Interventions sur "souffrance"

124 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier :

...cale, à mourir – il ne s'agit pas d'euthanasie, car celle-ci peut être pratiquée par n'importe qui et non par les seuls membres du corps médical. Mais l'aide médicalisée à mourir sera demandée par une personne atteinte de sclérose en plaques ou de la maladie de Charcot, qui se voit jour après jour diminuer, devenir totalement dépendante, et ne veut pas être une charge pour sa famille ni subir des souffrances qu'elle sait inéluctables ; alors que les soins palliatifs seront demandés et accordés à une personne à qui on vient de diagnostiquer un cancer évoluant très vite, ayant déjà créé des métastases, et qui souffre beaucoup mais n'a pas été préparée à la situation par une longue maladie – elle pourra ainsi vivre ses derniers moments, très courts, avec sa famille. Ce sont deux situations tout à fait ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

... 000 à 4 000 fois par an, par l'administration de produits à effet létal à une personne qui n'a pas toujours été consultée. Une assistance est une réponse à une demande du malade : l'équipe médicale l'assiste afin d'humaniser son agonie et de la rendre moins pénible. Chaque mot, ici, a été choisi à bon escient. Il faut admettre qu'une personne qui va entrer en phase agonique éprouve toujours une souffrance psychique. Cela ne veut pas dire qu'elle présente une maladie psychiatrique. Il est naturel, et ce sera le cas pour chacun d'entre nous, que l'approche de l'échéance terminale suscite cette réaction à laquelle on n'a pour l'instant trouvé de solution par aucun moyen thérapeutique. Nous voulons entendre cette souffrance, qui s'ajoute éventuellement à des douleurs physiques calmées ou non par les t...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

De plus en plus de personnes, lorsqu'elles vieillissent, disent déjà vouloir mourir chez elles. On peut imaginer que la souffrance de la maladie et de la fin de vie, y compris psychique, ne fait que rendre plus nécessaire la satisfaction de cette demande.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle de Vaucouleurs :

Il est question de se rendre au domicile d'une personne qui a émis le souhait qu'on l'assiste médicalement à mourir : une autre personne viendra gentiment lui administrer la potion magique... Cela ne réglera pas le cas des 300 000 personnes qui vivent, en France, dans la plus grande solitude. Si elles sont confrontées, en fin de vie, à une souffrance, elles seront bien mieux accompagnées dans un service de soins palliatifs, où elles pourront prendre le temps de réactiver un peu une vie sociale. C'est là qu'on est dans une forme d'humanité, et non lorsque quelqu'un vient cinq minutes en disant : « coucou, c'est moi, vous avez de la chance, vous n'allez pas mourir toute seule ». C'est bien, si jamais on adopte ce texte, que cela puisse aussi a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

...s mobiles de soins palliatifs vont déjà au domicile des gens. Que notre collègue soit rassurée : elles ne passent pas cinq minutes auprès des patients, même si on n'a pas beaucoup de temps pour s'occuper d'eux – je vous suggère de relire le très bon rapport Iborra-Fiat, qui devrait être appliqué très rapidement... Il faut raison garder et peser ses mots. Ce sont des personnes en fin de vie et en souffrance qui recevront l'aide médicalisée à mourir. Elles ne sont pas toutes seules : elles ont au minimum une aide à domicile, elles sont accompagnées et entourées. Il y a au moins un médecin, une infirmière et des aides-soignantes qui vont les voir. Ne vous mettez pas en colère : tout va bien se passer.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Tamarelle-Verhaeghe :

Je voudrais insister sur la position des professionnels des soins palliatifs, qui sont confrontés au quotidien à des personnes en fin de vie dont ils doivent prendre en charge les difficultés et les souffrances. Ils disent explicitement qu'il est hors de question que des décisions de ce type leur reviennent. S'agissant des sondages, la part des Français se disant pour l'euthanasie passe de 97 % à 24 % selon la forme que prend la question posée. Au fond, les attentes sont liées à la souffrance en fin de vie. La question est-elle veut-on mourir ou simplement ne plus vivre l'extrême souffrance dans laque...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat, rapporteure de la commission des affaires sociales :

...xte entend apporter une réponse ne sont pas du tout de même nature que ceux que la loi dite « Claeys-Leonetti » et la politique de développement des soins palliatifs visent à satisfaire. Je suis en effet de ceux qui refusent d'inscrire dans des logiques contradictoires les soins palliatifs, la sédation profonde et continue, l'euthanasie et l'assistance au suicide. Ces divers moyens d'apaiser les souffrances physiques ou psychiques des personnes en fin de vie sont complémentaires. Je suis la première à appeler au déploiement et au renforcement massif des moyens des soins palliatifs dans notre pays, à l'heure où le risque d'une absence ou d'une insuffisance de soins palliatifs existe pour plus de 75 % des personnes qui en ont besoin, selon un rapport de l'IGAS – l'inspection générale des affaires soc...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

