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Merci pour votre exposé, qui nous fait toucher du doigt la complexité de la situation. Vous avez bien fait d'en rappeler l'historique. Comme vous l'avez dit, le Président français a essayé de reprendre l'initiative sur le dossier syrien depuis son élection au printemps dernier, en énonçant des priorités claires et en faisant des propositions concrètes. La création d'un groupe de contact sur la Syrie, qui se veut un forum de discussion plus restreint, réunissant l'ensemble des membres du Conseil de sécurité, est-elle susceptible de faire avancer les négociations et la transition politique ?
...lème de l'identification des votants, je me demande comment il sera possible de valider une élection avec autant de millions de réfugiés et de déplacés. Qui va contrôler l'établissement des listes ? Qui va voter ? Où ? Comment le résultat va-t-il être accepté par toutes les parties ? C'est un véritable enjeu. Vous avez aussi prononcé deux phrases qui me touchent. L'une concernait la constitution syrienne qui prévoit des pouvoirs exorbitants pour le chef de l'État. Je vais vous donner la Constitution de la Ve République française pour que vous mesuriez aussi les pouvoirs exorbitants du Président de la République de notre pays. Nous ne sommes certes pas dans la même situation, mais la comparaison peut être intéressante. Dans une autre phrase, vous avez évoqué l'idée de punir ceux qui ont tué tel...
Monsieur l'envoyé spécial, je souhaiterais interroger le diplomate chevronné que vous êtes sur le format des négociations. Vous avez évoqué les multiples initiatives qui se sont succédé au cours des dernières années pour essayer de résoudre la crise syrienne. Les négociations de Genève, qui se déroulent sous la houlette de l'ONU, en sont déjà à leur huitième round. Le processus d'Astana implique les Russes, les Iraniens et les Turcs. Le groupe de contact, créé à l'initiative de notre Président, devrait réunir les États-Unis, la Russie, mais aussi la Jordanie, l'Arabie saoudite et peut-être l'Iran. La multiplicité des initiatives montre que les act...
...onale essaie d'en revenir aux accords Sykes-Picot, avec des protagonistes différents puisque les Américains et les Russes ont pris la place des Anglais et des Français. Les Américains se concentrent sur l'Irak et les Russes sur la Syrie. Pourtant, étant un peu historien, j'ai l'impression que l'Irak, la Syrie et le Liban n'ont pas une tradition unitaire très forte. Je ne suis pas sûr que tous les Syriens se sentent très syriens et tous les Irakiens très irakiens. Les accords de Sykes-Picot n'ont duré que dans la mesure où les grandes puissances de l'époque pouvaient intervenir. L'attitude postcoloniale consiste à vouloir maintenir les États à tout prix. Défendue par la diplomatie française, par Laurent Fabius en particulier, cette position me paraît assez aléatoire dans une région comme le Moyen...
...'ONU devra alors prendre toute sa place pour éviter que ce conflit ne se transforme en un partage de ressources. Qu'allez-vous faire, quel processus d'intégration va-t-on enclencher pour tous les civils qui accompagnaient Daech ? Ma deuxième question porte sur un sujet qui me tient à coeur : les couloirs humanitaires et l'accès des soignants, la protection des soignants partout sur le territoire syrien. Au cours des dernières semaines, nous avons assisté à un regain de frappes aériennes sur plusieurs hôpitaux autour d'Idlib, de Hamah, du malheureusement célèbre Khan Cheikhoun. Que peut-on faire pour assurer la protection des soignants partout où ils se trouvent ? Alors qu'une partition se profile à l'horizon, nous avons un souci : certaines organisations non gouvernementales (ONG) interviennent...
...ones de combats en Irak et en Syrie étaient rentrés en France. Que fait l'ONU face à ce flux de terroristes, en tout cas de bombes à retardement qui vont arriver en France ou qui y sont déjà ? Certains mineurs sont peut-être scolarisés sans aucun suivi. En fait, on ne sait rien. Ma troisième question est relative aux conditions de détention des prisonniers en Syrie. Il semblerait que les prisons syriennes soient devenues le théâtre d'atrocités : on torture, on viole, on assassine chaque jour avec toujours plus de cruauté. Amnesty International estime que plus de 17 000 personnes y ont été tuées depuis le début du conflit, il y a cinq ans. Ces pratiques inhumaines vont bien sûr à l'encontre du droit international et des dispositions prévues par la résolution 2139 du Conseil de sécurité des Natio...
Ma question, monsieur l'envoyé spécial, ne portait pas seulement sur les prisons gouvernementales, mais sur toutes les prisons syriennes.
Permettez-moi avant toute chose, monsieur l'envoyé spécial, de vous exprimer tout mon respect pour votre engagement, au péril même de votre sécurité : vous êtes un homme de paix. Je commencerai par me faire l'écho de mon collègue Jacques Maire en vous interrogeant sur les réfugiés : quel est l'état d'esprit des différentes parties – gouvernement syrien, Russie, Turquie, Iran, Kurdes, États-Unis, France – concernant le retour des réfugiés syriens dans le cadre d'un processus de sortie de crise ? Ma deuxième question a trait à l'utilisation d'armes explosives, notamment à large rayon d'impact, dans les zones peuplées – un sujet auquel vous vous êtes dit sensible. Ces bombardements massifs entraînent des déplacements forcés et empêchent le retour...
...ui a fermé l'ambassade de France et le lycée français à Damas, suite à quoi la diplomatie de François Hollande a adopté une position très ferme qui nous a clos toutes les portes. Je me suis rendu en Syrie il y a deux ans lors d'un voyage que l'on pourrait qualifier de « corsaire », et je m'y trouvais le jour où ont eu lieu les premières frappes françaises. Qu'en est-il de la réconciliation entre Syriens ? Il y a certes des communautés, mais aussi des gens qui ont un fort sentiment patriotique d'appartenance à un pays qui s'appelle la Syrie. Deux camps s'opposent, les fidèles du régime et les rebelles, mais un élément me fait penser qu'une réconciliation est possible. Il relève de la symbolique et la France y participe beaucoup, puisque sa présence culturelle en Syrie demeure importante, une gra...
Je me suis rendue en Syrie au tout début des révolutions arabes, en 2011, et, comme des milliers de jeunes, j'ai aspiré à la démocratie, à la liberté, à l'ouverture, à la possibilité de m'exprimer. Je me suis également rendue en Tunisie et en Égypte. À l'époque, nous, jeunes Arabes, fûmes profondément déçus par le revirement égyptien de 2013 et par l'entêtement du régime syrien à ne pas partir. Comme ces milliers de jeunes, j'étais initialement en faveur du départ d'Assad, pensant que la vie était soit toute blanche, soit toute noire. Je me suis aperçue plus tard que la réalité est bien plus complexe ; le monde ne se réduit pas aux bons d'un côté et aux méchants de l'autre. Ittafaka al-Arab an la yattafik, écrivait Ibn Khaldoun : les Arabes se sont mis d'accord pour ne ...
Il me reste à vous remercier très chaleureusement, monsieur l'envoyé spécial. La limpidité de votre vision devrait s'imposer à nous tous – à la France, à l'Union européenne et à tous ceux qui doivent agir pour trouver une issue politique à la crise syrienne. Nous devons d'abord tous savoir où aller, et vous nous trouverez à vos côtés. Par ailleurs, je suis frappée par la connaissance que vous avez des dossiers et de l'histoire de la région, mais aussi par la connaissance très intime que vous avez de celles et ceux qui y vivent. Il y a beaucoup d'humanité dans votre manière de vous exprimer, et nous vous en remercions.