Camus semblait faire autorité au début de nos débats, je livrerai donc au Gouvernement et à la majorité ce qu'il a écrit : « La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. » Vous allez me dire que ça n'a que peu à voir avec le projet de loi sur la justice. Cela a beaucoup à voir en revanche avec nos débats parlementaires.
Monsieur le ministre, je voudrais vous le dire d'emblée, l'ampleur de votre projet de loi est inversement proportionnelle à l'ambition qu'il affiche. Comment d'ailleurs pouvait-il en être autrement, puisqu'à un an de la fin de la législature et de l'élection présidentielle, vous n'aviez évidemment pas le temps de procéder aux consultations et concertations nécessaires pour opérer une grande réforme de la justice, englobant l'ensemble des champs que vous décrivez.