Cet amendement vise à revenir sur l'abaissement de l'âge et de la durée de communauté de vie. L'exposé des motifs précise que l'objectif est d'inscrire les règles de l'adoption dans le sens de l'évolution de la société, mais l'abaissement de l'âge requis pour adopter et de la durée minimale de vie commune est directement contraire à l'évolution de la société puisque, selon l'INSEE, l'âge moyen des femmes à leur premier enfant ne cesse de reculer – de 24 ans en 1974, il est passé à 28 ans en 2010 et à 28,5 ans en 2015, la moyenne dans l'Union européenne étant de 29 ans. Ce recul est dû, on le sait, aux choix de vie des femmes, notamment parce qu'elles souhaitent être stables financièrement, professionnellement et sentimentalement avant d'avoir un enfant. C'est la raison pour laquelle la dernière loi de bioéthique incite les femmes à congeler leurs ovocytes pour pouvoir les utiliser plus tard. Quant aux hommes, l'âge moyen au premier enfant est de 31 ans.
Ensuite, la vie commune débute usuellement lorsque les personnes se rencontrent et vivent aussitôt ensemble, et la durée de vie commune dans le concubinage est donc identique à la durée d'existence du couple. Dès lors, il paraît contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant de permettre la demande d'adoption au moment où le couple en est encore à ses débuts.