Publié le 3 février 2021 par : M. Pancher, Mme Frédérique Dumas, M. Clément.
Après l’alinéa 4, insérer les huit alinéas suivants :
IV. - Il est impulsé un exercice d’harmonisation et d’amélioration de la transparence dans les déclarations de soutiens financiers des différents établissements et acteurs publics et semi publics contribuant à l’action extérieure de la France dans les pays en développement.
Cet exercice, encadré par Etalab, en tant qu’organisme étatique en charge de coordonner la politique d’ouverture et de partage des données publiques, porte sur les points suivant :
- La création d’une base de donnée publique unique regroupant l’ensemble des données financières et budgétaires des soutiens financiers français (budgets totaux, budgets désagrégés, analyse d’impacts sociaux et environnementaux, résultats des appels à projets, rapports de résultats, revues à mi-parcours et évaluations sur les projets financés indirectement) octroyés par les établissements et acteurs publics et semi publics contribuant à l’action extérieure de la France dans les pays en développement. Cela qui implique notamment :
- La fin des soutiens financiers non fléchés dans tout exercice d’intermédiation financière.
- Un effort particulier de la part de tous les établissements et acteurs publics et semi publics contribuant à l’action extérieur de la France dans les pays en développement, mais dont les soutiens financiers ne sont pas comptabilisés comme de l’Aide Publique au Développement. Cela comprend notamment la publication de l’entièreté des données des projets que Bpifrance Assurance Export et l’institution Proparco s’apprête à prendre à garantie ou à financer (nom du projet, pays, entreprise, montant garanti, objectifs et détails, étude d’impact environnementale et sociale, estimation des émissions de gaz à effet de serre), avant toute prise de décision quant à la validation du projet.
- L’amélioration des outils de redevabilité existant, découlant d’engagements français en matière de transparence :
- L’amélioration du niveau de transparence et de détails (budgets totaux, budgets désagrégés, analyse d’impacts sociaux et environnementaux, rapports de résultats, revues à mi-parcours et évaluations sur les projets financés indirectement) dans les soutiens financiers renseignés dans la base de données CRS de l’OCDE par les institutions et ministères français concernés.
L’enrichissement de la plateforme Open Data de l’AFD afin qu’elle comporte l’ensemble des projets financés par le groupe AFD y compris via des intermédiaires.
Pour toute cohérence de l’action publique, il faut nécessairement une transparence sur les actions entreprises. Concernant ce sujet, tant le projet de loi que le cadre de partenariat sont particulièrement faibles. Alors que la transparence faisait l’objet d’un article spécifique dans le cadre de la LOPDSI de 2014 (article 7), force est de constater que ce sujet est toujours d’actualité: les données relatives à l’Aide Publique au Développement françaises sont réparties au sein de huit bases de données différentes pouvant se contredire et disposant chacune de leur propre degré de transparence et de système de reporting. Dans les faits, une grande part de ces données sont par ailleurs inutilisables car mal renseignées ou insuffisamment détaillées. En outre, il n’existe aucune transparence et aucun mécanisme de redevabilité pour les soutiens financiers hors APD octroyés par les établissements et acteurs publics et semi publics contribuant à l’action extérieure de la France dans les pays en développement. Ces soutiens financiers ont pourtant une incidence majeure sur le modèle de développement suivi par ces pays et, in fine, sur la politique de développement française. Si l’approche partenariale promue au sein de cette loi, demande une transparence et une redevabilité accrues de l’ensemble des acteurs, dont les bénéficiaires de l’aide, il convient donc de dire que la France doit également faire cet exercice.
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