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... à aider une personne à mettre fin à ses jours, pas plus qu'il ne devrait être tenu d'orienter un patient à cette fin. » J'entends bien que vous avez prévu des clauses de conscience mais, en fait, vous allez ainsi diviser le monde médical. C'est exactement ce qui s'est passé en Belgique où des témoignages montrent que ce choix favorise une mauvaise prise en charge du malade, cannibalise les soins palliatifs, divise le monde médical entre les médecins, les services et les établissements qui pratiquent l'euthanasie et ceux qui s'y refusent. Jamais vous ne trouverez des personnes travaillant en soins palliatifs qui renverront des patients vers l'euthanasie. Vous allez donc devoir créer un corps médical qui accepte de tuer des gens.
... croyez-moi, ce n'était pas évident au départ ! Pourtant, ils l'ont fait, et aujourd'hui, ils nous regardent. Si nous devons, en tant qu'élus, toujours marcher en tête, être les guides, nous devons aussi entendre l'opinion publique. Jean-Louis Touraine conduit des travaux à ce sujet depuis quarante ans ; en vingt-deux ans, on a adopté la loi de 1999 visant à garantir le droit à l'accès aux soins palliatifs, dite loi Kouchner,
la loi de 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, dite loi Claeys-Leonetti. Alors, comme l'a très bien dit M. le ministre, n'opposons pas les soins palliatifs et ce que nous voulons pour la fin de vie ; il s'agit de deux sujets différents. En 2016, à la tribune depuis laquelle je vous parle, Jean Leonetti disait : « Toute personne a le droit d'avoir une fin de vie digne et accompagnée du meilleur apaisement possible de la souffrance. » Tout cela doit inviter les uns et les autres à réfléchir. En commission, nous avons eu une discussion riche, de cin...
J'aimerais simplement revenir sur ce que vous appelez une liberté supplémentaire, et vous exposer l'avis du collectif francilien d'accompagnants bénévoles en soins palliatifs, composé des fameux bénévoles qui travaillent dans les unités de soins palliatifs, qui accompagnent les personnes en fin de vie et les voient quotidiennement. Dans un communiqué de presse, ils se sont dits choqués de votre proposition de loi, de la manière dont elle arrive au Parlement, du manque de débats et de documentation sur un sujet qu'il faut pourtant documenter. Ces bénévoles disent que ...
... avec les gens : nous sommes en train de rompre avec un modèle français élaboré depuis de nombreuses années à travers les lois de 2005 et 2016, qui s'inscrivaient dans une continuité qui, d'ailleurs, a traversé bien des majorités et résultaient d'échanges, de compromis, de débats entre la droite et la gauche. Votre proposition met un terme à la logique de l'accompagnement et à la culture du soin palliatif, au profit d'une culture de l'euthanasie. Nous considérons que si c'est réellement ce que vous voulez faire, vous devez avoir le courage de le reconnaître explicitement, afin de ne pas tromper nos compatriotes.
...lus, par une personne de confiance. Ces mots, « tiers de confiance », ce n'est pas rien ! Ils désignent quelqu'un à qui on a confié ses volontés pour la fin de sa vie. J'ai en mémoire Jean-Claude, un de mes grands amis, menuisier, que j'ai vu disparaître devant moi, semaine après semaine, d'un cancer du sinus, et qui me disait son indicible souffrance. Mes chers amis, ne confondons pas les soins palliatifs, qu'il faut absolument développer – le rapporteur général a d'ailleurs pris des engagements en ce sens en commission et je suis sûr, monsieur le ministre, que vous serez à la hauteur en la matière pour 2022 – et le droit à une fin de vie digne, que l'on doit aborder en conscience.
Je ne vais pas revenir sur les sondages que j'ai cités, comme le sondage IFOP du 10 mars 2021, qui a été réalisé par la société française d'accompagnement et de soins palliatifs, et non par l'ADMD, ce qui me semble permettre une mesure objective des choses. Aujourd'hui, nous voulons réellement la création d'une commission spéciale ou la réunion d'états généraux, afin de pouvoir travailler tous ensemble sur le sujet et aboutir à une proposition unanime car c'est, je crois, la force de la loi Claeys-Leonetti de 2016 que d'avoir fait l'unanimité – je n'y étais pas, mais j'...
