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« Un écocide est en train de se développer à travers l'Amazonie, et pas seulement au Brésil. » Cette déclaration n'est pas celle d'un chef autochtone, d'un responsable d'une organisation non gouvernementale (ONG) ni d'un député de l'opposition. Ce sont les mots d'Emmanuel Macron en août 2019. Pensez-vous sérieusement, madame la ministre, que le président songeait à un délit en usant de mots aussi graves ? L'a...
...erons une nouvelle fois d'introduire la notion de crime dans le projet de loi, par le biais de l'amendement n° 3863, en cohérence avec les propositions que nous avons déposées depuis 2019. Pour faire face au dérèglement climatique et renforcer la résilience, il faut une ambition forte. Le titre VI était l'occasion de lui donner corps. Or, le projet du Gouvernement, par un usage abusif du terme d'écocide, réduit cette ambition à peu de chose. En reprenant le concept d'écocide, le Gouvernement entend servir sa communication, soit ! Mais pour la justice environnementale, soyez ambitieux, chers collègues, faites un grand pas en avant – et, à tout le moins, refusez les abus de langage.
En ce début d'après-midi, je paraphraserai Lamartine : borné dans ses désirs, infini dans ses vœux, l'écocide est un crime qui se souvient des cieux.
Je défendrai également les autres amendements du groupe FI sur l'article et répondrai ensuite aux arguments qui pourraient leur être opposés. J'ai effleuré le sujet tout à l'heure. En lieu et place du crime d'écocide dont toutes les victimes, plusieurs associations et plusieurs députés souhaitent la création, vous nous présentez un délit. L'article 68 est non seulement très loin de répondre aux attentes, mais il pourrait aussi s'avérer dangereux, du fait des multiples conditions posées pour qualifier le délit d'écocide. C'est la raison pour laquelle nous demanderons la suppression de la durée de dix ans pour...
…et par plusieurs associations. Nous vous demandons vraiment d'avancer sur ce point sur lequel, madame la ministre, vous avez perdu nombre d'arbitrages. Ensuite, monsieur le rapporteur, vous nous avez expliqué précédemment que le crime d'écocide ne pouvait pas être inscrit dans le droit français tant qu'il n'était pas reconnu au niveau international.
Or c'est absolument faux et vous le savez très bien. La France s'honorerait à être la première à reconnaître le crime d'écocide et à jouer le rôle d'éclaireur dont vous parliez, madame la ministre. Nous ne pouvons pas être à la traîne et attendre qu'il se passe quelque chose au niveau international – à cet égard, le rapport prévu à l'article 74 du projet de loi est bien léger. Nous ne pouvons pas accepter un recul aussi fort par rapport aux demandes de la Convention citoyenne pour le climat, des juristes et des associati...
Madame Panot, monsieur Leseul, le crime d'écocide, j'en ai maintenant la conviction pour avoir, autant que vous, travaillé sur le sujet, n'a pas d'intérêt s'il est reconnu seulement dans le droit national. Est-ce à dire pour autant qu'il ne faut pas l'inscrire dans notre droit, ni même avancer sur le sujet ? Vous ne m'avez jamais entendu dire cela. Je dis que le crime d'écocide qui serait introduit dans notre droit seulement n'aurait aucun intér...
…pour faire des propositions sur lesquelles nous aurons à nous prononcer. Le crime d'écocide n'a de portée qu'au niveau international, mais nous avançons, et j'espère que la France continuera à œuvrer dans le sens de sa reconnaissance : c'est ce qu'elle fait en créant le délit d'écocide. J'étais moi aussi, je l'avoue, à un moment donné, un peu sceptique sur la notion de délit d'écocide, mais l'homicide involontaire est aussi un délit : notre démarche n'est donc pas complètement farfelue....
Ce sont les limites de l'exercice : vous en êtes déjà au contentieux, alors que nous parlons d'écocide. À 22,224 kilomètres des côtes, il n'y aurait donc plus crime – ou délit ?
Je défendrai par la même occasion mon amendement suivant, le n° 3861. Il s'agit de supprimer la notion d'écocide, dénaturée et vidée de sa substance, comme nous l'avons déjà dit, par la rédaction actuelle de cet article. Elle risque de faire obstacle au texte plus ambitieux qui viendra peut-être un jour. En revanche, le délit que vous souhaitez créer serait conservé sous un autre intitulé.
J'en profite pour défendre également le n° 7172. Au sujet du délit d'écocide, M. Leseul dénonçait tout à l'heure un abus de langage. Il s'agirait plutôt d'un habit de langage, c'est-à-dire de déguiser une réalité qui n'a rien à voir avec le mot dont on la revêt. M. Balanant a commencé par nous dire que les termes employés ne présentaient aucune importance, que ce n'était pas cela qui devait nous dissuader d'adopter ces dispositions.
