La loi Veil avait prévu un temps de réflexion, évidemment important, assurant une forme d'équilibre : la gravité de la situation était mise en avant. Nous nous éloignons peu à peu de la lettre et de l'esprit de la loi, alors que pratiquer une IVG est une décision majeure. Sans porter de jugement sur les femmes qui y ont recours, on peut admettre que prévoir quarante-huit heures de réflexion ne soit pas superfétatoire.
Notre collègue l'a dit : des actes tels que le recours à la chirurgie esthétique engagent un délai de réflexion beaucoup plus long – de deux semaines. Quels que soient nos points de vue relatifs à l'IVG, ce temps non seulement de sérénité mais aussi de recul et d'introspection nous paraît donc indispensable. Je ne sous-estime pas l'urgence de certaines situations mais, par pitié, cessons de mettre les femmes sous pression, arrêtons de vouloir réduire encore et encore ce temps qui n'est jamais suffisant et de faire en sorte que la prise de décision intervienne immédiatement, sous la pression, je le répète. Ce n'est ni faire preuve de respect envers les femmes ni assurer leur sécurité dans ce type de situations, fussent-elles dramatiques.