Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mardi 18 septembre 2018 à 15h00
Lutte contre la fraude — Discussion des articles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Monsieur le président, je fais ce rappel au règlement au titre de l'organisation de nos débats.

J'ai eu un aparté, il y a un instant, avec le Premier ministre pour lui faire remarquer que nous ne pouvions pas accepter les propos tenus, dans le cadre des questions au Gouvernement, lors de la réponse – si l'on peut appeler cela une réponse – à notre collègue Jean-Hugues Ratenon. Je rappelle que notre collègue, victime d'une extinction de voix, comme vous avez pu le constater, voyage onze heures pour venir de sa circonscription : il fait toutes les semaines ses vingt-deux heures d'avion.

Il a posé une question sur la pauvreté, sur le ton et le mode d'une opposition s'adressant au Gouvernement. Il est compréhensible que le Gouvernement ne soit pas content, mais il n'est pas admissible qu'il conclue sa réponse à un député de l'opposition en disant : il est normal que vous ne vouliez pas combattre la pauvreté parce que vous en vivez et vous vous en nourrissez. Ce n'est pas acceptable. Ça l'est d'autant moins que l'intéressé était lui-même au RSA avant d'être député, et qu'il est le deuxième député de notre groupe à avoir connu personnellement, physiquement et psychologiquement, la faim et la pauvreté.

La ministre n'a pas à s'adresser à nous sur ce ton, et je suis persuadé que toutes les personnes au RSA ou qui connaissent la faim et la pauvreté se seront senties blessées par de tels propos.

Quel que soit l'état d'exaltation auquel nos débats peuvent nous conduire, ce n'est pas une bonne chose de rire devant les caméras quand on s'adresse à quelqu'un comme M. Jean-Hugues Ratenon. Ce n'est pas drôle, ce n'est pas une réponse qui fait rire ou sourire. Ce sont des propos qui blessent, qui meurtrissent et qui insultent. Je suis sûr que ceux qui sont concernés le regrettent.

En tout cas, monsieur le président, je vous demande de vous faire le porte-parole de notre indignation et de celle de cette assemblée contre cette façon de traiter un député.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.