Interventions sur "soin"

591 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAudrey Dufeu :

...ame la rapporteure, mes chers collègues, le débat sur une proposition de loi visant à légaliser l'euthanasie et l'assistance au suicide pour les personnes atteintes de maladies graves ou incurables nous oblige, en tant que législateurs, à nous interroger sur la nécessité de légiférer et sur les contours et les conséquences d'un tel texte. L'offre proposée par notre système de santé en matière de soins palliatifs a considérablement évolué au cours des dernières années. L'objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychique, sociale et spirituelle. Une maison de santé canadienne, nommée Victor-Gadbois et située à Montréal, affiche que : « Soigner les gens, ce n'est pas seulement rechercher les cause...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

...fférences parcourent aussi notre société. Je voudrais exprimer trois convictions, qui sont autant de divergences avec le texte qui nous est proposé. La première divergence a trait au calendrier. Une loi a été votée il y a moins de deux ans. Il faut, avant toute autre initiative, la mettre en oeuvre, mieux la faire connaître et l'évaluer. Aujourd'hui, il est beaucoup plus urgent de développer les soins palliatifs ; certes, des plans sont régulièrement annoncés en la matière mais, comme vous l'avez indiqué, madame la ministre, il reste beaucoup à faire sur le terrain pour répondre aux attentes et aux besoins, et pour combler les inégalités territoriales. Dans cet esprit, nous pourrions nous retrouver dans la proposition de loi qui soutient le projet de faire des soins palliatifs la grande cause...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Chalumeau :

...re, à notre culture philosophique commune de la mort et à la représentation que l'on en a. En même temps, c'est un sujet très intime, car il touche au plus profond de notre être, à la souffrance tant physique que psychologique et à l'essence même de notre existence. Sur le plan technique, il convient de rappeler le développement des structures d'hospitalisation à domicile, des équipes mobiles de soins palliatifs, de la banalisation de l'usage des morphiniques à l'hôpital comme à domicile ou dans les EHPAD, grâce à plusieurs plans de lutte contre la douleur, sans nier pour autant les difficultés réelles qui persistent, en raison notamment du manque criant de personnels. Évoquons également la banalisation de l'usage du midazolam, des pompes à débit continu et des échelles de la douleur ainsi qu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Chalumeau :

Je suggère donc, au nom du groupe La République en marche, le renvoi du texte en commission. J'ajouterai aux arguments que j'ai développés une donnée cardinale en matière de décision relative aux soins palliatifs : l'absolue nécessité de son caractère collectif et partagé. Dans ce domaine, chaque décision doit être prise après évaluation et concertation. Chaque partie concernée doit pouvoir donner son avis : le malade – grâce aux directives anticipées – , la personne de confiance, les membres de la famille, les proches ainsi que tous les soignants – médecins, infirmiers et aides-soignants. La...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurianne Rossi :

...bioéthique qui s'ensuivra. Le sujet crucial de la fin de vie y sera bien entendu abordé. Nonobstant ce débat de société, il est essentiel de veiller à l'application pleine et entière du cadre actuel de la loi, qui permet déjà à chacun d'exprimer ses dernières volontés. Il importe que le dispositif existant soit pleinement utilisé. D'ailleurs, le comité national de suivi pour le développement des soins palliatifs et de l'accompagnement de la fin de vie travaille à l'application de la loi sur le territoire. La loi du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie est encore récente. Sans doute faut-il encore un peu de temps pour que les professionnels de santé l'intègrent dans leurs pratiques et que nos concitoyens connaissent tous leurs ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat, rapporteure de la commission des affaires sociales :

La loi Claeys-Leonetti est insuffisante. Anne Bert elle-même la qualifiait à l'automne dernier de « poudre aux yeux » pour les malades en fin de vie. En effet, elle n'est guère appliquée. La présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie a même indiqué, lors de son audition, qu'elle place les soignants dans une situation de malaise car les guides qu'elle prévoit n'ont toujours pas été publiés par la Haute Autorité de santé. J'entends bien que le plan national pluriannuel pour le développement des soins palliatifs est en cours d'application. Il n'en demeure pas moins que j'envisage d'émettre un avi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat, rapporteure de la commission des affaires sociales :

