Vous avez raison, le texte tend à proroger le cadre juridique de l'état d'urgence sanitaire, tel qu'il a été voté en mars 2020. Nous ne le contestons pas.
Cependant, nous n'en serions pas là aujourd'hui si vous aviez mené à bien le projet de loi instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires, présenté en conseil des ministres le 21 décembre dernier, puis retiré, en moins de vingt-quatre heures chrono, sous la pression de vos collègues du groupe Dem. Nous aurions un cadre auquel nous référer et nous saurions dans quelles conditions avoir recours à l'état d'urgence.
Une telle impréparation était compréhensible quelques semaines après le début de la crise, quand elle atteignait son paroxysme. Mais presque vingt mois plus tard, elle traduit une forme d'amateurisme ! Or, une fois de plus, vous refusez les débats et la clause de revoyure. Vous le savez très bien : nous ne récusons pas tant le cadre juridique que la façon dont vous nous conduisez à l'adopter.
Depuis le début de l'examen du texte, nous répétons que vous demandez un blanc-seing pour enjamber les élections présidentielle et législatives, ce qui revient à dessaisir le Parlement. C'est une forme de suicide ! Vous êtes comme certains cachalots désorientés : devenus inutiles, ils font toutefois beaucoup de mal à leurs congénères en les menant s'échouer sur la plage !