Interventions sur "éthique"

116 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

Le Gouvernement et la majorité abordent le projet de loi relatif à la bioéthique avec beaucoup de certitudes. Pour ma part, et comme beaucoup de Français, j'ai plus de doutes que de certitudes, et plus de questions que de réponses. Comment ne pas douter, lorsqu'on interroge les limites de la nature humaine et le rôle de la médecine ? Oui, je doute, et il est important de douter face à de tels enjeux pour le genre humain. D'ailleurs, madame la ministre des solidarités et de la...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

...nfant peut grandir et s'épanouir avec des parents hétérosexuels comme homosexuels. Cette intime conviction m'interroge sur la possibilité d'ouvrir la PMA aux couples de femmes. Oui, ce débat mérite d'être ouvert, d'autant que des femmes ont déjà recours à la PMA à l'étranger dans des conditions médicales qui sont loin d'être optimales. Malheureusement, vous instaurez ce droit dans un texte de bioéthique dont les contours juridiques sont flous et incertains. Les questions liées à la filiation et à la gratuité des gamètes, par exemple, restent entières. Comment être certain qu'une pénurie de gamètes ne donnera pas naissance à un marché de la procréation ? Comment être assuré que ce qui est autorisé pour un couple de femmes ne pourra pas l'être, demain, pour un couple d'hommes, au nom de l'égalité ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

...otre commission spéciale – nous étions alors peu nombreux. Ils sont revenus – et cela n'a aucun lien avec l'orientation sexuelle – sur la question des femmes seules qu'ils reçoivent en consultation et qui éprouvent parfois une culpabilité importante, voire problématique, du fait d'avoir imposé leur solitude à leur enfant. Monsieur le rapporteur, il me semble important, dans le cadre d'une loi bioéthique, de rechercher un équilibre entre risques et bénéfices. Or, à chaque fois que vous vous exprimez au nom de la commission spéciale, j'ai le sentiment que vous oubliez les risques pour n'insister que sur les seuls bénéfices. C'est un peu gênant. Cette conscience que la femme est seule peut peser sur l'enfant – c'est ce que nous ont expliqué certains pédopsychiatres. Pour répondre à Mme Dubost, il ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

Ma collègue Aurore Bergé a souligné qu'il existait plusieurs légitimités, et je l'en remercie. Elle a aussi précisé que certes, cette loi ne visait pas à dire ce qui est bien et ce qui est mal, mais qu'il s'agissait d'une loi de bioéthique. Or ce terme contient la notion d'éthique, ce qui signifie que nous sommes là pour discuter des limites que nous souhaitons fixer, sans que cela revienne à dire que les uns ont raison et les autres tort. Mais cela nous oblige à prendre des positions, à mon avis en fonction de nos convictions.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

Le nombre d'amendements déposés sur cet article 1er nous confirme la place centrale de la question de la procréation dans les débats de bioéthique. L'ouverture de la PMA à toute personne capable de porter un enfant – j'emploie cette expression à dessein – est un enjeu de société. Son amplitude dira en effet quelle société nous construisons pour l'avenir – exempte de toutes discriminations et respectueuse de tous les projets parentaux, ou ligotée par des archaïsmes et prisonnière d'une vision d'un autre temps ? Il n'existe pas un projet par...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Vous l'inscrirez dans la loi : exit les pères ! Pour vous, seul compte le projet parental, c'est-à-dire le désir des adultes d'avoir un enfant. Vous avez beau nier que ce projet de loi consacre le droit à l'enfant, c'est la réalité. En matière de bioéthique, la France a, depuis la loi de 1994, ouvert sa propre voie en formulant de grands principes généraux protecteurs de la personne humaine. Il est regrettable que vous utilisiez un tel véhicule législatif pour porter un nouveau coup à la famille, à ses repères et, pour finir, à ceux de l'enfant.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérangère Couillard :

