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... le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) est-il toujours utile ? On connaît l'objectif du Conseil de sécurité, mais la question de son utilité s'est encore amplifiée à l'heure où les grandes puissances se replient sur elles-mêmes. On a l'impression que les grandes puissances voient davantage leur intérêt personnel plutôt que l'intérêt international qui est de préserver la paix. Quelques exemples : les États-Unis qui sortent de la Syrie sans prévenir le Conseil de sécurité ; ils avaient même hésité à adopter la résolution de l'Angleterre lorsqu'il s'agissait d'envoyer des observateurs au Yémen. On pourrait citer d'autres exemples. De même, la Chine et la Russie, et notamment la Russie, font valoir leur droit de veto lorsque leur intérêt peut être mis en cause. J'ai l'im...
...age complètement les propos qui ont été tenus concernant l'ONU. Il ne faut surtout pas dire que l'ONU ne sert à rien. Je ne dis pas que cela a été dit. Mais même si nous avons conscience des difficultés qu'a l'ensemble de la communauté internationale à agir de conserve, je pense qu'il faut toujours valoriser le rôle majeur de l'ONU, ne serait-ce que parce que l'ONU fixe aux États des objectifs de paix, de développement et de justice. L'ONU a un rôle essentiel sur les lieux de conflits ; je pense à la Syrie, avec des aides de plusieurs milliards qui sont apportées aux 13 millions de Syriens à la suite de la guerre civile. Je pense au Yémen, avec l'aide alimentaire apportée aux 700 000 civils. Valorisons toujours l'action de l'ONU. La pire des choses serait de considérer qu'elle ne permet absolu...
...mois de travaux de notre mission d'information. Le sujet sur lequel nous avons travaillé est en réalité très évolutif. Nous avons commencé notre rapport alors que la tension était maximale entre la Corée du nord et les États-Unis, vous l'avez rappelé, Mme la Présidente. Et nous concluons nos travaux après une rencontre historique entre les dirigeants américain et nord-coréen, alors qu'on parle de paix sur la péninsule. J'ajoute qu'en 2017 a été adopté, à une très large majorité des Etats de l'ONU, un Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (le TIAN) qui, pour la première fois, remet en question la légitimité même de la possession de ces armes par les puissances nucléaires. Bref, il était plus que nécessaire de faire le point sur les enjeux liés à l'arme nucléaire dans le monde. La Pré...
...de paradigme en se centrant sur l'objectif du désarmement nucléaire. En pratique, le TIAN exprime un idéal mais ne donne pas vraiment les moyens d'y parvenir. Il ne répond pas aux préoccupations de sécurité des Etats, qu'on doit pourtant impérativement prendre en compte pour progresser sur le désarmement. Pourtant, le TIAN est le fruit d'un mouvement de fond de la société civile qui aspire à la paix et à plus de justice dans les rapports internationaux. En tant que tel, il doit être pris au sérieux par les puissances nucléaires, et notamment par la France, qui doit s'efforcer d'apporter des réponses à ces attentes. A cette fin, notre rapport comporte 11 recommandations qui vous ont été distribuées. En substance, la France doit en permanence, avec volontarisme, s'efforcer de faciliter le dia...
...sion aujourd'hui est d'actualité pour au moins trois raisons. La première est bien évidemment le cinquantième anniversaire du TNP, signé en 1968, dans un contexte de course à l'armement nucléaire, notamment suite à la crise de Cuba qui aurait pu plonger le monde dans un chaos. En ce sens, bien qu'imparfait, le TNP reste une avancée. La seconde raison est l'attribution récente du prix Nobel de la paix à la campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), dont l'objectif est plus que louable, même si nous savons très bien qu'il ne peut être atteint que dans un concert unanime des nations, et que la France, comme d'autres puissances nucléaires, en fait encore une dimension essentielle de sa stratégie de défense. La troisième raison enfin, et peut être la plus importante et ...
...s. Certains se sentent en sécurité grâce à l'arme nucléaire ; d'autres, comme la Corée du Nord, se sentent en insécurité ; c'est ce que nous a dit le représentant nord-coréen que nous avons rencontré. C'est la même chose pour le Pakistan. Ils disent que c'est grâce à la bombe atomique qu'ils ont réussi à faire cesser l'instabilité. Certains pays pensent donc que l'arme nucléaire leur a apporté la paix, pourquoi les autres n'y auraient-ils pas droit également ? La paix doit aujourd'hui être garantie autrement que par la non-prolifération. Il faut travailler par petit pas, par exemple en supprimant les armes nucléaires dans certaines zones géographiques, comme on l'a fait en Amérique latine ou en Afrique. Lorsque j'ai débuté cette mission d'information, je pensais que la France devait montrer ...
