Interventions sur "mère"

65 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

...t m'a également expliqué que son mari était loin d'être parfait, qu'elle avait été un peu battue – mais qu'elle l'avait peut-être cherché – et que, de nombreuses années plus tard, elle s'était demandé s'il n'aurait pas été préférable pour son enfant qu'elle l'élevât seule. À cette époque d'avant-guerre, cependant, son enfant aurait été marqué d'un mot horrible : il aurait été un bâtard. Or aucune mère ne veut que son enfant grandisse avec ce stigmate ignoble. En entendant nos débats ce soir, je me demande si, en 2019, nous avons vraiment évolué. La société a certes changé, mais elle ne l'a pas fait depuis l'année dernière. Elle est la même pour tous, depuis bien longtemps, à ceci près qu'il a souvent fallu, par le passé, se cacher et faire en sorte que sa famille corresponde aux stéréotypes d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

... en commission, votre proposition n'offre aucune sécurité pour l'avenir et je suis sûr que certains d'entre vous en sont, eux aussi, intimement convaincus. Mesdames les ministres, votre responsabilité pour l'avenir est grande, et la nôtre également. Comment ne pas entendre les réserves des pédopsychiatres, maintes fois formulées devant la commission spéciale, concernant l'extension de la PMA aux mères célibataires ? Mesurons-nous les conséquences de la levée de l'anonymat des donneurs sur les enfants qui naîtront d'un don de sperme ou d'ovocytes ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

L'extension de la PMA annonce-t-elle une légalisation de la gestation pour autrui ? Ce sont là des questions que nous sommes en droit de nous poser. Pourquoi ignorer l'avis de l'Académie nationale de médecine, qui appelle à « tenir compte du droit de tout enfant à avoir un père et une mère dans la mesure du possible » et voit dans la PMA pour toutes une « rupture volontaire d'égalité entre les enfants » ? Sur tous ces points – que j'évoque avec beaucoup d'humilité, tant le sujet est délicat, car il touche à l'humain, et en premier lieu à l'enfant – , j'espère que l'avenir me donnera tort, mais nous ne pouvons nous exonérer de notre responsabilité dans le vote qui nous incombe à l'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...e, j'avais demandé en premier lieu la suppression de cet article, pour des raisons que j'ai déjà exposées – et d'abord parce qu'il me semble primordial de défendre la place du père au sein de nos familles, de satisfaire le besoin qu'a un enfant de connaître son père. L'argument consistant à dire que, de tout temps, les orphelins de guerre ont grandi normalement parce qu'ils étaient aimés par leur mère, me laisse pantoise.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

En outre, personne n'a demandé à ces enfants s'ils n'auraient pas préféré grandir avec leur père. Je citerai encore une fois le rapport de l'Académie nationale de médecine, selon lequel « l'existence de deux mots distincts, "père" et "mère", signifie que l'un ne peut se substituer à l'autre car le rôle des mères et des pères ne sont pas équivalents ».

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Sous couvert de progrès, votre projet de loi constitue, en la matière, une véritable régression dont la seule victime sera l'enfant. Vous dites que vous ne voulez plus de différences et que tout le monde soit logé à la même enseigne : l'égalité parfaite, en dépit de la diversité des situations. Or, vous faites tout l'inverse et créez délibérément des inégalités entre les enfants qui auront une mère et un père, ceux qui auront deux mères, ceux qui n'en auront qu'une, et demain – puisque tel est déjà le cas dans les faits – ceux qui auront deux pères. Il n'est pas question ici des accidents, des aléas de la vie ou des guerres qui pourraient priver un enfant de l'un de ses parents : c'est votre projet de loi qui prévoit ab initio qu'un enfant sera privé de son père.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Il y a, en quelque sorte, deux façons de voir les choses. Beaucoup d'entre nous ont tendance à voir les futurs enfants nés de PMA comme de potentielles victimes. Je connais la quête identitaire que peut avoir un enfant adopté, puisque j'en suis un, et les questions que mon épouse a pu se poser lorsqu'elle était toute jeune, sa mère s'étant retrouvée veuve, à l'âge que j'ai aujourd'hui, à la suite du décès de son mari, mort d'un infarctus, avec deux filles à sa charge. Je connais, dans mon for intérieur, les questions que l'on se pose en pareil cas et connais aussi la difficulté de la quête identitaire, tout en me disant, parfois, que nous ne nous en sommes pas si mal tirés. L'autre façon de voir les choses est de considére...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

