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Mes chers collègues, je suis heureuse d'accueillir le général de division Philippe Susnjara, chef du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), pour poursuivre nos auditions nous permettant d'évaluer l'action conduite par le Gouvernement en Afghanistan en août dernier. Nous avons déjà consacré deux auditions à cette opération, respectivement avec la ministre Florence Parly et l'ambassadeur David Martinon. Ces auditions nous ont donné l'occasion de mieux percevoir les enjeux politiques et diplomatiques en Afghanistan, mais il nous manquait le point de vue purement militaire. Vous êtes le mieux placé, général, pour en parler en votre qualité de ...
...le. Vous avez confirmé que des ressortissants européens avaient été évacués par l'armée française. À l'inverse, des Français ou des Afghans ayant travaillé pour la France ont-ils été évacués par d'autres nations alliées ? J'ai cru comprendre qu'une fois l'opération Apagan close, nous avions été sollicités par l'OTAN pour aider à évacuer des ressortissants occidentaux depuis les pays voisins de l'Afghanistan. Pouvez-vous nous donner davantage d'éléments à ce sujet ? La base aérienne 104 et les FFEAU ont constitué le maillon essentiel de cette opération, confirmant ainsi la nécessité de disposer de points d'appui robustes et de confiance. Le CPCO en a-t-il tiré des enseignements ? Que pensez-vous de l'évolution de nos forces prépositionnées ? Par le passé, nous avons eu tendance à réduire notre prés...
Je veux rendre hommage au travail accompli par nos armées lors de l'opération Apagan. Ces dernières semaines, nous avons pu mesurer l'ampleur des besoins vertigineux qui s'expriment toujours en Afghanistan. L'aide humanitaire est l'une des réponses à apporter et concerne bien sûr une large part de la population. Je souhaiterais évoquer en particulier la « régression historique qui menace les femmes et filles d'Afghanistan », telle que l'a décrite M. Le Drian dans sa récente intervention à l'ONU. Le ministre a mis en avant la responsabilité particulière qui incombe à la communauté internationale et ...
... Le Drian devant les bureaux des commissions des affaires étrangères et de la défense de l'Assemblée nationale et de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. Organisée dans l'urgence, dix jours après la décision du Président de la République de déclencher l'opération Apagan, elle a permis au Parlement de se tenir informé du déroulement des évacuations en Afghanistan. Madame la ministre des armées, vous m'aviez alors promis de revenir devant l'ensemble de la commission une fois passé l'acmé de la crise et avant l'ouverture de la session ordinaire ; je vous remercie d'avoir tenu parole et d'avoir accepté ma demande de venir nous présenter, au cours d'une audition publique, un premier bilan de l'opération Apagan. Cette opération – dont le nom est un bel homma...
...apes. Vous aurez pu observer que la vieille tradition, qui veut que les étés soient souvent meurtriers et voient surgir les crises internationales les plus aiguës, ne s'est pas démentie. C'est une lutte permanente entre la fonction publique qui veut prendre ses vacances en été et la vie internationale qui s'y oppose résolument. Cette fois, l'actualité est même impressionnante. Bien évidemment, l'Afghanistan y occupe la première place, mais pas la seule. Partout, des équilibres se sont brisés, des dérives se sont amorcées, des contradictions se sont nouées, des impuissances se sont manifestées. Nous recevons aujourd'hui M. Jean-Yves Le Drian. Demain, nous accueillerons, à la demande de certains collègues, deux grands témoins de l'action internationale de la France durant ces vingt-cinq dernières ann...
...ans prêts à tout pour quitter leur pays. Nous nous devons de rester attentifs à l'évolution de la situation, de réagir au chaos humanitaire qui s'installe dans le pays et d'être particulièrement vigilants s'agissant des filles et des femmes afghanes, qui font preuve d'un courage extraordinaire. Permettez-moi de saluer le travail remarquable de vos services, en particulier de notre ambassadeur en Afghanistan, M. Martinon, ainsi que du centre de crise et du ministère des armées qui, dans le cadre de l'opération Apagan, ont tout mis en œuvre pour permettre l'évacuation de nos compatriotes et des Afghans menacés. Je tiens également à saluer votre annonce d'une contribution de 100 millions d'euros de la France au plan d'urgence élaboré par les Nations unies. La prise de pouvoir par les talibans met fin ...