Permettez-moi aussi, chers collègues, de ne pas généraliser l'avis de Frédéric mentionné tout à l'heure. Si vous aviez assisté à l'audition de M. Romero, cher collègue, vous sauriez que plus de la moitié des personnes admises en unité de soins palliatifs maintiennent leur demande initiale de mourir en dépit des soins qui leur sont prodigués. Enfin, la définition d'une fin de vie digne relève de chacun. Si je vous demandais, à vous tous qui siégez sur ces bancs, de la coucher sur papier, je puis vous assurer que j'obtiendrais autant de définitions différentes qu'il se trouve de députés dans cet hémicycle, car une telle définition est ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

Je respecte les avis de tous. Respectez le mien, car je le crois respectable. Je représente une partie des Français. Nous devons chercher des alternatives, sans doute plus compliquées à mettre en oeuvre, sans doute plus coûteuses aussi, mais surtout plus humaines. En tant que parlementaires, nous nous devons d'être ambitieux. Il aurait fallu proposer une augmentation des crédits alloués aux soins palliatifs, c'est-à-dire à ces soins qui ont pour objet de soulager la douleur et les souffrances des personnes malades ou en fin de vie. Les médecins sont insuffisamment formés à ces soins ; les moyens sont réduits et l'accès aux unités de soins palliatifs, les USP, est très difficile. Selon un rapport publié par le Comité consultatif national d'éthique en 2014, il existe même en France un « n...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBrahim Hammouche :

...ra contre cette motion de rejet préalable. Il s'agit, en effet, de tenter de répondre – et les débats ont été à la hauteur – à la question si intime et personnelle de la mort. L'extraordinaire complexité de la fin de vie exige d'adopter une attitude profondément humble et de faire preuve de prudence. Pour légiférer sur ce sujet, il faut avoir en tête cette maxime de Montaigne : « Si nous avons besoin de sage femme à nous mettre au monde, nous avons bien besoin d'un homme encore plus sage à nous en sortir. » La loi Leonetti du 22 avril 2005 puis, plus récemment, la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 ont tenté de répondre aux questions essentielles posées par la fin de vie. Elles ont été adoptées de manière consensuelle. Cependant, 89 % des Français aspirent aujourd'hui à voir le dispositif ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

Je voterai contre cette motion de rejet préalable par principe, parce que le Parlement est et doit rester le lieu privilégié du débat démocratique. Sur le fond, si je suis en désaccord avec certaines dispositions de ce texte, je salue la démarche : il a le mérite de soulever des enjeux essentiels dont nous avons encore besoin de débattre, dans un climat aussi serein et apaisé que celui de ce soir.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la rapporteure, chers collègues, le constat, les arguments et les diverses propositions ont été énoncés. Effectivement, on ne peut se satisfaire du « mal mourir » en France. Effectivement, les soins palliatifs et les autres accompagnements à la mort doivent être développés. Faut-il en rester là ? Non. D'ailleurs, seulement 11 % des Français se satisfont de la législation actuelle, d'après le sondage IFOP paru dans La Croix. Ce sont 2 000 à 4 000 Français qui, chaque année, reçoivent une aide active à mourir dans nos hôpitaux, en toute illégalité, sans transparence aucune et sans que l'on sa...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

... ce sont aussi des médecins en souffrance, en particulier en période d'épidémie, car la charge de travail devient parfois inhumaine. Ce sont enfin des élus désemparés, car il y va aussi de l'attractivité de leur territoire. Notre responsabilité, madame la ministre, est d'abord de prendre la mesure de cette inquiétude et de cette inégalité terrible entre les Français face à la maladie et face aux soins. Regardons les choses de près. Entre 2007 et 2017, le nombre de médecins en France est resté globalement stable, autour de 216 000. Cependant, durant la même période, le nombre de généralistes a baissé, passant de 97 000 à 88 000 – et le plus dur est à venir, puisque près d'un médecin sur deux a déjà plus de 60 ans. Surtout, les inégalités entre les territoires sont criantes. Certains départem...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot, rapporteur de la commission des affaires sociales :

… « vous êtes suffisamment nombreux dans des territoires déjà bien dotés, ce n'est pas là qu'on a besoin de vous ; c'est ailleurs, dans les territoires sous-dotés, que vos patients vous attendent. » ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Le Foll :