Je me situe de manière spontanée plutôt dans l'espace diplomatique que dans l'espace militaire. Et je pense que toute rupture du dialogue est un pas vers la guerre. A l'inverse, dès qu'on a l'occasion de renouer le dialogue, c'est un premier pas vers la paix. Il faut accompagner le dialogue entre nos deux pays, comme vous l'avez dit, sans naïveté.
... nos sociétés, qui voit la résurgence de tensions d'une extrême intensité que le monde n'avait pas connues depuis les grands conflits mondiaux venus déchirer notre XXe siècle. Si l'arme nucléaire est d'abord apparue comme destructrice, avec le triste sort d'Hiroshima et de Nagasaki, elle s'est révélée très vite un facteur de puissance indéniable, mais aussi une arme de dissuasion, c'est-à-dire de paix forcée. Mais comment encore croire qu'arme nucléaire et paix sont synonymes, quand des pays sont prêts à tout pour s'en emparer et s'en servir à des fins militaires dans le but d'éradiquer d'autres pays de la carte ? Nous ne pouvons plus croire que la sauvegarde du monde passe inévitablement par la non-prolifération de l'arme nucléaire dans des régions du monde bien spécifiques, car cela revien...
Le TNP a plutôt été un instrument de paix jusqu'à aujourd'hui. On sait que son fonctionnement est réexaminé tous les cinq ans, c'est l'occasion d'ouvrir de nouveaux chantiers. J'ai proposé que nous auditionnions l'ambassadeur d'Argentine auprès des institutions internationales à Vienne, S.E. Rafael Grossi, qui est pressenti pour présider la Conférence d'examen du TNP en 2020 afin de réfléchir ensemble aux perspectives possibles.
Je me joins à mes collègues pour féliciter les co-rapporteurs pour leur travail passionnant. Ce rapport nous permet d'avoir une vision plus claire des dangers pour notre civilisation. Ces dangers sont d'abord celui de la Corée du Nord, avec le président Kim Jong-un qui menace la paix dans le monde, avec ce qu'il semble considérer comme des jouets destinés à attirer l'attention sur lui et à lui permettre de narguer la Corée du Sud, le Japon et l'Occident. L'autre danger est bien sûr le danger iranien, avec ses alliés comme le Hezbollah chiite qui prétendent, comme Daech, combattre au nom de l'islam, dont l'armement récent fait suite au conflit syrien et qui menace également l...
...sur la recommandation n°8 concernant le rétablissement des relations diplomatiques avec la Corée du nord. Je trouve que c'est un objectif ambitieux ; mais est-ce que ces relations diplomatiques permettraient d'exiger de la Corée du Nord qu'elle établisse un véritable calendrier pour sa dénucléarisation ? On ne peut pas dialoguer avec elle si elle conçoit l'arme nucléaire non pas comme une arme de paix, mais comme un instrument de négociation, et n'envisage pas sérieusement de s'en séparer.
Vous évoqué la promotion des enjeux nucléaires au sein de la Francophonie ; avez-vous envisagé aussi le Conseil de l'Europe, qui est également un espace de promotion de la paix ?
Pour conclure je dirais que le traité de non-prolifération a un bilan positif car il a contribué à la paix, même si ces acquis sont toujours précaires ; nous le voyons aujourd'hui avec la remise en cause du JCPoA. Nous avons cherché à voir comment faire pour qu'aujourd'hui, le TNP continue à être une force de paix.
...tionnements. Si le rapprochement se concrétise, il faut impérativement que nos intérêts stratégiques soient protégés. Notre dissuasion nucléaire en fait évidemment partie. M. Christian Hutin a dit que le débat sur l'arme nucléaire posait la question de la gouvernance mondiale, ; je partage pleinement ce point de vue. Saurons-nous inventer demain, après-demain, de nouveaux outils pour garantir la paix ? C'est une vraie question. Je pense que c'est très important que nous restions autour de la table des négociations, dans la perspective de la Conférence d'examen de 2020 du TNP et plus généralement dans les instances internationales. Selon que nous serons là ou pas, l'équilibre de demain ne sera pas le même.
