Intervention de Jean-François Eliaou

Séance en hémicycle du mercredi 22 septembre 2021 à 15h00
Responsabilité pénale et sécurité intérieure — Après l'article 16 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Eliaou, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Vous connaissez ma position puisque nous en avons discuté ensemble. Je ne suis pas un fanatique des tests osseux, mais je me dois tout de même de revenir sur certains de vos propos. Tout d'abord, le recueil du consentement de l'intéressé doit être effectué dans une langue qu'il comprend.

Deuxièmement, il faut mentionner – je reprends l'article 388 du code civil, je n'invente rien – la marge d'erreur dans les résultats. Ainsi, pour un âge compris entre 16 ans et 18 ans, les tests osseux ne servent à rien.

Ensuite, il est impossible de déduire l'âge d'une personne sur cet unique fondement. Si vous comparez l'épaisseur du cartilage de croissance au tableau de référence, vous ne connaîtrez pas l'âge : des faisceaux d'arguments sont nécessaires. Sur ces points, qui figurent dans l'article 388 du code du code civil, je suis d'accord avec vous.

Enfin, le Conseil constitutionnel a également précisé que la majorité de l'intéressé ne pouvait être déduite du seul refus de se soumettre aux examens osseux, contrairement à ce que vous avez affirmé ; il appartient à l'autorité judiciaire de prendre en compte d'autres éléments, dont l'examen de la pilosité pubienne ne fait pas partie. Des améliorations sont donc possibles – j'en ai beaucoup discuté avec la Chancellerie –, mais, pour l'instant, je considère que les précautions qui figurent dans l'article 388 du code civil sont suffisantes.

Dernière chose, en pratique, les tests osseux ne sont pas destinés aux jeunes âgés de 16 ans à 18 ans, mais sont au contraire utilisés pour prouver qu'une personne ayant l'air d'avoir 30 ans n'est pas mineure : cela, les magistrats du parquet le savent parfaitement. L'avis est défavorable.

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