beaucoup plus clairs et assumés. Il en va de même avec les satellites et les services. Là aussi, compte ...
...secteur spatial et, pour ce faire, nous avons entendu l'ensemble des autorités militaires concernées ainsi que le Centre national des études spatiales (CNES), bien évidemment, et l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (ONERA), grand centre de recherche public compétent en matière spatiale. Nous avons également reçu les trois grands industriels du secteur : Ariane Group pour les lanceurs, Thales Alenia Space et Airbus Defence nous nous y sommes aussi entretenus avec les groupements industriels concernés ainsi qu'avec des universitaires et des think tanks. C'est donc un tour d'horizon assez complet que nous avons réussi à entreprendre en trois mois.
... que l'organisation actuelle de ce secteur exploite au mieux les synergies entre les acteurs civils et les acteurs militaires de l'espace. Ces synergies sont rendues possibles, d'abord, par la profonde dualité des technologies en jeu. Observer l'espace pour un opérateur civil ou militaire, du point de vue technologique, n'est pas vraiment différent. De même pour le lancement des satellites : les lanceurs sont les même, que les satellites mis en orbite soient civils ou militaires. De même, encore, pour les télécommunications satellitaires. Ainsi, la R il lui arrive aussi d'être le maître d'oeuvre de certains segments sensibles de certains programmes. Ce sont en outre les infrastructures du CNES qui servent au lancement des satellites militaires. Ses compétences sont aussi mobilisées pour la surv...
...Space X, veut coloniser Mars. Le New Space, cependant, a une réalité : l'application de méthodes industrielles nouvelles pour assembler et utiliser des briques technologiques qui, en soi, n'ont rien de technologies de rupture. Et ce, précisons-le, avec le soutien des autorités publiques américaines : c'est la NASA qui a fourni à Space X les briques du moteur réutilisable qui fait le succès de son lanceur Falcon 9, et les prix facturés par Space X au gouvernement américain pour ses lancements peuvent légitimement être vus comme une subvention à peine déguisée. Dans la mouvance de ces charismatiques acteurs et de leurs ambitieux projets de conquête spatiale, est née aux États-Unis une vague d'innovation dans le secteur spatial, avec les apports du numérique et des techniques de fabrication en séri...
Le premier enjeu, en la matière, tient à l'autonomie d'accès à l'espace. Pour mettre des satellites en orbite et défendre nos moyens spatiaux, encore faut-il pouvoir s'en remettre à des lanceurs nationaux ou européens. Or les coûts de lancement par kilo mis en orbite sont aujourd'hui plus élevés pour les lanceurs européens que pour leurs concurrents américains. L'Agence spatiale européenne n'a, semble-t-il, pas cru à la réutilisation des lanceurs, qui est aujourd'hui la clé du succès de Space X et qui ne manquera pas d'être développé par d'autres firmes. Toute la question, aujourd'hui, ...
...s spatiaux à un nombre restreint de grandes puissances. Et, ce, pas seulement pour des applications civiles ou amicales. Il en résulte une véritable prolifération des moyens spatiaux. Quelques données en témoignent : aujourd'hui, 60 à 70 des 197 États membres de l'ONU disposent d'au moins un satellite en orbite, et une quarantaine de nations possèdent ou sont en passe de posséder un programme de lanceurs. De même, la croissance du nombre de satellites est exponentielle : on compte aujourd'hui 1 500 engins actifs, et leur nombre devrait atteindre au moins 8 000 dans dix ans. Les orbites s'encombrent également de débris, qui se comptent en dizaines de milliers pour les objets de plus de dix centimètres de diamètre, et en centaines de milliers pour les objets de plus d'un centimètre, qui peuvent su...
...aussi aux États-Unis, avec lesquels nous coopérons déjà et qui sont intéressés par un approfondissement des coopérations, notamment en vue d'améliorer la résilience de leurs capacités. Nous pensons également à la Russie. Si celle-ci n'est pas ce qu'était l'Union soviétique, elle demeure une grande puissance spatiale et nous avons encore des partenariats avec elle, ne serait-ce qu'en utilisant ses lanceurs Soyouz pour la mise en orbite de nos satellites et le ravitaillement de la station spatiale internationale.
Toutes mes félicitations aux rapporteurs pour ce travail passionnant, qui traite de problématiques contemporaines mais également de l'avenir des conflits et des relations interétatiques. Dans cette course aux étoiles, vous avez indiqué que la réutilisation des lanceurs n'était pas d'actualité, alors que cette avancée technologique serait fort bienvenue, tant sur le plan financier qu'écologique. Elle est, par ailleurs, attendue de longue date. Où en est la recherche française à ce sujet ?
Monsieur Fiévet nous a interrogés sur la réutilisation des lanceurs. Comme je l'indiquais en introduction, nous, Européens, avons effectivement fait le choix, durant les années 2000, de ne pas croire en une possible réutilisation des lanceurs. Aujourd'hui, SpaceX a démontré que cela était possible. Néanmoins, je note que cette entreprise n'a réussi cette opération qu'une fois ; restera donc à prouver que le modèle économique qu'elle a bâti – c'est-à-dire au moin...
La durée de l'étude sur les lanceurs spatiaux réutilisables a été de trois mois, de mi-septembre à mi-décembre 2018 ; 15 personnes ont été auditionnées, 5 experts consultés et nous avons reçu une contribution de l'Académie des technologies. Je tiens tout d'abord à remercier toutes les personnes auditionnées, ainsi que les experts qui ont bien voulu répondre à nos questions car, il faut bien l'avouer, le sujet est assez complexe. J...
