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...om de cette inaliénabilité. La dernière en date remonte à 2016, à destination du Bénin. Un an plus tard, en 2017, le président de la République a rompu avec cette tradition et a souhaité que toutes les formes possibles de circulation des œuvres soient considérées : des restitutions, des expositions mais aussi des échanges et coopérations. Aujourd'hui, la quasi-totalité du patrimoine matériel de l'Afrique subsaharienne est conservé hors du continent africain. Restituer ces œuvres, ce n'est ni renier le passé, ni se déposséder, c'est au contraire regarder le passé en face et accepter que les annexions patrimoniales aient participé au système colonial. Il faut voir dans la restitution de ces biens culturels une occasion de construire une nouvelle relation entre nos pays, l'opportunité de participer ...
...e culturelle qui sont vouées à se renforcer, et c'est très bien, afin qu'au-delà des restitutions il y ait une circulation des œuvres d'arts, car c'est cela les coopérations en matière culturelle. Il y a certes une nécessité de marquer l'idée de restitution parce que des œuvres ont été spoliées, mais si ce projet de loi peut encourager une meilleure circulation d'œuvres d'art entre la France et l'Afrique, ce sera évidemment une étape importante dans les relations culturelles entre la France et les pays africains. De plus, je crois qu'il faut que la recherche ait plus de moyens notamment pour lever le doute sur l'origine des œuvres. En tout cas, ces restitutions participent fortement du renouvellement de nos relations avec le continent africain, que nous appelons tous de nos vœux, et je suis très ...
... Quant au fond, la question de la restitution est évidemment très importante, dans le cadre de la reconnaissance par les anciens pays colonisateurs des pillages qu'ils ont menés sur les sites historiques. Il faut appeler un chat un chat : il y a eu des pillages. La France a accumulé un très grand nombre d'objets de ce type lors de ses expéditions coloniales entre le XIXème et le XXème siècle, en Afrique comme en Asie du Sud-Est. Les musées qui exposent ces objets en France ont des réserves pleines de ces objets, qui ne sont donc jamais exposés. La restitution d'objets culturels est également une question de partage entre des pays qui en sont privés et d'autres qui en ont trop. Vu l'importance des collections muséales en réserve, il est faux de dire que la restitution va vider les musées. Toutef...
...t du fond du cœur mon collègue Didier Quentin qui a tenu des propos responsables et je pense que l'on va pouvoir aborder ce texte avec toute la responsabilité qui est la nôtre, celle de parlementaires que nous sommes. En France, plusieurs musées sont concernés par les restitutions et en premier lieu celui du Quai Branly. Ses collections comptent plus de 300 000 œuvres dont 80 000 en provenance d'Afrique subsaharienne, ma circonscription. Au terme d'une enquête menée auprès d'historiens, de marchands, de conservateurs, de collectionneurs, de directeurs de musées, et après un périple qui les a conduits au Bénin, au Sénégal, au Mali, au Cameroun, les auteurs rapporteurs Sarr et Savoy ont estimé que 46 000 œuvres du musée du Quai Branly relevaient d'un vice de consentement. Autrement dit, ces œuvres...
...et qu'à un certain moment nous y sommes confrontés. Ainsi, notre assemblée ne pourrait-elle pas créer une mission de nos deux commissions des affaires culturelles et des affaires étrangères au sujet de cette loi-cadre. On ne peut pas avoir une loi-cadre généraliste quand nous sommes face à des pays qui n'ont pas la même capacité à recevoir ces biens culturels. Je connais bien le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, et nous n'avons pas toujours des pays capables de recevoir dans de bonnes conditions toutes ces œuvres. Il faudrait ainsi établir une loi-cadre capable de voir les subtilités, les spécificités de chaque pays, nous donnant ainsi une certaine marge de manœuvre. Nous pouvons également réfléchir à mettre en place une mission pour réfléchir sur ce sujet.
Nous avons aujourd'hui l'honneur de recevoir pour une table ronde Mme Catherine Coquery-Vidrovitch, professeure émérite d'histoire de l'Afrique subsaharienne à l'université Paris Diderot (Université de Paris), et membre du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage. Vous êtes grande spécialiste de l'histoire de l'Afrique et de l'esclavage. Votre dernier ouvrage paru en 2016, s'intitule Petite histoire de l'Afrique – l'Afrique au sud du Sahara, de la préhistoire à nos jours. Nous accueillons également M. P...
