Avant d'en venir au vote de l'article 13, j'aimerais rappeler deux choses. Cet article est important parce qu'il clarifie une situation malheureusement quelque peu douteuse dans notre droit. Jusqu'à présent, les parents ayant décidé de remettre leur enfant en tant que pupille de l'État sont invités à consentir à la possibilité d'une adoption, et non à l'adoption elle-même ou à un projet d'adoption déterminé. De plus, depuis 1966, l'article 349 du code civil dispose expressément que, lorsque des parents qui ont laissé un enfant comme pupille de l'État ne consentent pas à une adoption, le conseil de famille peut tout de même décider à leur place de l'adoption. C'est une hypocrisie juridique à laquelle nous mettons fin.
Dans la proposition de loi, il y a au contraire quelque chose de très clair et de beaucoup plus respectueux pour les familles qui font ce choix, mais aussi pour les enfants qui entrent dans le statut de pupille de l'État et qui, un jour, seront peut-être enfin adoptés, auront un foyer, et rechercheront leurs origines. Ils auront alors besoin d'un récit et ils pourront savoir qu'il n'y a pas eu d'ambiguïté. C'est infiniment plus respectueux de la part de l'État. C'est la raison pour laquelle les contre-vérités de l'amendement de Mme Ménard ne seront bien évidemment pas votées par le groupe La République en marche, lequel votera en revanche l'article 13 avec fierté.