L'amendement no 1101 propose d'étendre le champ des associations agréées pour accompagner les demandeurs d'asile lors de leur entretien à l'OFPRA aux associations de sensibilisation et de lutte contre le VIH-sida dans les départements, régions et collectivités d'outre-mer, notamment lorsque le fond de la demande a trait à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre.
Cette proposition est née du constat que le tissu associatif dédié aux questions LGBT est très peu développé, en tout cas nettement insuffisant en outre-mer, voire parfois totalement inexistant. En outre, certains territoires ne comptent aucun centre d'accueil pour demandeurs d'asile – c'est le cas en Guyane ou à Mayotte – et les plates-formes d'accueil qui y fonctionnent, comme celles gérées par la Croix-Rouge, ne sont pas forcément à même de prendre en charge les demandeurs d'asile LGBT ni de leur offrir, avec le personnel qualifié requis, un accompagnement approprié.
Or, du fait des phénomènes d'autocensure, de culpabilité ou de dissonance culturelle, les représentations sociales de l'homosexualité et de la transidentité étant très ancrées dans le contexte socioculturel d'origine, il est primordial pour un demandeur d'asile LGBT d'être accompagné par un tiers qui puisse lui apporter conseil et assistance afin de lui permettre de verbaliser son récit et de mettre les mots justes sur les persécutions qu'il a pu subir.
Aussi, dans un contexte insulaire caractérisé par une homophobie latente très marquée, je propose que les associations de lutte contre le VIH-sida, qui sont parmi les seules à accueillir au quotidien les populations LGBT, puissent pallier l'absence d'associations spécifiques.