...opulation locale – et de l'action des forces armées françaises. Depuis janvier 2015, l'OTAN menait une mission de conseil et d'assistance au profit des forces et institutions de sécurité afghanes. À la suite de l'accord de Doha, signé le 29 février 2020 de manière bilatérale entre les États-Unis et les talibans, il a été décidé que la réduction puis le retrait complet des effectifs américains en Afghanistan, dont ceux de l'OTAN, interviendraient à compter du 1er mai 2021. Dans l'intervalle, les choses sont allées très vite, peut-être trop vite, sans véritable consultation ou coopération, malgré l'ampleur et la difficulté de la tâche. Ces circonstances pour le moins chaotiques ainsi que le retour au pouvoir des talibans, marqué par des mesures particulièrement rétrogrades, ne laissent pas d'inquiéte...
S'agissant de l'Afghanistan, quel jugement portez-vous sur la position de la Chine et de la Russie ? Pensez-vous que l'échec de l'OTAN en Afghanistan puisse relancer le nécessaire projet de force d'intervention européenne, y compris chez ceux de nos partenaires européens qui sont très attachés à l'Alliance atlantique, après les récentes déclarations de Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, hostile à ce projet ? Q...
Même si un certain nombre de personnes doivent être encore exfiltrées d'Afghanistan, l'opération Apagan est un succès incontestable. Une nouvelle fois, nos armées ont fait preuve d'une réactivité et d'un engagement sans faille. Comme vous, je tiens à leur exprimer ma profonde reconnaissance et celle de mon groupe. Cette opération a également confirmé combien il importe de disposer d'une flotte robuste d'avions de transports stratégiques et tactiques, que ce soit pour porter sec...
Les conditions d'évacuation de l'aéroport de Kaboul et, plus globalement, de l'intervention en Afghanistan des alliés de l'OTAN sous l'égide de l'ONU mettent en lumière de multiples enjeux. Ainsi, je souhaiterais connaître votre avis sur l'évolution possible de notre capacité à entrer en premier sur un théâtre d'opérations, dont je rappelle qu'elle résulte de notre volonté d'autonomie stratégique dans un environnement semi-permissif ou contesté ? Nos armées disposent, en la matière, d'un savoir-faire...
...s gendarmes du monde. L'opinion publique américaine ne veut plus entendre parler de la mort de jeunes soldats dans des territoires lointains. Les États-Unis souhaitent se recentrer sur d'autres activités. Compte tenu du rôle de parapluie qu'ils jouaient pour la France, nous pouvons craindre qu'il soit nécessaire, à l'avenir, de nous tourner vers d'autres solutions. Le retrait des Américains de l'Afghanistan est un véritable fiasco, chacun le reconnaît. Les talibans ont voulu les humilier par la rapidité de leur retour à Kaboul, et démontrer à leurs soutiens que ce sont eux qui les chassent, et non les Américains qui partent volontairement. Nous avons tous été surpris par cette rapidité et par le manque de combativité de l'armée régulière afghane qui, pourtant équipée et entraînée par les Américains,...
...nos armées pendant des années peuvent être identifiées et subir des représailles. Il me paraît important que la zone tampon que le Président de la République a proposé de créer afin de continuer à évacuer des ressortissants afghans en danger, dont les femmes, puisse accueillir les PCRL de l'armée. Par ailleurs, je suis frappée des erreurs géopolitiques qui ont été commises depuis l'invasion de l'Afghanistan par les Soviétiques, à la fin des années 1970, y compris de la part des Américains. Sans doute convient-il donc de conduire une réflexion de long terme sur nos interventions. Enfin, alors que la France s'apprête à présider l'Union européenne, quelles actions concrètes pourront-elles être menées afin de construire cette fameuse défense européenne ?
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence régulière devant notre commission. Au sujet de l'Afghanistan, je me contenterai de saluer l'action de la France, notamment la mobilisation de nos forces armées et de notre diplomatie, dont l'action a été exemplaire, cet été mais aussi au cours des mois précédents. Je souhaite vous interroger sur les relations entre la France et Madagascar. La visite du président malgache à l'Élysée le 27 août dernier a éclairci les liens entre nos deux pays, dont on peut ...
Monsieur le ministre des affaires étrangères, je vous remercie de votre long propos liminaire, très complet. Sur l'Afghanistan, je me contenterai d'exprimer mon immense tristesse. Ma pensée va surtout aux femmes afghanes. Pour ce pays, le symbole est terrible en ce 11 septembre, vingt ans après les attentats. J'ai une pensée pour ces femmes qui, demain, pourront être arrêtées, voire lapidées, parce qu'elles auront mis du vernis à ongles. Monsieur le président, je pense comme vous que la stratégie des États-Unis a été ter...
