241 interventions trouvées.
. – Après la présentation par nos collègues Pierre Henriet et Pierre Ouzoulias, il y a juste un an, du rapport « Promouvoir et protéger une culture partagée de l'intégrité scientifique », qui répondait à une saisine de la commission de la culture du Sénat, nous avions jugé que le sujet de la science ouverte méritait d'être approfondi. Aussi, l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a été de nouveau saisi par la commission de la culture du Sénat pour examiner cette question. Nos collègues sénateurs Laure Darcos et Pierre Ouzoulias et notre collègue député Pierre Henriet nous présentent aujourd'hui leur travail qui viendra éclairer les choix à veni...
. – Le présent rapport s'inscrit en effet dans le prolongement du rapport sur l'intégrité scientifique, que nous vous présentions, Pierre Ouzoulias et moi‑même, il y a un an. Rejoints par Laure Darcos, nous avons voulu cette fois nous interroger, de manière plus large, sur l'environnement de la recherche, en nous penchant sur la question de la science ouverte. Qu'entend‑on par là ? Selon le Comité pour la science ouverte (CoSO), il s'agit de « la diffusion sans entrave des publications et des données de la recherche ». Cette démarche doit permettre une meilleure accessibilité de la recherche, l'amélioration de la transparence et une plus grande reproductibilité des travaux. Mais nous avons découvert que cette volonté affichée relève malheureu...
. – Nous devons trouver des critères qui correspondent à chaque discipline et notamment celles des sciences humaines et sociales. Le travail doit se poursuivre, car nous voyons les limites du modèle qui pourrait être mis en place. Le but est de pouvoir atteindre l'objectif de la science ouverte, mais l'on voit de plus en plus de travaux transdisciplinaires, qu'il faut prendre en compte dans l'élaboration des critères d'évaluation et des critères normatifs qui pourraient être mis en place.
... de ses subventions, quel que soit le nombre d'articles publiés. Dans le premier cas, c'est de la foule des lecteurs que vient la rémunération, et le processus est démocratique. Dans l'autre, il est méritocratique : les pairs du scientifique, réunis en instances et en panels, vont juger la production de l'auteur, lui assurant une promotion et une progression dans sa carrière. Si elle varie d'une science à l'autre, la stratification des revues est très forte selon le domaine scientifique. Les membres du jury du prix Nobel de littérature doivent lire les livres des auteurs pour se faire un avis. Dans un jury scientifique ou un comité de sélection recrutant un universitaire en sciences exactes, pour évaluer un dossier, à moins d'être exactement dans le domaine de spécialité du candidat, il est impo...
. – Il peut aussi se créer de nouveaux acteurs. Récemment, dans le domaine de la vulgarisation scientifique, Science et Vie a disparu en raison de son absorption par un grand groupe, et un excellent magazine, Epsiloon, est né de ses cendres.
...des clients, des fournisseurs, des coûts de production et une rémunération par le prix d'accès au produit. Vous poursuivez une logique d'ouverture de ce marché. Qui utilisera les données ? Les règles de l'art pour l'interprétation des données brutes ne sont pas connues de tout le monde. Il y a clairement un lien à faire avec la culture scientifique de l'ensemble des clients. La possibilité d'une science ouverte ne diffère‑t‑elle pas selon les modèles de recherche ? Dans des domaines où elle est itérative, le résultat est utile surtout pour les autres scientifiques, qui l'utilisent pour leur propre recherche. Dans le cas d'une recherche plus appliquée, le résultat peut être utilisé directement par le client. Le degré d'ouverture ne peut pas être le même.
... le soutien qu'ils apportent aux travaux de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). La réunion pourrait être organisée autour de deux temps forts. D'une part, nous souhaitons échanger sur un sujet très présent récemment dans les débats politiques et scientifiques, qui a aussi été au cœur de la dernière réunion commune entre l'Office, l'Académie des sciences et l'Académie nationale de médecine : l'enseignement des sciences, la culture scientifique, les moyens d'acculturer et de former nos jeunes pour qu'ils soient préparés à affronter les défis du monde, aussi bien en tant que citoyens qu'en tant qu'acteurs de ces évolutions à travers leur activité professionnelle. D'autre part, nous souhaitons faire le point avec vous sur les travaux de l'Office, ...