Cet article 1er, qui permet enfin à toutes les femmes l'accès à la procréation médicalement assistée, est l'un des éléments clés du projet de loi relatif à la bioéthique. La PMA pour toutes est une avancée sociétale majeure, à l'instar du PACS – pacte civil de solidarité – , voté en 1999, ou du mariage pour tous, adopté en 2013. L'accueil réservé par les Français à ces évolutions du droit qui bousculaient la représentation du couple et de la famille, a contrasté dans les deux cas avec la violence des débats qui se déroulaient dans cet hémicycle. J'espère vivement...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurianne Rossi :

C'est avec gravité, avec la conscience de nos responsabilités et avec une émotion certaine que nous abordons l'examen de cet article, comprenant l'une des dispositions majeures du projet de loi relatif à la bioéthique : l'élargissement de l'accès à la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes non mariées, pris en charge par l'assurance maladie. Le critère médical d'infertilité, qui conditionne aujourd'hui cet accès, est également supprimé. Ce texte entend ainsi consacrer l'absence de hiérarchie entre les couples et, surtout, affirmer que les enfants, pour s'épanouir, ont essentielle...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

Je me permets de vous inviter, au nom du principe de précaution, à la prudence sur les questions d'éthique qui nous occupent, car nous parlons des plus fragiles, des plus vulnérables, des plus petits.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

Nos débats, en commission spéciale, puis dans l'hémicycle depuis quelques heures, témoignent que l'ouverture de la PMA aux femmes seules et aux femmes en couple, ne relève pas d'un choix purement éthique mais d'un choix politique, répondant ainsi une promesse présidentielle. Dont acte. Essayons malgré tout de passer ce texte au crible éthique – celui du doute, cher au rapporteur Jean-Louis Touraine – , en distinguant les bienfaits nouveaux et les risques ou les aspects négatifs de l'ouverture qu'il prévoit. L'ouverture de la PMA à toutes les femmes n'est pas une mesure d'égalité, car même les c...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

En effet, elle est interdite en France, pour le moment, mais rien n'empêche des personnes d'y recourir à l'étranger. D'ailleurs, c'était la situation de la PMA jusqu'à aujourd'hui ; ce sera celle de la GPA demain. Cette question mérite d'être posée à la lueur éthique. Elle fait, du reste, débat jusque dans les rangs de la majorité, puisque certains ont proposé d'ouvrir la PMA, en vertu du principe d'égalité, aux couples d'hommes ou aux personnes transgenres – le rapporteur Jean-Louis Touraine a d'ailleurs déclaré, en commission spéciale, qu'il y était favorable dans le cas de ces dernières. Sans porter le moindre jugement de valeur, j'appelle votre attention ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Brindeau :

...ction, ce qui ne revient pas à nier la réalité. Nous savons très bien que certains modèles familiaux existent et que des enfants sont nés de PMA pratiquée à l'étranger. Il faut garantir à ces enfants les droits et la protection liée à la filiation. Mais nous pensons qu'en franchissant le pas, comme vous le proposez, nous ne pourrons plus maintenir la dernière barrière contre la GPA, qui tient à l'éthique, puisque c'est justement au nom de ce principe que vous l'interdisez aujourd'hui. Il vaut mieux que cette barrière soit infranchissable.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

...niquement thérapeutique, pour des couples hétérosexuels connaissant des problèmes d'infertilité. Ni l'homosexualité ni le célibat ne représentent des critères d'infertilité, et encore moins une pathologie. Élargir l'accès à l'assistance médicale à la procréation aux couples de femmes et aux femmes non mariées, en invoquant le droit à l'enfant, relève davantage d'une loi sociétale que d'une loi bioéthique dans la mesure où les techniques utilisées sont anciennes et ne soulèvent pas de nouvelle question d'ordre médical comme le souligne d'ailleurs l'Académie nationale de médecine, l'ANM. Or, cette loi sociétale fait ressortir la question de la suppression symbolique du père – évoquée par plusieurs des orateurs qui m'ont précédée. La parenté étant universellement conçue sur le principe de la double...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

