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Il vise à faire de l'évolution du niveau de concentration des terres un des critères à prendre en considération pour fixer le seuil d'agrandissement significatif, en plus de la surface agricole utile régionale moyenne, dont le mode de calcul gagnerait à être conjugué à d'autres facteurs. Cela pourrait par exemple se mesurer par l'évolution du nombre d'exploitations. Comme pour les autres dispositions de l'alinéa 6, les modalités techniques seraient précisées par décret.
Rien n'empêche le préfet et les OPA – organisations professionnelles agricoles – de modifier au cours du temps le seuil d'agrandissement significatif, puisque le schéma directeur régional des exploitations agricoles – SDREA – est réajustable tous les cinq ans. Le préfet pourrait agir ainsi en cas de pression forte, par exemple. Par ailleurs, j'espère que la présente proposition de loi, ainsi que le projet de loi foncière qui pourrait venir en discussion au cours des prochaines années, auront pour effet de ralentir le mouvement d'a...
Il tend simplement à préciser que lorsque les parcelles agricoles se caractérisent par des natures de cultures différentes, il est tenu compte des équivalences prévues par le schéma directeur régional des exploitations agricoles pour le calcul du seuil d'agrandissement significatif.
...ministrative pourront jouer le rôle de gendarmes : auront-elles la volonté et les moyens de constater les infractions, puis d'introduire une action en justice ? Pour ma part, j'en doute profondément. Un flou demeure sur cette appréciation et, comme je l'ai déjà dit hier soir, il semble que tout soit fait pour laisser place au doute. Or, comme vous le savez très bien, le doute profite toujours à l'agrandissement.
Pour éviter les agrandissements significatifs, nous proposons que le silence de l'État dans le délai imparti implique un refus de l'opération, et non une acceptation telle que le prévoit le texte. M. Clément l'a bien expliqué : le manque de moyens peut empêcher d'étudier les dossiers dans le temps imparti. Par ailleurs, la proposition de loi prévoit des mesures compensatoires négociées entre le vendeur et l'acquéreur des acti...
...tude des dossiers, il va de soi que nous avons travaillé le texte avec les organisations professionnelles, en particulier les SAFER. Nous avons évoqué avec elles la charge de travail que représenterait le dispositif, et elles ont réservé un accueil plus que favorable à la proposition de loi. Elles estiment être en mesure d'instruire les dossiers au vu des conditions retenues concernant le seuil d'agrandissement significatif, le territoire de référence et le seuil de prise de contrôle. Je peux donc certifier que les dossiers seront bien instruits. Enfin, j'ai déjà longuement expliqué pourquoi les engagements compensatoires étaient nécessaires. Si nous les supprimions, le dispositif ne marcherait plus que sur une jambe. C'est en associant un contrôle de l'agrandissement à des engagements compensatoires q...
L'amendement de M. Clément est bienvenu, car il permettrait de lutter contre une pratique que l'on observe assez souvent s'agissant d'opérations d'agrandissement potentiellement litigieuses – par exemple, une exploitation de 500 ou 600 hectares qui veut en reprendre 100 de plus. Pour éviter un refus en application du contrôle des structures, les cessionnaires font la demande en juin ou en juillet, comptant sur une activité réduite de l'administration en juillet et en août. Du coup, faute d'une véritable instruction du dossier, les opérations reçoivent un ...
Il faut quand même indiquer cet élément juridique. Quant à l'amendement n° 53, il vise à rétablir l'esprit de l'article L. 331-1 du code rural et de la pêche maritime, qui donne priorité à l'installation et à l'agrandissement, en lieu en place d'un système de dérogations pour le moins opaque et imprécis. La réponse du rapporteur et du ministre ne laisse de me stupéfier : je m'étonne que sur des sujets aussi importants que la répartition des terres en fonction des besoins de l'installation, de l'agrandissement et de tout autre besoin d'intérêt général, on renvoie au pouvoir réglementaire le soin de définir la hiérarchi...
Le texte permet d'autoriser des agrandissements excessifs dans le cadre d'une opération prétendant contribuer au développement économique local. Une telle dérogation semble abusive en ce qu'elle est susceptible de justifier quasiment toutes les dérogations pourvu que des emplois soient créés. Cela n'est pas conforme à l'esprit d'une loi qui prétend limiter l'agrandissement excessif du foncier pour limiter l'essor des modes de culture intensif...
Merci de votre bienveillance, monsieur le président ! Cet amendement vise à supprimer explicitement les possibilités de dérogation au seuil d'agrandissement significatif prévues par la proposition de loi, en particulier celle visant à « proposer […] des mesures de nature à remédier aux effets de l'opération notifiée ». Une fois de plus, la proposition de loi recourt à une logique de compensation dérogatoire ou de dérogation compensatoire. Dans le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses...
…en tout cas, il y a de la place pour les prédateurs du foncier ! Les dérogations prévues relèvent d'un droit mou, incertain. Pour ma part, j'en reste à des principes très simples : la terre doit aller à ceux qui en ont besoin, avec une priorité à l'installation et à l'agrandissement. Toute sortie des critères fixés peut être dangereuse, comme nous l'a montré l'exemple, dans l'Allier, d'opérateurs chinois qui avaient justifié leur achat par une création d'emplois dans la filière du pain. Ils ont fait faillite et sont partis la queue entre les jambes, mais ils avaient raconté une très belle histoire de mondialisation qui, avec ses arguments en faveur de l'écologie et de la fil...