‑ Je m'associe à beaucoup de remarques de mes collègues et je comprends aussi le bien-fondé de ce que vous nous avez dit. La question des sciences est abordée, du point de vue des parlementaires, un peu comme dans l'opinion publique. Les rapports de l'Office sont diffusés. Les rapports pour lesquels les commissions nous ont sollicités, qui font suite à des saisines, sont globalement bien exploités puisque des auditions sont organisées par ces commissions pour que les rapporteurs puissent présenter leur travail devant elles. De plus, les ra...
... décrivait comme une difficulté récurrente. De façon générale, la mise en place d'une communauté et l'établissement de relations suivies sont un travail de longue haleine ; nous devons progresser pour ce qui est du conseil scientifique de l'Office. Vous êtes un certain nombre à vous rappeler que nous avons œuvré les uns et les autres pour renforcer les liens avec les Académies de médecine et des sciences par l'organisation de rencontres régulières. Au passage, je me permets de rappeler que nous étions convenus avec le bureau de l'Académie des sciences que, régulièrement, celle-ci inviterait le président Longuet et moi-même, voire des membres du bureau de l'Office, à participer à ses déjeuners de bureau qui ont lieu régulièrement. C'était en octobre. Je ne crois pas que ceci a été suivi d'effet....
...ée par Maud Gatel et Didier Quentin sur l'autonomie stratégique de l'Union européenne, qui a été amenée à aborder le sujet du financement de l'innovation et l'a identifié comme l'un des points de tension ou de manque par rapport à cet objectif d'autonomie stratégique. Ce thème n'est pas dans le cœur de métier de l'Office puisqu'il s'agit d'analyser l'innovation moins sous l'angle des progrès des sciences et des technologies que sous celui de l'économie, mais ce n'est pas une raison pour ne pas y être associés. Nous serons donc attentifs à suivre ce sujet comme le préconisait Gérard Longuet et à mettre Didier Roux dans la boucle du travail en cours au Sénat.
‑ Le rapport sur la science ouverte sur lequel travaillent actuellement Laure Darcos, Pierre Ouzoulias et Pierre Henriet s'inscrit dans le prolongement du rapport sur l'intégrité scientifique de Pierre Ouzoulias et Pierre Henriet. Il a vocation à saisir une évolution importante au confluent de plusieurs problématiques : les données ouvertes, les sciences participatives et citoyennes et l'évolution des pratiques scientifique...
...rencontre avec les acteurs scientifiques, mais aussi d'autres acteurs de la société, est un point sur lequel notre système d'éducation n'est pas très bon. Nous avons parlé d'apprendre à observer et à s'exprimer. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Henri Poincaré qui a poussé le travail de communication avec le grand public tellement loin qu'il a écrit des ouvrages pour enfants, une initiation à la science pour les enfants. Il aimait bien répéter que la chose la plus importante que les parents peuvent enseigner à leurs enfants est la faculté d'émerveillement devant le monde. Nous avons à coup sûr beaucoup à faire sur ce sujet. Nous vivons pleinement, très régulièrement, à l'Office tout ce que disait Virginie Courtier-Orgogozo sur les grands débats qui dépassent le cadre scientifique pour devenir d...
...udrait-il mobiliser ? S'agissant de la culture scientifique, j'ai eu le plaisir de vous rejoindre, avec Pierre‑Alain Raphan, pour la remise des médailles de la médiation scientifique, en septembre dernier. J'en ai mesuré la qualité. N'est-il pas devenu urgent, alors que notre pays est frappé par la crise sanitaire et que les jeunes se détournent des principaux secteurs créateurs de richesse – la science et l'industrie – de proposer un grand plan national pour que l'ensemble des élèves scolarisés vivent au moins deux jours de science par an, autour de pratiques de type Learning by dream ? La valorisation a progressé, mais nous sommes encore loin du guichet unique. Certaines disciplines, comme la mienne, la recherche en santé, en souffrent plus que d'autres du fait de la multiplicité des a...
