Si vous en doutez, lisez dans mes paroles et non dans mes pensées !
En revanche, je regrette l'absence du garde des sceaux et du ministre de l'intérieur. En effet, vous faites systématiquement de la santé publique la porte d'entrée de nos débats. C'est une juste et noble cause, néanmoins, nous le disons depuis le début, cette démarche revient à nier la rupture de certaines libertés fondamentales, qui devrait inquiéter le ministère de la justice et le ministère de l'intérieur. Notre prisme est toujours la santé publique. Si la sécurité sanitaire est essentielle, le Conseil constitutionnel, dans sa décision de mai 2020, affirme qu'il faut la concilier avec d'autres droits fondamentaux, comme les libertés de circulation, de pensée, de religion.
En n'envisageant qu'un seul aspect du problème, nous en sommes arrivés à la banalisation dont nous dénoncions le risque dès le mois de mars 2020, lors de l'examen du projet de loi d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19, qui définit le cadre juridique de l'état d'urgence sanitaire et que nous avons voté, de manière responsable. Nous y voilà : il y a une accoutumance à ce droit exorbitant, à cet état d'exception, une forme de syndrome de la grenouille, on s'endort tout doucement, en ayant l'impression que tout va bien. Sauf que la grenouille ne se réveille pas, elle meurt !