...ce que l'on veut pour soi-même, si l'on tombe gravement malade et que l'on souffre sans espoir de guérison, grandit l'homme. Elle n'est d'ailleurs en rien une obligation. Moi-même, qui défends cette proposition de loi, j'ignore ce que je ferais si j'étais confronté à ce choix. Peut-être, voulant profiter de mes proches durant les derniers souffles de ma vie, irais-je jusqu'au bout, en dépit de la souffrance.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Le choix de mourir, l'homme doit pouvoir l'obtenir dans certains cas. En effet, lorsqu'on est atteint de certaines afflictions, lorsqu'aucun espoir de rémission ou de guérison n'est possible et que le seul horizon de vie pour le patient est la mort dans la souffrance, on peut dire, d'une certaine manière, que la vie s'est arrêtée, bien que le coeur n'ait pas cessé de battre. Cette perception d'une vie à l'arrêt, seul le patient peut la ressentir, à l'intérieur de son corps et dans son esprit. C'est pourquoi le choix de mourir est entièrement subjectif et personnel. Le médecin n'est pas apte à en juger ; il peut seulement s'assurer que le patient est capable ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

...ntimes, à la part dramatique de l'existence humaine. Il revêt toutefois aussi un enjeu politique qui renvoie à cette interrogation : quelle humanité voulons-nous former ? Ni nos débats ni notre décision de ce jour n'épuiseront le sujet. C'est donc avec le parti pris délibéré de la dignité humaine que je l'aborderai, à l'instar de tous les autres. Comment, tout d'abord, ne pas être révolté par la souffrance lorsqu'elle vient tenailler un de nos semblables en menaçant de ne plus le lâcher ? Il faut le dire, quoique avec précaution : la prise en compte de la douleur et, plus largement, des souffrances a progressé sur le plan des possibilités techniques comme sur celui des exigences en matière de pratiques de soins. On en a désormais fini avec l'acharnement thérapeutique et l'obstination déraisonnable ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Ramadier :

...mme est par nature digne, de sa naissance à sa mort, que notre devoir est de lui porter assistance et de tout faire pour que les solutions existantes lui soient enfin proposées. En effet, les experts s'accordent aujourd'hui pour dire que toute douleur peut être soulagée par une gamme de solutions pouvant aller jusqu'à l'utilisation de techniques anesthésiques ou à une chirurgie de la douleur. Les souffrances dont l'origine est une dépression trouvent, elles aussi, très majoritairement, des réponses médicales. Nos concitoyens ont tout simplement besoin de le savoir, ont un fort besoin de réassurance. Or, loin de les rassurer, ce texte, en proposant de légaliser l'euthanasie, prend acte de leur peur, comme si elle était sans issue. Ainsi s'appuie-t-il sur un sondage commandé à l'IFOP par l'ADMD, dont...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle de Vaucouleurs :

..., avec cette proposition de loi, entend légaliser l'euthanasie et le suicide assisté. Si la question était de savoir si, à titre personnel, je suis favorable à l'euthanasie ou au suicide assisté, je répondrais probablement oui, comme un grand nombre de Français lorsqu'on leur pose cette question, parce que, comme la plupart d'entre nous, je ne veux pas imaginer une mort ou une existence avec des souffrances physiques ou psychologiques insupportables. Mais la question n'est pas celle-là. Il s'agit ici de savoir s'il convient de légiférer pour permettre à des personnes souffrant d'une maladie grave ou incurable de recourir légalement à des dispositifs médicaux visant à mettre fin à leur vie. La façon dont notre société aborde la souffrance et la mort nous préoccupe tous car elle interroge notre hum...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

...yens ? Faut-il au contraire se ranger à la conviction d'un Robert Badinter, qui voyait dans le droit à la vie « le premier des droits de l'homme » et considérait en conséquence que personne ne pouvait disposer de la vie d'autrui ? Par ailleurs, comment s'accorder sur une définition commune de la dignité ? Comment également concilier, s'agissant des professionnels de santé, le devoir d'éviter des souffrances inutiles et l'interdiction de provoquer la mort délibérément, inscrits dans le serment d'Hippocrate ? Face à ces questions cruciales, le Parlement a cherché à améliorer le cadre législatif de la fin de vie en adoptant en 1999 la loi visant à garantir le droit à l'accès aux soins palliatifs, qui a posé comme principes le droit pour tout malade de refuser un traitement et le droit aux soins palli...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

...rse alors que le patient demande avec insistance un geste libérateur. Ces difficiles et douloureux débats ne se résument pas à dire le bien et le mal, le juste et l'injuste. Rien n'y est d'une rationalité évidente – ni d'ailleurs radicalement neuf : Francis Bacon déjà, en 1605, suggérait que l'office du médecin n'était « pas seulement de rétablir la santé mais aussi d'adoucir les douleurs et les souffrances attachées aux maladies ; et cela non seulement en tant que cet adoucissement de la douleur, considérée comme un symptôme périlleux, contribue et conduit à la convalescence, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu'il n'y a plus d'espérance, une mort douce et paisible ». Cette définition de ce que l'on appelait alors la « bonne mort » précède le terme d'euthanasie et désigne à l'époque, au...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAudrey Dufeu :