...l ne vous soit pas proposé d'assurer l'intérim jusqu'à ce qu'un nouveau Président – ou, je l'espère, une Présidente – soit élu. Cela aurait été à l'honneur du Président de la République et plus conforme à l'esprit républicain qui doit nous animer en cette période préélectorale. Sur le fond, le CNRS publie depuis les années 1970 une longue série d'enquêtes sur la relation entre les Français et la science. Si une grande majorité de Français, entre 84 et 89 %, accordent une confiance de principe à la science et aux scientifiques, toutes les disciplines ne bénéficient pas du même niveau d'intérêt ni du même crédit. Plus récemment, la crise sanitaire a mis en exergue la relation ambivalente que les Français entretiennent avec la science. Sans doute la baisse du niveau scolaire en mathématiques et en ...
...un développement soutenu et continu de la recherche fondamentale et appliquée. Nous avons entendu votre message et j'y souscris pleinement à titre personnel. Ces partenariats s'inscrivent dans la continuité du plan d'investissement de 30 milliards d'euros décidé par le Président de la République afin de développer une réelle compétitivité industrielle et les technologies d'avenir. Je crois en la science. Elle est indispensable à notre société ainsi qu'à sa compréhension. Les grands défis de notre siècle, l'écologie, l'énergie, l'intelligence artificielle, la santé nous montrent que jamais, sans doute, l'humanité n'a eu autant besoin de sciences et de recherche qu'aujourd'hui. Quelles sont vos ambitions pour le CNRS, notamment pour poursuivre et amplifier les partenariats avec les acteurs privés...
La confiance du grand public envers les scientifiques s'est considérablement amoindrie depuis la crise sanitaire. Ce n'est pas dû exclusivement au contexte : dans de nombreux laboratoires du CNRS, notamment en sciences humaines et sociales, les dogmes et courants militants gangrènent les travaux au détriment de la rigueur scientifique et des méthodes de réfutabilité. La loi de programmation de la recherche et les décrets qui s'y attachent ont renforcé l'arsenal législatif et réglementaire en faveur de l'intégrité scientifique. Face à cette défiance, elle est une boussole au service des chercheurs et de leur cr...
.../i> « Agenda 2030 » pour traduire en questions scientifiques l'agenda politique des Nations unies et promouvoir les découvertes et innovations dans le cadre des dix-sept objectifs de développement durable (ODD). D'autre part, le CNRS est engagé au sein de l'Alliance nationale de recherche pour l'environnement, où il défend le rôle des scientifiques pour répondre aux ODD en valorisant notamment la science de la durabilité. Il l'est également dans des programmes internationaux comme Future Earth, outil de coordination de la recherche pour le développement durable et l'aide à la décision. Où en sont les engagements pris par le CNRS pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2030 ? Qu'en est-il de la task force ? Comment comptez-vous faire du CNRS un acteur du développement durable au se...
. – Une réflexion de l'Office sur le financement et l'organisation de la recherche en biologie‑santé s'imposait dans le contexte de la pandémie de la Covid‑19, marqué par la mise en cause des dispositifs de recherche et d'innovation en sciences biologiques et santé et par les déboires des laboratoires français concernant la mise au point d'un vaccin. L'organisation de la recherche et de son financement ont également été très débattus lors de la préparation de la loi de programmation de la recherche. En 2020, l'Office avait déjà entendu l'Académie nationale de médecine pour la présentation de ses premières réflexions sur le sujet. Le 2...
. – Ma réponse personnelle sur les polémiques médiatiques relatives à la science et à la santé consiste à souligner l'importance d'éduquer à la polémique et à la controverse et de rappeler que dans le cadre scientifique, la controverse est naturelle, a toujours existé et se retrouve de façon plus ou moins aigüe à travers l'histoire de la science. L'existence d'opinions contradictoires ou divergentes ne doit pas être perçue comme un signe de chaos ou de dysfonctionnement et ne...
... majeur de la vie universitaire et de la recherche française, dans un contexte marqué ces dernières années par la multiplication des programmes, la diversification des modes de financement et des structures, ainsi que des débats très animés sur l'évaluation. L'Office a déjà eu l'occasion d'entendre des représentants du Hcéres et de deux institutions qui lui sont liées, à savoir l'Observatoire des sciences et techniques (OST) et l'Office français d'intégrité scientifique (OFIS). La question de la place de l'OFIS, de son indépendance et de ses liens avec le Hcéres est revenue dans nos débats en résonance avec les travaux que nous avons menés autour de l'intégrité scientifique. Cette audition s'inscrit donc dans une actualité extrêmement nourrie, dans un contexte où, hélas, la vie scientifique a été...