La proposition de loi dont notre collègue Thierry Benoit a eu l'initiative bénéficie évidemment du soutien de notre groupe, mais pas seulement : il l'a rappelé, plus de 160 cosignataires l'ont suivi, sur tous les bancs de l'hémicycle. Cela montre bien que le sujet nous concerne tous et dépasse tous les clivages. Il représente en effet un vrai enjeu pour la démocratie. Nous passons notre temps à prôner plus d'égalité auprès de nos concitoyens, mais il semblerait que certains de nos hauts fonctionnaires n'entrent pas dans ce cadre.
Thierry Benoit a amendé cet important travail, le rendant peut-être plus acceptable. Surtout, il soulève la question de rémunérations certainement surdimensionnées dans un pays où je rappelle que le salaire mensuel médian est de 1 700 euros.
En outre, nous nous sommes rendu compte, en commission, que le fameux décret ne serait pas publié à temps, malgré les annonces du Gouvernement et les assurances de Mme la présidente de la commission, qui m'a certifié que le Gouvernement était toujours à l'heure. En réalité, ce retard est presque devenu une habitude !
Au demeurant, le décret ne correspond pas à ce qu'attendait Thierry Benoit : sa proposition de loi va beaucoup plus loin, parce que le besoin se fait sentir de bien plus de justice.
Certains de nos collègues – principalement ceux du groupe MODEM – nous ont dit en commission qu'ils se détermineraient en fonction de la publication du décret ; nous attendons donc leur réaction à ce que vous venez de dire, monsieur le ministre. Mais c'est un écrêtement des rémunérations que vous évoquez, plus que le fond du problème.
S'agissant du montant des rémunérations, l'un de nos collègues du groupe La République en marche a parlé en commission de la nécessité, réelle, que la rémunération soit à la hauteur des compétences que l'on veut attirer. Or, aux termes de la proposition de loi, elle l'est. Mais cette question pose un vrai problème : pourquoi souhaite-t-on devenir président d'une autorité indépendante ? Est-ce pour la rémunération ? Si c'est le cas, c'est grave, …