Je ne peux que répéter ce qui a été dit à plusieurs reprises. L'article 2 nous fait entrer dans un long tunnel d'état d'exception, de l'automne, en passant par l'hiver, jusqu'au début du printemps. L'article 1er proroge l'état d'urgence sanitaire jusqu'au 16 février. Dans la foulée, plutôt que de susciter le débat et de permettre au Parlement de contrôler l'action du Gouvernement, vous introduisez une période de sortie de l'état d'urgence, qui ira jusqu'au 1er avril.
En réalité, la période de sortie de l'état d'urgence est encore un état d'urgence : certes, sur un mode légèrement dégradé, mais relevant tout autant d'un régime d'exception puisque, je le rappelle, un projet de loi prorogeant le régime transitoire institué à la sortie de l'état d'urgence était en discussion au Sénat et a été suspendu sine die. Si le vote de ce texte était nécessaire pour que le Gouvernement soit doté de certaines compétences et de certains pouvoirs, c'est bien que la période située entre le 16 février et le 1er avril est tout sauf banale. La sortie de l'état d'urgence est bien entendu nécessaire, mais elle doit se faire de manière transparente et claire, devant et avec la représentation nationale.
Il n'y a pas deux blocs : les oppositions, dont on n'a que faire, et la majorité qui, avec le Gouvernement, aurait la science infuse. Voilà le problème de fond. Faites-nous confiance et écoutez la représentation nationale !