Les amendements de Clémentine Autain pour ce dossier
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Je tiens à vous répondre : non seulement je parle avec des femmes qui ont avorté, mais j'ai moi-même avorté. Et le moment où j'ai ressenti de la détresse, c'est le jour où le gynécologue m'a expliqué qu'il n'y aurait pas de place pour que je puisse avorter dans les délais.
Pour que les femmes ne vivent pas l'avortement comme un drame, il faut non seulement que nous cessions de les culpabiliser, mais aussi que notre pays consacre les moyens nécessaires à ce qu'elles puissent le faire dans des conditions dignes et dans le respect d'une égalité sociale et territoriale.
Vous voulez réintroduire la notion de détresse. Loin de l'infantiliser, nous considérons qu'une femme peut juger elle-même de sa propre situation de détresse. Laissons-lui son libre arbitre !
C'est la raison pour laquelle il faut faire progresser le droit et les moyens consacrés à l'IVG : si elle est toujours un échec de la contraception, elle n'est pas toujours un drame et nous devons faire en sorte que ce soit de moins en moins le cas. Si vous commencez à évoquer un bébé mettant son doigt dans la bouche et à expliquer que l'IVG to...
Car c'est une question de principes. Si le vôtre consiste à ne pas toucher à la vie, que la femme enceinte soit en situation de détresse ou pas, alors il conduit à refuser l'avortement !
Les principes que nous défendons quant à nous sont ceux du droit des femmes et d'une mise en oeuvre concrète de ce droit, pour des raisons – que nous étayons – de droit et de libertés.
Je rappelle que l'amendement dont il est ici question vise à ce que toute modification de la législation sur l'IVG donne lieu préalablement à un débat public – ce qui rendrait celui-ci nécessaire avant d'entamer la discussion sur la présente proposition de loi. Je veux dire à M. Hetzel que si nous ne pouvons examiner durant la période de pandém...
C'est justement durant le confinement que la question d'un allongement de la durée légale d'accès à l'IVG est revenue sur le devant de la scène : il est en effet apparu que cet allongement était nécessaire pour les femmes qui se trouvaient empêchées d'aller consulter un gynécologue ou de faire pratiquer une IVG dans des conditions correctes. A...
Je me réjouis tout d'abord que nous ayons siégé dans cet hémicycle, pour un temps d'ailleurs bien plus long que ce qui avait été prévu, afin de débattre de cette proposition de loi de façon correcte, en conscience. Je remarque à quel point le débat a évolué, car, dans ce même hémicycle, en 1975, quand Simone Veil était à la tribune, le débat pu...
c'est parce que des mouvements féministes osaient penser ce qui était impensable et qui est devenu un progrès commun, au point que j'ai entendu de nombreuses personnes, à droite, dire aujourd'hui : « Nous ne remettons pas en cause le droit à l'avortement. » Cependant, quand on vous écoute bien, chers collègues de droite, le grand nombre de « m...
Je n'ai pas dit que c'était le cas de tous mais d'un certain nombre, sur les bancs les plus à droite. C'est pourquoi j'appelle toutes celles et tous ceux qui sont attachés à l'émancipation des femmes à un devoir de vigilance collective. Nous sommes aujourd'hui, et c'est heureux, majoritaires dans le pays à défendre cette émancipation.
Nous avons été une dizaine, au sein du groupe La France insoumise, à voter la première mouture de la proposition présentée par Albane Gaillot, dont je salue le travail.
Elle était plus complète, et nous en votons donc aujourd'hui une plus ramassée. Elle propose un certain nombre de consolidations et de progrès, notamment l'allongement du délai légal de l'IVG de douze à quatorze semaines de grossesse, ce qui n'est pas seulement un progrès sociétal mais un progrès social, parce que cela signifie que des femmes q...
Elle n'existe que pour l'avortement ; il s'agit donc simplement de faire entrer l'avortement dans une forme de droit commun qui permettra aux femmes de ne pas se retrouver face à des médecins refusant d'accepter le libre arbitre de celles qui décident de ne pas garder un enfant dans leur ventre.
Voilà la vérité, chers collègues. Je suis également très heureuse que nous ayons un débat où chacune et chacun va voter en conscience et n'a pas cédé, par exemple, à l'injonction venant du sommet de l'État de ne pas avoir ce débat. Nous avons eu ce débat et c'est la liberté du Parlement de décider de son ordre du jour, de décider, s'il le veut...
C'est donc aussi une belle leçon de démocratie. Le débat existe dans la société. Avec la vague #MeToo, la conscience des nouvelles générations sur l'émancipation des femmes est devenue colossale. Voter cette loi, c'est y faire écho, même si elle n'est pas suffisante et qu'il faut consolider plus encore le droit des femmes. C'est être en résona...