...BRRRQAUUUUAFFFFABRRRQAUUUUAFFFFABRRRQAUUUUAFFFFAH/2Q==" width="605"/> L'accord dont il s'agit concerne les huit pays qui sont en bistre, à savoir les États membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui constituent donc une zone monétaire. Les pays hachurés – parmi lesquels figurent aussi les huit pays que j'évoquais – appartiennent à la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui est une union commerciale. Certes, la comparaison avec l'Europe n'a pas beaucoup de sens, mais il y a là aussi, d'un côté, une union monétaire – celle dont nous allons parler – et, de l'autre, une union commerciale, dont sont membres également les États membres de l'union monétaire. Plus à l'est, en vert, vous voyez une autre union monétaire, la Communauté économique et m...
Je voudrais tout d'abord féliciter notre excellent collègue Marc Le Fur, qui a produit un rapport complet. Il connaît bien le sujet et ses explications nous permettent decomprendre les bases de cet accord. Je voudrais malgré tout m'assurer d'avoir bien compris. Il existe donc plusieurs zones monétaires, et la CEDEAO compte, outre les huit pays parties à l'accord, les États d'Afrique de l'Ouest suivants : la Guinée, le Nigeria, le Ghana, le Liberia, la Sierra Léone et la Gambie. Seront-ils parties à l'accord ?
..., et il importe de le noter, il y a dans cet accord des éléments qui ne sont pas seulement cosmétiques, à commencer par le changement de nom, qui n'est pas qu'un problème de mots : il marque une rupture avec le franc CFA, qui, comme chacun sait, est l'acronyme du franc de la communauté financière africaine, mais est souvent ressenti, avec raison, comme restant le franc « des colonies françaises d'Afrique » par les pays concernés. La fin de la centralisation des réserves de change de l'UEMOA à Paris va elle aussi dans le bon sens. Cela dit, j'observe que la France va rester très présente : si elle n'est plus co-gestionnaire, elle conserve son rôle de garant financier de l'union ; elle pourra, à titre exceptionnel, pour la durée nécessaire à la gestion d'une crise, avoir de nouveau un représentant...
...au comité de politique monétaire, en concertation avec le Président de la République française. Un profil particulier a-t-il déjà été retenu, monsieur le rapporteur pour avis ? S'agira-t-il d'un universitaire, français ou européen, ou encore d'un fonctionnaire ? Il faut se garder d'adresser un mauvais signal, qui donnerait l'impression de rétablir d'une manière subreptice une forme de tutelle. En Afrique de l'Ouest, il y a de très bons connaisseurs des échanges avec la zone euro, qui sont en mesure d'apporter, en toute indépendance, l'expertise dont la BCEAO aura besoin. Sur le plan technique, se pose le problème, que vous avez évoqué tout à l'heure, de la rémunération – voire de la sur-rémunération – des sommes déposées chez nous par les pays africains. Les montants en jeu sont très importants ...
La fin prochaine du franc CFA, objet de tant de fantasmes, et qui constitue l'un des derniers vestiges de la Françafrique, reste une question sensible auprès des populations africaines, lesquelles souhaitent que soient levées les dernières interrogations en suspens. En effet, il ne reste plus que quatre mois pour lancer la monnaie unique de la CEDEAO, un délai bien court alors qu'il faut encore créer la banque centrale fédérale et préciser le régime de change de la nouvelle monnaie, sans compter les nécessaires déma...
...ira de même à l'avenir. Croyez-moi, les pays de l'UEMOA sont très attachés à la garantie de la France. En même temps, avec l'accord, les « irritants politiques » disparaissent, comme le disait Vincent Ledoux. Ce n'est pas une évolution cosmétique : au-delà du changement de nom, les modalités de gestion évoluent aussi. Toutefois, je le disais, l'essentiel est conservé. Les pays de la zone franc d'Afrique centrale bénéficient eux aussi de la parité de change avec l'euro, et ce sera toujours le cas. Comme la parité vaudra également pour les pays d'Afrique de l'Ouest, qui veulent la garder, les relations entre les deux ensembles ne changeront pas fondamentalement. Il est vrai que l'accord nous liant aux pays d'Afrique centrale sera différent : la France sera toujours représentée dans leur banque cen...