...lige, en tant que législateurs, à nous interroger sur la nécessité de légiférer et sur les contours et les conséquences d'un tel texte. L'offre proposée par notre système de santé en matière de soins palliatifs a considérablement évolué au cours des dernières années. L'objectif des soins palliatifs est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychique, sociale et spirituelle. Une maison de santé canadienne, nommée Victor-Gadbois et située à Montréal, affiche que : « Soigner les gens, ce n'est pas seulement rechercher les causes de leur souffrance, c'est leur donner l'espoir que demain sera mieux qu'hier ». Je rejoins ces principes. Notre société et notre République doivent permettre à tout un chacun d'être soigné dans la dignité. Ce...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Chalumeau :

...teure, chers collègues, la prise en charge de la fin de vie a beaucoup évolué ces dernières années dans notre pays, et c'est heureux. C'est un sujet qui concerne notre société tout entière, qui est lié à notre histoire, à notre culture philosophique commune de la mort et à la représentation que l'on en a. En même temps, c'est un sujet très intime, car il touche au plus profond de notre être, à la souffrance tant physique que psychologique et à l'essence même de notre existence. Sur le plan technique, il convient de rappeler le développement des structures d'hospitalisation à domicile, des équipes mobiles de soins palliatifs, de la banalisation de l'usage des morphiniques à l'hôpital comme à domicile ou dans les EHPAD, grâce à plusieurs plans de lutte contre la douleur, sans nier pour autant les dif...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurianne Rossi :

...ous réunit ce soir est grave. Vous nous proposez, chers collègues du groupe de La France insoumise, de légiférer sur la vie et la mort. Légaliser l'euthanasie et le suicide assisté soulève une question de société essentielle, qui a concerné, concerne ou concernera chacun d'entre nous et ressortit à notre conception même de la liberté – en l'espèce, celle de mourir dans la dignité et d'abréger nos souffrances physiques et psychiques ou celles d'un membre de notre entourage. Le sujet mérite d'être examiné, car la législation actuelle ne permet pas de traiter de nombreux cas. Au demeurant, l'exposé des motifs de la proposition de loi rappelle juste titre que le silence et l'hypocrisie entourent de nombreux suicides assistés accomplis dans la clandestinité. La présente proposition de loi soulève des q...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurianne Rossi :

...veur des personnes malades et des personnes en fin de vie est encore récente. Sans doute faut-il encore un peu de temps pour que les professionnels de santé l'intègrent dans leurs pratiques et que nos concitoyens connaissent tous leurs nouveaux droits. En outre, il ne faut pas éluder la notion d'accompagnement dans les derniers moments de la vie, afin que tout soit fait pour soulager au mieux la souffrance physique et psychologique des patients. Quant aux soins palliatifs, indissociables de la fin de vie, ils doivent nous mobiliser. Là réside tout l'enjeu du plan gouvernemental. Les moyens qui leur sont alloués doivent être à la hauteur des souffrances qu'il faut soulager et de la dignité qu'il faut préserver. Comme vous, chers collègues du groupe La France insoumise, nous sommes mobilisés sur ces...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

...sme politique que vous feignez pourtant de combattre, selon laquelle tout est matériel et marchand. Dites-moi, dans votre futur idéal, quelle place réservez-vous à l'homme ? Car il faut être bien naïf pour croire que c'est la liberté qui sous-tend ce texte. Votre proposition de loi sur le suicide assisté participe d'un profond matérialisme. Dans la vision qui guide votre projet, les personnes en souffrance dans notre société, notamment les personnes les plus âgées, ne trouvant plus d'utilité sociale, ne pouvant plus produire, devraient pouvoir être écartées de la société par la mort. Cela est encore plus grave lorsque ce sentiment est imposé par la société elle-même. « Je ne connaissais que des pauvres, c'est-à-dire des gens dont la mort n'intéresse personne », écrivait Céline. Nous y sommes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

...certes bon, voire excellent économiquement, mais il est éthiquement et sociétalement catastrophique. À titre d'exemple, j'aimerais vous faire part de l'histoire de Laura, une jeune femme belge dont la vie a été racontée par Le Figaro. Laura est née dans une famille compliquée : alcool, violences, maltraitance… Elle est recueillie par sa grand-mère alors qu'elle est encore enfant. Dès cet âge, sa souffrance psychique est immense, et les médecins peinent à la soulager. Elle découvre la pratique du théâtre, qui l'apaise et lui permet d'envisager la vie d'une nouvelle manière ; malheureusement, à la suite à une rupture amoureuse, elle tombe plusieurs années plus tard en dépression. Internée dans un hôpital psychiatrique belge, sur proposition d'un médecin, elle y découvre une jeune femme elle-même dépr...