...ocytes de sa compagne et soit dans l'obligation de faire appel à une tierce personne. J'espère que vous serez sensibles à nos arguments et que vous lèverez cette forme de discrimination. Enfin, nous ne pourrions pas être si optimistes quant à l'issue de l'examen du texte si deux éléments n'avaient pas rendu celui-ci possible. Premièrement, notre obligation de révision régulière des questions bioéthiques, une exception dans notre pays ; deuxièmement, le débat sur le mariage pour tous. Car c'est bien, je crois, à Mme Taubira et à M. Binet, rapporteur du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, que l'on doit l'acceptation de telles avancées par la société.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

...illeFait briller tous les yeux [… ]. » Si je cite ces vers de Victor Hugo que tout le monde connaît, c'est pour dire l'importance de la place de l'enfant dans le débat qui nous occupe, un débat essentiel, qui nous conduit à nous poser cette question : quelle société voulons-nous ? Les revendications légitimes d'égalité, de bonheur, d'amour sont autant de questions sociétales dont les enjeux sont éthiques et qui sont sensibles, car elles touchent à notre intimité et à nos convictions, que chacun sur ces bancs a bien évidemment le droit d'exprimer. Comment ne pas entendre le désir d'enfant chez une femme ? Mais tout ce qui est scientifiquement possible, et aujourd'hui accessible aux couples hétérosexuels, est-il humainement et raisonnablement souhaitable pour une femme seule ou pour deux femmes en...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

...es sociaux, des genres. Cependant, si tout le monde peut s'exprimer et donner son point de vue, certains propos sont assez violents, notamment pour les personnes concernées, dont ils remettent en cause l'existence même. Il ne faut pas l'oublier. Certaines argumentations peuvent entraîner des confusions : je pense notamment à l'enjeu d'égalité. De notre point de vue, le débat n'est pas un débat d'éthique mais d'égalité, et on le répétera au besoin pour éviter que celles et ceux qui nous écoutent ou qui nous liront soient pris de confusion. En effet, le débat éthique a été tranché en 1994, quand la loi a reconnu, sous conditions certes, que ces techniques étaient accessibles aux couples hétérosexuels. Il ne s'agit donc, dans cet article, que de reconnaître, au nom du principe d'égalité, le même dr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

...n France ? D'ailleurs, si l'on pousse votre logique jusqu'au bout, pourquoi ne pas autoriser dès à présent la GPA, puisqu'elle se pratique dans certains pays et que la promotion en est faite sur les plateaux télévisés en France ? Pour vous, seul compte le projet parental, le désir des adultes d'avoir un enfant. Et si ce désir est compréhensible et parfaitement légitime, le propre d'une loi de bioéthique est d'ériger des barrières, de construire des garde-fous…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

La question qui nous occupe n'est pas celle de l'égalité, mais celle du risque, réel, d'une aliénation de l'humain par la technique. Du scandale des études biaisées aux témoignages de collectifs de médecins, de spécialistes ou d'enfants qui, nés par PMA ou par GPA, disent leur souffrance ou leurs difficultés, en passant par les états généraux de la bioéthique, ce sont autant d'études, d'analyses, de positionnements et d'avis que le Gouvernement refuse de prendre en compte. Plusieurs associations d'homosexuels, comme le relatent certains articles de presse, refusent, il faut le noter, de « servir de caution morale » pour justifier les graves dérives d'un individualisme exacerbé qui ne tente rien moins que de lever l'interdit de la réification du corps ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

...it. Quand la loi de 1994 a été votée, l'anonymat du don de gamètes avait fait l'objet d'un relatif consensus ; ce n'est que vingt ans plus tard qu'on en a mesuré les effets. Ne reproduisons pas les mêmes erreurs : évaluons les effets attendus avec gravité, sans caricature, ni minimisation, ni exagération. Monsieur le ministre, nous sommes en désaccord. Je crois que l'effectivité de nos principes éthiques – qu'il ne suffit pas d'affirmer – peut être mise à mal par la conjugaison des différentes dispositions de votre projet de loi. Vous ne faites pas qu'ouvrir des droits – sans quoi le texte serait très court : il n'y aurait que trois alinéas à l'article 1er, et non pas quarante-sept, et nous en aurions achevé l'examen dès ce soir – , mais vous levez de nombreux interdits. Ainsi, la suppression d...