...séquence pour les autres couples et pour le droit actuel de la procréation – nous en revenons là au débat relatif à la filiation, que je réserve pour l'article 4. Il n'y a pas d'autre solution que celle, retenue par le Gouvernement, d'une construction juridique théorique, qui trouve ses limites dès que l'on est confronté à certaines situations. Vous êtes ainsi contraint de nier la maternité de la mère qui a donné naissance pour obtenir un semblant d'égalité entre les deux mères qui portent le projet parental.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

Vous le niez dès lors que vous imposez aux deux femmes une reconnaissance anticipée de maternité. Ce n'est pas la seule limite – je pense aux problématiques transgenres. Des contentieux sont en cours et la Cour d'appel de Montpellier a fait droit à la demande d'un homme devenu femme de revendiquer la condition de mère d'un enfant qu'il a pourtant contribué à engendrer lorsqu'il était un homme.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

Madame la ministre, vous disiez tout à l'heure que beaucoup d'enfants avaient très bien grandi, simplement entourés de leur mère. Peut-être, sûrement, heureusement, mais la situation que l'on s'apprête à créer n'a rien à voir avec celle d'un enfant qui aurait perdu son père du fait des aléas de la vie. Quand le père est décédé, la maman peut en parler. Même lorsque l'enfant a été conçu avec une rencontre d'un soir, la mère peut raconter l'histoire, décrire le père, et permettre ainsi à son enfant de se construire par rappo...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

Je vous remercie de m'écouter ! Je vous le dis très simplement, après vous avoir tous écoutés depuis huit heures. Un enfant, par nature, est issu d'un homme et d'une femme, d'un père et d'une mère. Ce père et cette mère sont à l'origine de sa naissance et doivent rester ses repères tout au long de sa vie. J'insiste sur les termes « par nature » car, une fois encore, je vous comprends mal : d'un côté, l'on prône ce retour à la nature par le biais de l'alimentation et des constructions. On érige en principe premier le respect de notre planète.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

...l comme le souligne d'ailleurs l'Académie nationale de médecine, l'ANM. Or, cette loi sociétale fait ressortir la question de la suppression symbolique du père – évoquée par plusieurs des orateurs qui m'ont précédée. La parenté étant universellement conçue sur le principe de la double lignée, l'une dans la branche paternelle et l'autre dans la branche maternelle, deux parents du même sexe ou une mère seule ne suffisent pas pour donner vie à un enfant. Si le désir de procréation de chaque femme est légitime, et si nous pouvons le comprendre, l'Académie nationale de médecine rappelle qu'il faut aussi tenir compte du droit de tout enfant à avoir un père et une mère, dans la mesure du possible. Dès lors deux questions se posent. Première question : priver un enfant de père, n'est-ce pas faire p...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...collègues, je veux compléter et renforcer les propos que j'ai tenus tout à l'heure. Sur le sujet dont nous débattons, lorsque l'on a des certitudes, c'est qu'on les a construites : on n'a pas de certitudes a priori. Pour être plus exact, si l'on a des certitudes a priori, ce sont des préjugés. J'admets qu'il s'agit de préjugés très forts : l'évidence plaide pour affirmer qu'il y a un père et une mère. C'est un fait évident. Nous sommes les héritiers d'une longue tradition dans ce domaine. Pour autant, si nous examinons cette situation, devons-nous conclure à son caractère indépassable ? C'est tout le sujet. C'est la question même du progrès – je ne parle pas du progrès matériel ou du progrès technique, qui sont d'un autre ordre, quoiqu'ils viennent souvent bousculer notre perception du progrè...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Nous sommes en train d'augmenter les droits des personnes, des pères et des mères, qui constituent les familles recomposées – quatre personnes sont concernées. Nous voyons bien que les choses ont évolué. Nous ne ferons rien d'autre que de voter. Un vote, ce n'est pas un oukase, c'est seulement une décision. Une fois le vote acquis, chacun peut conserver son opinion. Si vous pensez que nous commettons une erreur terrible… D'ailleurs, peut-être avez-vous raison et peut-être di...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Bonnivard :

