Je ne peux que me réjouir du fait que nous abordions la question des droits des demandeurs d'asile LGBT. Toutefois, mes chers collègues, je vous invite à faire preuve de discernement quand vous défendez des amendements issus d'associations.
De quoi parlons-nous, en effet ? Comme l'a dit la rapporteure, il s'agit de conférer la capacité de délivrer des certificats destinés aux demandeurs d'asile, pour éclairer le point de vue de l'OFPRA, à une association reconnue d'utilité publique – à ma connaissance, il n'y en a qu'une dans ce domaine, Le Refuge, qui fait par ailleurs un très bon travail, mais dont cela ne me semble pas être la vocation première.
Mais des certificats de quoi ? J'aimerais le comprendre – j'ai peur, à vrai dire, de le comprendre. Si le Gouvernement avait inscrit en creux dans la loi la même obligation, en demandant de fournir des certificats d'homosexualité, vous seriez les premiers – et je serais à vos côtés – à vous ériger contre une telle décision.
Je comprends bien votre intention, mais je ne sais pas combien d'entre vous ont pris la peine d'aller visiter les services de l'OFPRA, et notamment de rencontrer les membres du groupe qui s'occupe des droits des LGBT : celui-ci effectue un travail remarquable de finesse et de justesse pour éclairer le mieux possible la décision des officiers de protection.
Je ne crois pas que l'intérêt des demandeurs d'asile LGBT – que je suis, je le répète, le premier à défendre – passe par la délivrance de certificats par une association, fût-elle reconnue d'utilité publique.