Les amendements de Damien Abad pour ce dossier

78 interventions trouvées.

Du fait du coronavirus, la France, l'Europe et le monde doivent affronter une crise sanitaire majeure. Or cette crise, monsieur le Premier ministre, ne vous a pas empêché de dégainer l'article 49, alinéa 3, de la Constitution un samedi après-midi. L'article lui-même n'est pas en cause : il s'agit d'un outil constitutionnel que nous défendons. C...

Privilégier le 15, c'était préserver un indispensable consensus national face à la menace chaque jour grandissante du coronavirus. Privilégier le 15, c'était faire du conseil des ministres de samedi un acte fort de mobilisation nationale et non le théâtre d'une délibération secrète sur l'article 49, alinéa 3.

Monsieur le Premier ministre, en voulant masquer votre recours à l'article 49, alinéa 3, derrière le paravent du coronavirus, vous avez préféré choisir les basses manoeuvres politiciennes à la grandeur gaullienne.

Parce que vous avez privilégié l'opportunisme politique à l'intérêt général, vous assumez et assumerez tout au long de la crise sanitaire que traverse la France la responsabilité d'avoir ouvert un front politique au moment où la gestion de la crise sanitaire imposait l'unité nationale.

Vous aviez pourtant voulu insuffler cette unité nationale jeudi dernier, en recevant l'ensemble des présidents de groupe et de parti à Matignon. En cédant aux sirènes de l'instrumentalisation, vous avez choisi de mettre le cynisme au coeur de votre politique. Le comble du cynisme a consisté, dans les rangs de la majorité, à justifier le recour...

Pourquoi avez-vous demandé à votre ministre de la santé de choisir entre Paris et le coronavirus alors que vous-même refusez toujours de choisir entre votre avenir électoral et l'avenir de la France ?

Comment voulez-vous vous concentrer pleinement sur la gestion de la crise et, en même temps, rester candidat à la mairie du Havre ? Je vous le dis avec gravité et dans un esprit de responsabilité : dans quel pays touché par le coronavirus un premier ministre sacrifie-t-il de son temps pour sa propre campagne électorale ?

Comment le Premier ministre de la France peut-il encore animer des réunions publiques en pleine crise sanitaire ? Au Havre ou à Paris, ce gouvernement privilégie les intérêts de son parti plutôt que ceux du pays. Votre mission consiste à protéger les Français, non à être en campagne électorale.

Le cynisme tout comme l'amateurisme sont votre marque de fabrique depuis le début de cette réforme des retraites. L'amateurisme, c'est un texte mal ficelé, bancal, lacunaire, qui met toutes les professions – ou presque – dans la rue. L'amateurisme, c'est une concertation ratée, un calendrier précipité, un ministre remercié, un financement oubli...

Par votre cynisme et par votre amateurisme, vous avez bâti une à une les fondations d'un fiasco parlementaire sans précédent.

Cette succession d'erreurs nous impose désormais de censurer votre gouvernement. Revenons sur la chronologie d'un désastre annoncé, en commençant par la concertation ratée : dix-huit mois de concertation pour aboutir à un accord sur rien avec personne ! Votre double langage et votre duperie permanente ont rompu les fils du dialogue social, et ...

C'est l'échec d'une méthode de concertation qui préfère les postures à l'exigence de clarté et les faux-semblants au devoir de vérité, et qui cristallise les angoisses depuis des mois. Du reste, cet échec se poursuit puisque votre conférence de financement se délite de jour en jour, confirmant notre crainte d'un déficit explosif.

Puis votre gouvernement a fait le choix de jouer sciemment la carte de la précipitation en présentant un texte en catastrophe, juste avant les élections municipales, et en ne consacrant que deux semaines à son examen dans l'hémicycle.

Le prétendu nouveau monde aurait pu faire le choix d'une discussion parlementaire démocratique et sérieuse mais, en faisant le choix d'un calendrier impossible, c'est tout simplement le débat que vous avez rendu impossible !

Enfin et surtout, votre majorité est directement responsable de l'enlisement du débat – enlisement qu'elle a elle-même encouragé, organisé et soutenu. D'emblée, votre gouvernement aurait pu appliquer le temps législatif programmé…

… pour garantir un débat de qualité et pour s'assurer qu'il irait à son terme. Mis en place lors de la réforme constitutionnelle de Nicolas Sarkozy en 2008, le temps législatif programmé permet de limiter le nombre d'heures de débat ; il aurait évité toute obstruction parlementaire.

Encore fallait-il pour ce faire disposer d'un texte prêt, en bonne et due forme, afin de respecter le délai légal de six semaines.

… voire les deux à la fois, vous avez offert un boulevard au groupe La France insoumise en lui permettant d'appliquer sa stratégie d'obstruction.

Vous vous êtes ainsi rendus complices de cette obstruction insupportable aux yeux des Français. Les députés du groupe Les Républicains n'ont cessé de déplorer cette obstruction tout au long des débats. Nous vous avons même fait une proposition de résolution pour sortir de l'enlisement dans lequel se trouvait votre gouvernement.

Nous vous avons proposé de déposer un nouveau texte, complet et financé, qui serait débattu selon la règle du temps législatif programmé, afin d'éviter toute tentative d'obstruction parlementaire.