Monsieur le ministre d'État, votre argumentation ne nous convainc pas. Vous répétez en boucle, de manière tautologique, le postulat selon lequel il faut sortir de l'état d'urgence. Lorsque nous vous demandons pourquoi, alors que vous dressez un diagnostic qui devrait logiquement conduire à la conclusion inverse – vous avez rappelé la gravité de la menace, les 18 500 personnes inscrites au FSPRT, soit plus de 4000 personnes de plus en un an, et les douze attentats déjoués depuis le début de l'année, éléments qui devraient vous inciter à ne pas baisser la garde ni désarmer – , vous nous répondez de manière mécanique qu'il faut sortir de l'état d'urgence.
Votre réponse est toujours la même, mais elle ne repose sur rien. En commission, vous avez invoqué l'argument assez léger selon lequel l'état d'urgence enverrait un message négatif aux touristes. Vous n'en formulez pas d'autre.
À l'instant, M. Larrivé a raison de le souligner, vous venez d'exprimer une certitude bien dangereuse. Vous vous dites certain de ne faire courir aucun risque à notre pays en le faisant sortir de ce dispositif, et « en même temps », pour reprendre votre formule privilégiée, vous avouez que vous serez peut-être conduit à nous demander d'y revenir. Cela n'est si sérieux ni crédible.
Tout le texte repose sur ce postulat fragile, léger, peu pertinent et surtout dangereux. C'est pour cela que nous soutenons l'amendement, qui propose de maintenir l'état d'urgence.