Cette proposition de loi vise d'abord à assurer l'accès aux soins pour tous les patients, sur tout le territoire. « En même temps », pour reprendre une formule bien connue, elle vise à améliorer les conditions d'exercice de la médecine par les médecins généralistes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Le Foll :

L'organisation des soins, quant à elle, sera – c'est absolument nécessaire – de plus en plus pluridisciplinaire. J'ai participé récemment à une réunion, dans la ville où je suis élu, qui avait lieu dans une pharmacie ; il y avait là des infirmières, et la pharmacienne. Dans le quartier du Mans où j'habite, qui est un quartier populaire, il y avait six médecins il y a quinze ans. Aujourd'hui, il n'en reste plus que deux...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Le Foll :

La pharmacienne aussi bien que les infirmières, qui ont besoin du relais des médecins généralistes pour assumer elles aussi la mission de soin qui leur incombe. Nous sommes d'accord avec vous : il faut changer le paradigme qui a été jusqu'ici celui de la médecine libérale française. Nous aurons besoin de nouvelles structures : les maisons de santé sont là pour répondre à ce besoin. Encore faut-il, pour cela – vous l'avez dit – qu'il y ait, dans ces maisons ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Le Foll :

...s, les médecins ou encore les kinésithérapeutes. S'il est vrai que le numérique et la télémédecine seront des outils qui aideront à structurer les territoires de santé, encore faut-il qu'il y ait des médecins. Je considère que les chefs de projet des maisons de santé, qui sont essentiels à leur vitalité et à leur organisation, devront être intégrés dans la formation des médecins. On a en effet besoin de gens, y compris de médecins, qui prennent une part de la responsabilité de l'organisation des maisons de santé, et ils méritent à ce titre d'être reconnus et rémunérés en conséquence. Voilà l'enjeu de cette proposition de loi, madame la ministre. Nous avons semble-t-il le même objectif, mais vous ne voulez pas envisager les moyens nécessaires pour réussir à l'atteindre.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

...vivent dans une commune sous-dense en terme de présence des médecins généralistes ; et, sur cette proportion, 300 000 personnes sont également éloignées d'un service d'urgence et résident à plus de dix minutes d'une pharmacie. Je veux adresser, à cet instant, une pensée aux personnels de l'hôpital de Wattrelos, dont les urgences de nuit viennent de fermer. Si on prend en compte l'accès à d'autres soins essentiels, ce sont près de 20 % de nos concitoyens qui sont touchés par ce phénomène. Inégalités aussi entre les classes sociales, car les dépassements d'honoraires sont plus que jamais un frein à l'accès au soin des moins riches. Le 29 novembre 2017, la Cour des comptes a publié un rapport sur l'avenir de l'assurance maladie. Nous y apprenons que, si les médecins généralistes pratiquant le dé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

...ous jugions certes timide, mais que tout le monde pouvait estimer plus qu'honorable. N'est-il pas tout à fait rationnel d'inciter une profession à ne pas se concentrer aux mêmes endroits du pays ? N'est-il pas tout à fait logique, pour lutter contre les inégalités sociales face à la santé, que le tiers payant soit appliqué dans des espaces structurés et aux moyens mutualisés comme les centres de soins ? Eh bien non : la majorité et nos collègues de droite sont restés campés sur leur position, qui est en réalité celle des syndicats de médecins. Tout empêchement à venir gonfler le nombre de médecins en centre-ville serait une insupportable coercition, et toute obligation de mise en place du tiers payant une infâme incursion de l'État dans les saintes prérogatives des médecins libéraux : tout c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Monsieur le président, madame la ministre, madame la présidente de la commission, mes chers collègues, nous abordons, à travers la proposition de loi de nos collègues du groupe Nouvelle Gauche, un sujet essentiel, une préoccupation fondamentale pour nos concitoyennes et nos concitoyens : celui de l'accès aux soins. Le constat est sans appel, partagé sur la plupart des bancs de cet hémicycle : les déserts médicaux continuent de s'étendre dans notre pays. Des territoires, qu'ils soient ruraux, urbains ou périurbains, se sentent démunis face à cette problématique qui fragilise l'égalité devant le droit à la santé. C'est le cas aussi dans ma circonscription populaire, sur les bords de la Méditerranée. On ne...