...er un ordre dont je suis sûre qu'il créera un ordre meilleur, plus épanouissant, pour ce qui compte par-dessus tout, un enfant ? Et mon rôle n'est-il pas de m'abstenir si je n'en ai pas la certitude ? Madame la ministre des solidarités et de la santé, vous avez avancé l'argument que, dans la réalité, souvent cruelle depuis la nuit des temps, des enfants se sont construits grâce à l'amour de leur mère, bien que privés de père par les aléas de la vie – ce qui légitimerait l'absence du père, consacrée dans ce texte. Je ne pense que cet argument soit solide et valable. Ces enfants, nombreux en effet, s'ils se sont construits dans la résilience malgré une situation malheureuse, sans père, sont-ils pour autant plus heureux de ne pas en avoir eu ? L'absence de père n'a-t-elle pas créé en eux des ble...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

...ien on peut lutter pour conserver la vie – nous avons une pensée affectueuse pour notre collègue Sylvain Brial – , on imagine ce que cela représente de pouvoir la donner. D'autres témoignages m'ont à nouveau bouleversé samedi dernier, lors de la célébration du vingtième anniversaire de l'association Village d'enfants SOS de Châteaudun, ceux d'enfants arrachés à leur famille et recueillis par des mères adoptives, qui disaient : « J'aime toujours ma mère biologique, j'aime toujours mon père biologique, mais ma mère adoptive a été absolument formidable ; elle m'a construit. » D'autres modèles que celui que nous connaissons sont donc possibles, dès lors que les individus y trouvent suffisamment d'amour pour se construire.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

...'en est pas moins réelle car elle touche à la réalité biologique : celle du père. Les familles monoparentales existent déjà, et il serait bien évidemment faux de considérer que les enfants qui y grandissent ne se construisent pas et ne reçoivent pas d'amour. L'amour quotidien est là, bien sûr. Mais qu'en est-il de l'amour que chacun porte en lui – celui d'un homme, le père, celui d'une femme, la mère, eux qui vous ont donné la vie. Et qu'y a-t-il de plus beau que la vie ? On aime parler de ses parents, de ses grands-parents ; on aime retourner sur leurs pas ; même si on ne les a pas connus, ils vivent à leur manière en nous. Faut-il donc accepter aussi facilement que l'être humain soit déraciné – pire, peut-être « marchandisé » ? C'est notre crainte, et nous ne pouvons accepter cette éventual...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Prenons le petit enfant élevé par sa mère seule : il va croiser à la crèche, puis à l'école maternelle, essentiellement un public féminin ; ensuite, à école primaire, il ne croisera peut-être pas même un instituteur.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

...r la société et le droit. Le droit reconnaît le père comme tel par présomption, par le biais d'une simple loi. Il existe toutefois d'autres modèles de famille dans le monde. Il est par exemple des modèles matriarcaux, comme celui auquel obéit l'ethnie Na en Chine. Cette société repose sur trois principes. Le premier est la matrilinéarité : toute la transmission, quelle qu'elle soit, passe par la mère – l'homme n'est rien. Le deuxième principe repose sur la matrilocalité : toute la cellule familiale est localisée chez la femme et la famille de cette dernière. Enfin, le troisième principe est celui de l'avunculat, selon lequel c'est l'oncle qui élève l'enfant. Le père n'existe pas, parce que l'enfant est né de ce que l'on appelle « une visite furtive ». Il n'y a pas de père – et, pourtant, les ...