La France doit assumer sa responsabilité – la France tout entière, pas seulement les Mahorais ! C'est le moment de se souvenir qu'entre les grandes déclarations selon lesquelles « Mayotte, c'est la France » et la réalité, il y a le fait que nous ne devons pas rester sans rien faire face à la situation actuelle.
Aujourd'hui encore, il y avait à Mayotte 20 000 personnes dans les rues, à Mamoudzou et ailleurs. C'est l'équivalent, dans l'hexagone, du rassemblement d'un million de Français, par exemple sur les Champs-Élysées. Je sais qu'on serait alors très à l'écoute de ce qu'ils diraient. Il faut faire de même pour Mayotte !
Nous sommes confrontés à une situation dont plus personne ne voit l'issue : d'un côté, une immigration massive, des milliers de gens qui meurent en mer, sur les fameux kwassa kwassa ; d'un autre côté, sur place, une société aux traditions d'hospitalité, d'accueil et de bienveillance, fondées notamment sur les liens familiaux, qui ne peut plus accomplir les devoirs, qu'elle estime indispensables, à l'égard de celui qui arrive.
Nous avons atteint un point de rupture. Nous ne sommes pas dans une situation ordinaire. Les destins de la patrie se nouent à cet endroit – en tout cas pour ceux qui, comme moi, pensent que Mayotte est française.
Il faut mesurer ses mots. Je m'adresse ici à notre collègue du groupe Les Républicains qui s'est exprimé tout à l'heure, et dont j'ai en partie apprécié le discours. M. Wauquiez a eu totalement tort au moins sur un point : à propos de Mayotte, il a demandé la suspension des conditions d'application du droit du sol afin, dit-il, d'en revenir à un principe de bon sens selon lequel un enfant né en France de parents clandestins ne peut accéder à la nationalité française.