...rincipes qui président à la politique agricole et, plus généralement, au code rural et de la pêche maritime, doivent s'appliquer aux avis de la CDOA, sans dérogation ou exemption. Il s'agit donc d'instaurer une sorte de contrôle – ce qui, chers collègues Julien Dive et François Jolivet, conforte notre thèse : sous prétexte de lutter contre l'accaparement des terres, on ouvre une nouvelle voie à l'agrandissement.
Le groupe socialiste a commandé une analyse juridique fine des dispositions prévues, notamment une comparaison entre notre proposition et celle du texte. L'une des plus grandes différences, qui n'est pas anodine puisqu'elle concerne ce qui pourrait devenir une voie majeure de l'agrandissement, tient à l'entrée d'un associé non-exploitant avec apport de terre, donc agrandissement : l'alinéa 36 de la proposition de loi indique que, dans ce cas, le contrôle des structures ne s'appliquerait plus. Nous proposons en conséquence de supprimer cet alinéa. En effet, en l'état des dispositions prévues par le texte, il n'y aurait, dans ce cas de figure, plus de publicité, ni de possibilité de mi...
Nous essayons de conserver sa civilité au débat et de faire preuve de beaucoup de patience, mais l'enjeu est majeur. Il s'agit de la fin de l'autorisation d'exploiter pour l'entrée d'un associé non-exploitant avec agrandissement : c'est une véritable novation. Ce que nous avons voté tout à l'heure pour le petit-fils du propriétaire qui reprendra la ferme devant le fermier, est déjà énorme, mais ce que nous sommes en train d'adopter sans rien dire serait une révolution dans le droit rural. Créons-nous deux poids deux mesures pour l'agrandissement en faveur d'un associé non-exploitant ? Pouvez-vous au moins apporter une ré...
...droits. Ce qui se passe au sein d'un comité technique SAFER en vue de régler le problème d'accaparement des terres ne peut valoir autorisation ou subrogation par rapport à l'avis des CDOA. Nous devons nous assurer que tous se retrouvent à égalité. Sans la précision apportée par l'amendement, le principe républicain d'égalité des droits ne sera pas respecté et on créera une voie privilégiée pour l'agrandissement.
...cteur d'accaparement des terres. Non seulement la proposition de loi organise, par le phénomène de « deux poids, deux mesures » qu'elle instaure, un contournement du contrôle des structures, mais elle omet des cas très précis – comme ceux qui faisaient l'objet de l'amendement n° 58 sur lequel nous avions demandé un scrutin public et celui-ci – qui, s'ils ne sont pas traités, ouvriront la voie à l'agrandissement des exploitations. Autrement dit, non seulement la PPL, en l'état, ne permettra pas de lutter contre l'accaparement des terres, mais elle pourrait, si nous ne l'amendons pas, contribuer à l'accélérer.
...ter leur candidature. Si la situation peut être diverse selon les territoires, les organisations professionnelles et les services déconcentrés ont fait part au ministère, qui lui-même nous en a informés, de la prépondérance, dans certains secteurs, des demandes d'autorisation d'exploiter sans concurrence. Dans ce cas, le préfet est amené à accorder une autorisation, quand bien même la situation d'agrandissement serait excessive. La disposition prévue à l'article 5 permettra de donner un levier supplémentaire aux préfets pour refuser, le cas échéant, un agrandissement excessif dès lors que l'opération serait contraire aux orientations du schéma et aux objectifs du contrôle des structures, notamment l'installation des jeunes agriculteurs, suivant l'avis du Conseil d'État. Je suis défavorable à votre amen...
...sion d'information, qui avait donné des pistes pour lutter contre les deux dérives que nous avons dénoncées aujourd'hui. Le travail délégué a été absent de ce débat et, concernant la lutte contre l'accaparement, nous avons pu démontrer non seulement que les dispositions envisagées seraient en grande partie inapplicables mais que vous avez ouvert des brèches qui pourront paradoxalement favoriser l'agrandissement en créant un système privilégié, plus souple, fondé sur des seuils plus élevés, autrement dit que vous alliez provoquer un d'appel d'air suscitant un phénomène sociétaire qui pourrait contribuer à la déformation des structures agricoles et nous empêcher de réaliser ce grand rêve : assurer la relève d'une génération qui va partir à la retraite. Il était urgent de mettre un terme à des dérives aux...
...ansmissions dans un cadre familial sont une spécificité de notre modèle agricole. Il fallait donc préserver ce maillon pour ne pas bloquer les parents et descendants de propriétaires fonciers qui souhaiteraient faire valoir leur patrimoine foncier. Nous avons pu avancer sur ce point avec les amendements adoptés. La différenciation territoriale est une valeur chère au groupe UDI-I. Les critères d'agrandissement seront définis territoire par territoire, ce qui est une bonne chose. C'est un dispositif qui ne doit pas être étatisé à outrance et nous serons vigilants à ce que les préfets agissent en concertation avec les acteurs agricoles de leur département. Ce sont des conditions pour que le contrôle de l'acquisition des terres de nos campagnes prenne en compte les réalités du pays, qui ne sont pas unifor...
Avec cette proposition de loi, vous avez souhaité faire un petit pas vers la sauvegarde du modèle français de l'agriculture familiale mais, en retardant la grande loi foncière nécessaire, vous renoncez à lutter contre l'agrandissement des exploitations, l'attrition du nombre d'agriculteurs et l'arrivée d'investisseurs financiers. Pour ma part, observateur de longue date des évolutions législatives censées lutter contre l'accaparement des terres agricoles et éviter les agrandissements excessifs, j'ai bien compris l'hypocrisie des discours. L'agriculture s'est financiarisée depuis quelque temps déjà. Cette financiarisation va s...