...paré par l'ambassadrice Mme Evelyne Decorps, nous a permis de rencontrer des représentants du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères et celui de l'administration territoriale, des représentants du parlement, le Président de l'Assemblée nationale, les responsables des groupes politiques de la majorité et de l'opposition, des représentants des mouvements armés participant au processus de paix, des personnalités de la société civile, et des militaires français participant aux diverses opérations en cours au Mali : Barkhane pour la France, EUTM pour l'Union européenne et la MINUSMA pour les Nations unies. Je voudrais tirer devant vous quelques enseignements de ce déplacement. Didier Quentin, plus particulièrement sur les questions de sécurité et de défense, et Benjamin Dirx, plus part...
...et celui de nos forces sur place. En résumant, il y a trois axes sur lesquels nous jouons en même temps. Le premier est celui de la sécurité, avec les problèmes de terrorisme, mais aussi de narcotrafic. Aujourd'hui, on vient du Maghreb pour remonter vers la Libye, puis vers l'Italie et la France. Les passeurs semblent emprunter le même chemin. On a besoin de nous pour superviser le processus de paix et l'application des accords d'Alger. Nous sommes là pour créer ce lien qui est fondamental. Il est important de pouvoir organiser les élections présidentielles, législatives, mais aussi régionales en avril. Cela semble compliqué, mais ce serait une réelle avancée. En deuxième lieu, il y a l'éducation. Avec 200 élèves par classe, 70% d'illettrisme, des difficultés à trouver des enseignants et se...
Mes collègues complèteront mais nous n'avons pas ressenti cela sur le terrain. Nous avons vu un problème avec les forces armées maliennes concernant l'entraînement et la formation. Le problème essentiel est le fameux DDR, prévu dans les accords de paix, c'est-à-dire le désarmement des anciens groupes indépendantistes et leur intégration dans l'armée. C'est très problématique. En effet les ex-rebelles du Nord veulent une intégration forte qui concernerait plusieurs milliers d'homme tandis que ceux du sud trouve que ce nombre est trop élevé. Les négociations ne progressent pas. L'armée n'est pas encore formée dans sa pleine capacité. C'est ce qu...
...opulations qui sont au final si démunies qu'ils trouvent derrière les groupes terroristes des repères. Cette situation est absolument tragique. On a des groupes terroristes au nord et au centre du pays. On a une situation extrêmement dégradée avec la présence de ces groupes terroristes. Tant qu'on aura des défaillances de l'État à l'égard de la corruption et tant qu'on n'aura pas des accords de paix, c'est-à-dire la stabilisation qui passe par la réconciliation entre le nord et le sud, ce seront des faiblesses sur lesquelles jouent les terroristes. Ils s'en servent pour progresser. Il est donc indispensable que la communauté internationale fasse pression pour que les dirigeants passent cet accord. Sans quoi, j'ai des grandes craintes pour l'avenir. Je voulais également rappeler que la Franc...
...re eux comme des gens qui veulent les obliger à tendre la main aux ex-rebelles indépendantistes du Nord avec des arrières pensées, je ne sais d'ailleurs lesquelles. Au fond, certains auraient préféré régler l'affaire de façon militaire. Nous avons répondu que notre mission est plutôt de régler la question de façon politique plus que militaire. Mais c'est vrai qu'on constate, comme souvent, que la paix n'est pas facile à faire. Il y a depuis toujours une opposition entre le sud et le nord. J'ai une certitude : si on ne les oblige pas à faire la paix, la situation ne va pas s'arranger au Mali. On a besoin de la réconciliation avant de voir émerger un pays stable qui offre des perspectives à sa jeunesse. Tout ce qui fragilisera l'accord de paix ou l'empêchera, sera de nature à renforcer les grou...
Vous avez parlé d'Aung San Suu Kyi, qui a obtenu le prix Nobel de la Paix. Nous l'avions rencontrée il y a quelques années, mais elle était restée très discrète sur le sujet des Rohingyas. Quelques semaines après les attentats de Charlie Hebdo, elle nous avait dit que la liberté d'expression était importante, mais que la liberté « d'après-expression » l'était encore plus. Mais elle était restée silencieuse sur les Rohingyas, sujet apparemment tabou. Le film de Barbet ...