...incurable, lui infligeant des souffrances inapaisables, la possibilité de bénéficier d'une assistance médicalisée active à mourir. Ne diabolisons pas les choses, chers collègues, et ne trompons pas les Français : il ne s'agit en rien d'ouvrir un suicide assisté hors de tout cadre, sans conditions ni respect de la volonté de chacun sur sa fin de vie ; il ne s'agit pas davantage d'opposer les soins palliatifs et ce nouveau droit. D'une part, ce texte prévoit un cadre strict : un collège de médecins sera chargé de s'assurer que le patient se trouve dans une impasse thérapeutique, et que sa demande est à la fois libre, éclairée, formulée sans pression extérieure, et explicite ; des juristes, des professionnels de santé et des représentants associatifs s'assureront quant à eux du respect des procédures...
Pour les équipes qui soignent les patients atteints de cancer, le fait d'accompagner les malades jusqu'à la fin leur offre la possibilité de remplir au mieux leur mission. En effet, face aux pathologies incurables comme le cancer, les soignants peuvent parfois être amenés à développer un sentiment de culpabilité et d'échec à accomplir leur mission. Ainsi, les soins palliatifs offrent la possibilité d'accompagner le patient dans son projet de fin de vie et de compenser ce qu'on peut appeler un échec thérapeutique. M. Breton a proposé qu'on informe l'ordre des médecins, on pourrait également informer les ARS : c'est l'objet de ce sous-amendement.
...rendu muet par la douleur d'un mourant, devant un visage déformé par la souffrance, comment répondre « ce n'est pas le bon moment » ? Si philosopher, c'est s'exercer à mourir, nous devons aujourd'hui philosopher au sein de notre assemblée, parce qu'en discutant de la liberté de choisir sa fin de vie, on évoque notre humanité. Il n'y a certes pas de réponse unique – et il est vain d'opposer soins palliatifs, sédation profonde et continue, et aide active à mourir – , mais un cadre doit absolument être fixé, pour mettre fin à l'hypocrisie actuelle de pratiques médicales incontrôlées et libérer le plus vite possible les proches et les soignants de la culpabilité de choix cruels.
...; c'est de répondre à la souffrance morale et psychique de femmes et d'hommes contraints à une existence insupportable, sans espoir de guérison, et qui affecte leur dignité. Que les choses soient claires : la proposition de loi que nous vous soumettons n'est pas un prolongement ou un approfondissement de la loi Claeys-Leonetti. Celle-ci a permis, c'est vrai, une amélioration du recours aux soins palliatifs, même si des insuffisances demeurent, nous le savons tous. Certains invoquent aujourd'hui cette loi comme la réponse à toutes les situations ; consensuelle hier, elle serait intouchable aujourd'hui. Or, je veux le rappeler, elle n'a pas été adoptée à l'unanimité, en 2016. Certains de ceux qui appellent à sa pleine application avant d'aller plus loin l'avaient rejetée ; d'autres – dont je fais pa...
Précisément, il ne faut pas opposer les soins palliatifs et l'aide active à mourir ; ils sont complémentaires et concourent à un objectif commun : accompagner la fin de vie dans le respect de la parole et des souhaits de la personne. Avec cette proposition de loi, nous créons un droit nouveau. Le combat pour ce droit n'est d'ailleurs pas récent dans notre famille politique : déjà en avril 1978, il y a quarante-trois ans, le sénateur radical de gauche...
...es directives anticipées ou des modalités de désignation d'une personne de confiance ? Combien ont effectivement usé de ce droit ? Je suis convaincue que nous devons mieux faire connaître et appliquer plus largement ce que permet déjà la loi. Par ailleurs, j'insiste sur le fait que le débat opportunément ouvert sur le droit à une fin de vie libre et choisie ne doit pas occulter l'enjeu des soins palliatifs pour garantir une fin de vie digne. Et parce qu'on ne soigne pas avec des lois, il est indispensable de remobiliser des moyens pour les soins palliatifs en France. Il est nécessaire de continuer à professionnaliser ces soins, de lutter contre les inégalités territoriales, d'intégrer des unités dédiées dans chaque hôpital. À l'hôpital d'Argenteuil, par exemple, cela fonctionne bien : il y a une u...
Non, vous n'aurez pas l'occasion de faire de rappels au règlement. J'estimais utile de rappeler dans ce texte qu'il n'y avait évidemment aucune opposition dans notre esprit entre soins palliatifs et assistance médicalisée active à mourir. Je rappelle que les Belges, en 2002, ont voté en même temps une loi sur les soins palliatifs et une loi sur l'aide active à mourir. En même temps.