La comparaison ne tient pas : si vous aviez prévu un crime d'écocide et un délit d'écocide involontaire, je vous aurais suivi, mais il n'est question ici que d'un délit d'écocide, volontaire ou non. Sur ce, Mme la ministre a déployé tout son art de l'euphémisme et déclaré que l'écocide n'était pas forcément spectaculaire. Or le mot même d'écocide est spectaculaire : son étymologie renvoie à l'idée de meurtre. Faites le test en remplaçant « écocide » par des mots ...
Je suis en plein accord avec mon collègue Aubert, pour une bonne et simple raison. Le concept d'écocide, débattu depuis 1947, désigne une atteinte grave à l'environnement, comme la déforestation ou les marées noires, ayant entraîné des dommages irrémédiables sur un écosystème. Dans le projet de loi, ce n'est pas du tout de cela qu'il est question : le terme d'écocide renvoie à des actions de bien moindre gravité. Je considère que la sémantique a son importance. Je voterai donc ces amendements de si...
...ne sont pas des symboles, mais des actes. Or vous nous demandez de voter sur un symbole. À chacun de prendre ses responsabilités : ce sera sans doute l'un des motifs pour lesquels le groupe Les Républicains votera contre ce projet de loi, même si nous n'avons pas encore arrêté notre position. Nous trouvons qu'il y a eu beaucoup de dissimulation et d'hypocrisie dans la manière dont ce débat sur l'écocide a été mené.
Il arrive, certes, un peu tardivement : il vise à consacrer la notion de crime d'écocide, telle qu'elle est défendue par le groupe Socialistes et apparentés depuis 2019 – vous avez eu l'occasion de nous lire et de nous entendre sur le sujet.
...trois semaines d'examen du texte et à la toute fin de nos travaux. Son enjeu est pourtant majeur puisqu'il s'agit de savoir si nous allons agir contre ceux qui quittent notre pays pour polluer d'autres endroits du monde. L'amendement vise à demander un rapport étudiant les outils que le Gouvernement pourrait employer et dont la justice pourrait se prévaloir pour lutter contre la pollution et les écocides commis à l'étranger. Si je vous ai bien comprise, madame la ministre, la rédaction actuelle du projet de loi ne nous permettra pas d'agir, ce qui constitue l'une de ses grandes faiblesses. Ce rapport serait une première étape pour répondre à ce problème.
Nous débattons de la question de l'écocide depuis les années 1970, notion que nous avons reprise dans une proposition de loi portant reconnaissance du crime d'écocide en 2019 et qui figure dans la Convention citoyenne pour le climat. Ou on en parle sérieusement, ou on se rabat sur le plan délictuel, comme le dispose cet article et, dans ce cas-là, nous prenons le risque d'être inefficaces.
Monsieur Leseul, il n'est pas question, ici, de l'écocide mais d'un délit de mise en danger de l'environnement. Je vous trouve d'ailleurs un peu sévère sur ce qui constitue une avancée notable. La preuve : M. Aubert juge que nous allons beaucoup trop loin ! Monsieur Aubert, il n'est pas non plus question d'écologie punitive : les entreprises sont protégées et bénéficient d'un certain nombre d'autorisations mais il est normal que, si elles ne les respec...
L'amendement renvoie à la situation que j'ai évoquée, celle d'une société qui vient de racheter une entreprise française au tribunal administratif, qui a obtenu l'autorisation d'en fermer la moitié, avec les conséquences sociales que vous pouvez imaginer, et qui relargue en Guinée les fameuses boues rouges. Relève-t-elle de ce sur quoi nous travaillons à l'article 67, à savoir un écocide ? Je pense que vous avez bien compris ce que je voulais dire.
...e cet article est issu des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, mais les membres de cette dernière le rejettent en lui accordant la note la plus basse. Ils considèrent que les dispositions proposées ne correspondent pas à leurs souhaits. Imagine-t-on un délit d'homicide ? C'est ridicule ! Si une infraction environnementale est très grave, c'est un crime, que vous pouvez qualifier d'écocide. Si ce n'est qu'un délit, vous ne pouvez pas l'appeler ainsi. À mon sens, l'article 68 relève de la politique spectacle. Vous faites mine d'intervenir en utilisant des grands mots, mais les dispositions proposées sont assez bancales. Nous reviendrons ultérieurement sur la notion d'intentionnalité et sur la question des déchets. Pour toutes ces raisons, nous demandons la suppression de cet articl...