Sous l'impulsion de la France, le programme des lanceurs Ariane, initié en 1974, a répondu au besoin d'accès autonome à l'espace des pays européens, comme élément de leur souveraineté. En dehors même du projet américain de « force spatiale » (Space Force), l'enjeu, pour l'Europe, est évident pour les besoins régaliens de défense et de sécurité, afin de garantir notre « liberté d'agir dans l'espace », comme le rappelle souvent la ministre des armées F...
Merci beaucoup. Devant partir rapidement, je poserai mes questions dès maintenant, même si mes collègues Bruno Sido et Catherine Procaccia sont plus experts que moi pour avoir travaillé sur le sujet dans le passé pour l'Office. Je tiens en premier lieu à saluer le travail remarquable accompli sur cette question des lanceurs en temps réduit, avec une belle liste de références et de personnes consultées, une réflexion solide et des enjeux bien dégagés. Il s'agit d'une question scientifique et technologique, mais aussi, comme cela a été souligné, hautement politique, avec à la fois une question de souveraineté nationale, et un effet de levier de ces recherches scientifiques et technologiques sur l'économie. Comme cel...
Avant de vous quitter, je souhaiterais ajouter deux commentaires. Parmi les complications du sujet, il faut prendre en compte que celui-ci inclut les lanceurs en tant que tels, mais aussi tout un ensemble de savoir-faire et de techniques annexes avec leurs enjeux propres. Quand on visite le site des Mureaux, il est frappant de constater qu'y sont développés quantité d'innovations et de procédés, en lien avec différentes industries. Si on arrête le programme actuel, on perdra – de manière irréversible – un ensemble d'« écosystèmes » et de techniques de...
Il faudrait reconstituer un groupe associant sénateurs et députés, notamment parce que les années 2019 et 2020 seront déterminantes, puisqu'Ariane 6 devrait être opérationnelle en 2020. Je suis d'accord pour que l'Office poursuive la réflexion engagée sur le sujet de l'espace. Mais surtout, il faut s'interroger sur l'aval de la filière. J'ai le sentiment que, si bien évidemment les lanceurs sont importants, il ne faut pas négliger le reste. S'agissant des satellites et des services, il faut vraiment qu'on y voie un peu plus clair pour faire là aussi éventuellement des recommandations, c'est tout aussi important que les lanceurs. Au risque d'enfoncer une porte ouverte, pendant au moins 20 ans, l'Europe a connu le succès avec Ariane. Ensuite, les autres, Américains et Chinois, ont a...
...e de solutions d'externalisation vers une multitude d'acteurs dans ou hors du secteur spatial ont conduit à une rupture technologique majeure, le réutilisable. Au moment du précédent rapport de la Commission des affaires européennes sur la politique spatiale européenne, en 2016, mes interlocuteurs institutionnels s'interrogeaient sur la validation annoncée d'une rupture technologique majeure : le lanceur réutilisable. En novembre–décembre 2014, la réutilisation était vue comme un horizon à dix ans. Or le pari de la récupération – la moitié du chemin – a été réussi dès décembre 2015 et confirmé en quelques mois. Celui de la réutilisation a été validé dès mars 2017. Outre une réussite technique, c'est également un pari commercial gagné : un client a déjà accepté, deux fois, de lancer une mission su...
...t public, s'en ajoute une autre, celle liée aux nouveaux investisseurs privés, qui regardent le marché spatial comme un secteur rentable à moyen et long terme, et qui bousculent l'industrie spatiale européenne traditionnelle. L'argent public ne peut plus être dorénavant le seul financeur du secteur. Enfin, je traiterai de la « compétitivité » organisationnelle. L'Europe l'a bien compris pour les lanceurs, c'est le tournant de 2012-2014 et la réorganisation industrielle pour Ariane 6 et Vega C. Les acteurs privés historiques sont aujourd'hui sortis de leur entre soi traditionnel et ont repensé leur fonctionnement pour s'adapter. Mais ce besoin de réinvention est une exigence pour tous les acteurs du spatial. Le « New Space » ne signifie pas la disparition de la puissance publique, mais au contrai...
...r un niveau et une vitesse de compétition inédits, nous impose : d'être agiles, or nos processus de décisions sont encore lents ; d'avoir les moyens de nos ambitions, or nous sommes encore divisés sur la notion de souveraineté spatiale européenne, qui est la clé de voûte de l'existence d'une Europe spatiale ; d'être solidaires, or l'exigence de compétitivité – parfois auto-imposée, comme pour les lanceurs – rend instable la balance fragile entre interdépendance et autonomie trouvée jusqu'à présent. L'Europe spatiale publique est une accumulation qui aboutit à un mille-feuille, voilà un bon résumé de la gouvernance publique. L'Europe spatiale présente en effet un jeu d'acteurs qui s'est complexifié au fil du temps, avec trois acteurs publics majeurs (les États membres, l'Union européenne et l'Age...
...oncurrencer l'ESA comme l'agence de programme. Dans un environnement mondial exigeant, sa priorité doit être de soutenir l'adoption par le marché des activités spatiales de l'Union européenne. Un travail de modernisation de l'ESA nous apparaît nécessaire, reposant sur un traitement et une gouvernance distincte et adaptée à chacune de ses missions (recherche scientifique ; systèmes satellitaires ; lanceurs), dont les logiques sont, elles-aussi, distinctes. Cela correspond à la volonté affichée de son directeur général. Cela répondra au souhait de ceux des États membres, attachés à ce que l'ESA garde entière sa capacité à mener des programmes à géométrie variable, attractifs pour ces derniers, tout en restant l'agence de mise en oeuvre des programmes spatiaux de l'Union. Reste une grande question,...