J'ai donc déposé hier soir un amendement pour préciser que le droit à une fin de vie libre et choisie reposait sur une double garantie : un accès universel aux soins palliatifs – monsieur le ministre, je compte vraiment sur le plan que vous avez évoqué pour les soins palliatifs, car nous en avons besoin ; militant de l'aide active à mourir, je me bats pour que, dans mon hôpital de La Rochelle, il y ait une unité de soins palliatifs – et un accès à l'assistance médicalisée active à mourir. Eh bien, figurez-vous, les Français qui nous regardent doivent le savoir : on a ...
...aux malades et à nos aînés en perte d'autonomie. Je plaide, pour ma part, pour une éthique de la vulnérabilité. Lors des auditions préalables que vous avez organisées avec un grand sérieux, monsieur le rapporteur, j'ai été sensible aux constats dressés par la Haute Autorité de santé et l'Académie nationale de médecine : la loi actuelle est mal connue et les moyens pour mettre en oeuvre les soins palliatifs sont insuffisants et inégaux. D'ailleurs, les métiers de l'accompagnement de la vie mériteraient d'être mieux valorisés. Chers collègues, sommes-nous prêts à investir collectivement dans la fin de vie ? Avant même les conclusions du débat national que vous souhaitez organiser, monsieur le ministre, il convient, de manière urgente, de déployer les soins palliatifs sur tout le territoire, en étab...
...vos côtés pour défendre ce texte. Je participe en outre depuis trois ans au travail sérieux que mène le groupe d'études sur la fin de vie, sous la présidence de Jean-Louis Touraine. Compte tenu de mes idées et de mes doutes, j'ai cosigné, en décembre dernier, la proposition de loi de ma collègue et amie Marine Brenier. Reste que nous ne pouvons pas rayer d'un trait de plume la question des soins palliatifs, qui mérite à l'évidence d'être examinée dans ce débat. Si les soins palliatifs étaient mieux assurés dans notre pays, la demande et l'émotion citoyennes ne seraient probablement pas aussi vives. J'ai entendu les annonces de M. le ministre concernant le plan sur les soins palliatifs. De toute évidence, sur ce sujet, il faut y aller à fond, tout de suite et sans calcul, monsieur le ministre ! J'...
...l'Assemblée nationale sur la fin de vie a permis à des centaines de députés d'auditionner nombre de professionnels et de préparer cette proposition de loi, adoptée à la majorité par la commission des affaires sociales. Les Français n'attendent pas de nous une procrastination supplémentaire sur ce sujet. Ils veulent que, dès maintenant, nous humanisions l'agonie. Il s'agit de développer les soins palliatifs en même temps que l'on introduit le respect du droit du malade en fin de vie ; la liberté de choisir entre une fin naturelle et une aide active à mourir s'inscrit dans l'engagement humaniste.
...parlementaire qui ne convient aucunement à un sujet aussi fondamental. Vous avez décidé de passer en force. Nous en prenons acte. Reste une question essentielle : comment faire pour que notre éthique de la protection des personnes les plus vulnérables dans la société ne soit pas oubliée ? Je le rappelle, les pays qui ont adopté le droit à l'euthanasie ont connu une régression en matière de soins palliatifs. Ce constat devrait nous inciter à nous interroger. Au lieu de crier victoire, faites preuve d'un peu plus d'humilité. La manière dont vous abordez ce débat soulève, selon moi, un vrai problème éthique : vous jetez l'opprobre sur tous ceux qui défendent un autre voie que la vôtre ; notre position est pourtant tout aussi légitime. Nous sommes, comme vous, des élus de la République !
...acés abrègent doucement la vie. Les dernières semaines ou les derniers mois, l'évolution finale et fatale d'une maladie pèse lourdement sur le patient malade, sur sa famille et sur l'équipe médicale. Nous nous interrogeons sur les moyens à la disposition du législateur : à quoi faut-il donner la priorité ? Faut-il faire mieux appliquer la loi Claeys-Leonetti et consacrer plus d'argent aux soins palliatifs – merci, monsieur le ministre, d'avoir répondu à cette exigence – , ou bien voter la présente proposition de loi et reconnaître le droit d'obtenir une assistance médicalisée pour finir sa vie ? Ces deux approches se font écho et nous nous devons de leur trouver une convergence. Alors que la loi Claeys-Leonetti est une loi de droit commun qui s'adresse à tous les Français, la proposition de loi ...