...ut Pasteur de Dakar (IPD). À l'heure où notre commission des affaires étrangères cherche à établir quelles réponses ont été données au cours de cette crise sanitaire, d'un continent à l'autre, votre grande expérience et votre compétence nous seront particulièrement utiles. J'ajoute que l'Institut Pasteur de Dakar joue un rôle stratégique particulier, parce qu'il fonctionne comme un hub en Afrique de l'ouest et que vous êtes le référent de l'Union africaine (UA) pour la crise du covid-19 : c'est dire combien votre analyse nous sera précieuse. Si l'Afrique semble – pour le moment en tout cas – moins touchée par l'épidémie du covid-19 que d'autres régions du monde, elle n'en est pas moins, pour vous comme pour nous, un sujet d'inquiétude du fait de la fragilité de ses systèmes de santé et d...
L'Afrique a été l'un des derniers continents touchés par le covid-19, ce qui lui a permis de prendre très rapidement les mesures adaptées qui s'imposaient. Le Sénégal a notamment su éviter le pire, et je me permets d'ailleurs de vous féliciter pour cela. Au contraire d'un possible repli sur eux-mêmes, les États africains ont fortement collaboré durant cette période. D'ailleurs, la commission de l'UA a main...
Je souhaitais saluer, moi aussi, la capacité de l'Afrique à résister à la pandémie, puisque le nombre de cas reste limité et que les pays ont su répondre rapidement et de manière coordonnée à cette crise sanitaire. Vous avez évoqué la question du dépistage, et votre institut a, en partenariat avec un laboratoire britannique, commencé à élaborer des tests rapides. Je voulais savoir dans quelle mesure l'Institut Pasteur de Dakar aurait besoin de la mobili...
... alors même que le confinement est toujours appliqué dans de nombreux pays, et sans faire le tri entre migrants et réfugiés, sains et malades. Comment, à travers cette situation compliquée, pouvez-vous œuvrer en tant qu'Institut Pasteur ? Avec quel référent et sous quelle forme pouvez-vous engager ce travail ? Je voulais aussi, à mon tour, comme mes collègues, saluer le travail qui a été fait en Afrique. L'Afrique démontre, à travers cette crise, sa capacité – si on lui en donne les moyens – à pouvoir se « débrouiller comme un grande » et jouer son rôle, à la condition d'une vraie solidarité – et pas d'une mise sous tutelle.
Vous avez rappelé des choses très importantes notamment en votre qualité de président de la Commission technique au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Vous avez notamment mis en place des formations en février et souligné l'importance du diagnostic. Quels sont vraiment les moyens dont l'Afrique dispose actuellement pour former des spécialistes pour faire face à ce virus et à ceux qui pourraient apparaître à l'avenir ? Je voudrais aussi vous interroger sur les besoins exacts, financiers ou humains, nécessaires pour faire per...
... à rentrer dans un débat passionnel français, j'aimerais avoir votre sentiment sur ce traitement et d'une manière générale sur la remarque de beaucoup de professeurs, j'ai entendu me semble-t-il le professeur Christian Perronne là-dessus, nous disant qu'il y quand même un paradoxe dans cette crise du covid-19 : le plus grand nombre de victimes se trouve dans les pays les plus riches, tandis qu'en Afrique, l'épidémie semble nettement moins importante et s'être tout du moins stabilisée pour l'instant. Certains attribuent d'ailleurs la résistance de l'Afrique à l'épidémie au traitement qui est pris contre le paludisme. Qu'est-ce que vous pensez de toutes ces affirmations ? Car nos concitoyens n'y comprennent plus rien.
Avec la crise sanitaire du covid-19, d'autres crises sanitaires sont à redouter. Vous avez notamment évoqué la tuberculose et la rougeole, mais malheureusement d'autres crises en cascade sont également à craindre, des crises économiques, alimentaires et sociales. Selon vous, quels seraient les outils à mettre en place d'urgence pour préparer l'Afrique à ces crises qui s'annoncent ? Quelles coordinations et collaborations nouvelles pourraient être mises en place, en laissant un espace plus important à une approche communautaire et régionale ? Enfin, vous avez évoqué à plusieurs reprises le manque de personnel soignant formé qui est un des vrais problèmes. Selon vous, quels partenariats pourraient être mis en place avec la France pour remédier à...
Je voudrais commencer par dire que l'Afrique était le continent pour lequel j'avais le plus de crainte par rapport au coronavirus et je suis très content de voir que cela se passe plutôt bien, étant donné le manque de moyens relatif par rapport aux autres continents. Ce qui met d'autant plus en valeur le travail que vous avez fait. Je souhaiterais revenir sur deux points. La Chine a, depuis de nombreuses années, développé des collaboration...