...i sommes-nous allés là-bas, derrière les États-Unis ? À aucun moment, la stratégie de nos partenaires américains n'a été véritablement mise en question alors que bien des éléments laissaient penser que nous nous dirigions vers un échec. Des leçons devront donc être tirées, car ce type d'événement peut se reproduire. Vous avez dit que la situation du Mali ne pouvait pas être comparée à celle de l'Afghanistan. Au contraire ! Quel projet politique sous-tend l'intervention de nos armées ? Agissons-nous de manière véritablement indépendante, dès lors que les renseignements qui nous sont fournis par les États-Unis nous sont quasiment indispensables ? J'ai eu l'honneur de rendre visite à nos soldats au Mali. Leurs qualités, leur courage, leur intelligence n'est pas en cause, mais on nous a clairement dit q...
...nts et des renoncements qui nous ont menés au drame humanitaire et à l'onde de choc géopolitique majeure auxquels nous sommes confrontés. Nous y avons notre part de responsabilité, dès lors qu'a été adoptée en mars 2020, à l'unanimité du Conseil de sécurité de l'ONU, donc avec l'accord de la France, la résolution 2315 entérinant l'accord de paix conclu entre les Américains et l'émirat islamique d'Afghanistan en février 2020. Nous y avons notre part de responsabilité, quoi que vous en disiez, dès lors que la France a cautionné la déclaration du Conseil de l'Atlantique Nord du 14 avril 2021, selon laquelle, à l'issue de plusieurs consultations, les ministres des affaires étrangères et de la défense des pays de l'OTAN, dont fait partie la France, ont décidé d'entamer le retrait des troupes d'Afghanistan...
...aient été rapatriés avec leurs familles ? Ce journaliste estime que le Gouvernement veut éviter de créer un précédent juridique avec le cas des Afghans. Qu'en est-il ? Plus généralement, je n'ai pas entendu dans vos propos la formulation d'une véritable stratégie politique, qui dépasse le simple constat d'une situation. Ce dont nous devrions parler, face au fiasco qui se déroule sous nos yeux en Afghanistan, c'est de l'efficacité de la guerre au terrorisme. Nous sommes plus qu'en droit de nous interroger. Nous devrions parler de nos relations avec les États-Unis, de notre dispositif diplomatique et des prises de position de la France. Tout cela nécessite des débats démocratiques, notamment avec la représentation nationale dans son ensemble et pas uniquement avec la commission des affaires étrangères...
...années 1920, déjà, elles obtenaient des droits civiques. Dans les années 1970, elles ont obtenu le droit de vote. La tradition n'a donc rien à faire là : les femmes afghanes ont le droit d'être des citoyennes à part entière, et aujourd'hui on veut les soumettre. Elles sont privées du droit d'étudier et du droit de travailler, privées d'accès à la culture – tout chant non religieux est interdit en Afghanistan – et la pratique du sport leur est interdite. Les promesses des talibans sont donc déjà enterrées, dès les premières mesures prises. Et ne parlons pas du gouvernement inclusif : c'est un gag. Ces femmes, et plus largement les démocrates, sont en résistance en Afghanistan. Outre les personnes qui veulent partir d'Afghanistan, comment aide-t-on les gens qui résistent sur place, qui vont se battre ...
Je me joins aux hommages qui ont été rendus aux membres des ministères des armées et de l'Europe et des affaires étrangères qui ont été mobilisés dans le cadre des opérations d'évacuation. Madame la ministre, je vous remercie pour les propos que vous avez tenus au sujet de l'opération de contre-terrorisme qui a été menée en Afghanistan. En effet, avant que les troupes françaises soient engagées, en 2001, au côté de nos alliés, ce pays était un sanctuaire abritant des camps d'entraînement, où Al-Qaïda faisait pour ainsi dire ce qu'il voulait. Il était important que vous le rappeliez. Si les talibans ne respectent pas leur engagement et reviennent à l'obscurantisme qui les caractérisait avant 2001, s'ils favorisent le renforceme...
...régime des talibans et dialoguer ou non avec eux ? Comment contenir leur influence et éviter une propagation terroriste ? Le retour des talibans qui, semble-t-il, n'ont pas changé depuis 2001, et sont manifestement aidés par le Pakistan et la Chine, peut-il inciter notre pays à renforcer des alliances de défense avec des partenaires stratégiques, comme l'Inde ou d'autres États de la région AFPAK (Afghanistan et Pakistan), les « stan », ou les pays africains ?