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Je défendrai par la même occasion mon amendement suivant, le n° 3861. Il s'agit de supprimer la notion d'écocide, dénaturée et vidée de sa substance, comme nous l'avons déjà dit, par la rédaction actuelle de cet article. Elle risque de faire obstacle au texte plus ambitieux qui viendra peut-être un jour. En revanche, le délit que vous souhaitez créer serait conservé sous un autre intitulé.
Lorsqu'on m'assure que quelque chose n'a pas d'intérêt immédiat, je me demande toujours pourquoi le faire. Vous nous avez également parlé, monsieur le rapporteur, du délit d'homicide involontaire.
La comparaison ne tient pas : si vous aviez prévu un crime d'écocide et un délit d'écocide involontaire, je vous aurais suivi, mais il n'est question ici que d'un délit d'écocide, volontaire ou non. Sur ce, Mme la ministre a déployé tout son art de l'euphémisme et déclaré que l'écocide n'était pas forcément spectaculaire. Or le mot même d'écocide est spectaculaire : son étymologie renvoie à l'idée de meurtre. Faites le test en remplaçant « écocide » par des mots attachés à des symboles forts ? Es...
...mais parce que nous considérons que ce que vous faites ici n'est pas bien. Rappelez-vous le contexte dans lequel est né ce texte. Les gilets jaunes étaient en colère contre le politique, l'accusant de trahir la confiance du peuple. On utilise toujours l'écologie pour dire que l'on va prendre de grandes mesures. Votre écologie à vous est quelque chose de très réduit : vous utilisez des mots pour faire de la communication. Ce faisant, vous abusez de la confiance des gens qui votent pour nous et qui pensent que nous agissons sur les problèmes. Utiliser la magie des symboles en croyant que cela retardera la crise politique qui vient est de mon point de vue une erreur. Ce que les Français attendent, ce ne sont pas des symboles, mais des actes. Or vous nous demandez de voter sur un symbole. À cha...
Nous abordons une série d'amendements relatifs aux référés. Ceux de cette discussion commune portent sur le référé-étude d'impact. On pense souvent que cette procédure a un effet de blocage ; en réalité, elle permet plutôt de purger les affaires et d'obtenir un avis rapide. Je salue le travail remarquable qu'ont effectué, dans le cadre de la mission flash décidée par la présidente de la commission des lois, nos collègues Cécile Untermaier et Naïma Moutchou, qui connaissent bien la justice – administrative pour la première, pénale pour la seconde. Nous examinons ici l'une de leurs propositions, consistant en un élargissement du référé-...
Ce type de référé existe depuis des années ; il a été créé au moment où l'étude d'impact est devenue obligatoire. Nous avons constaté qu'il n'était presque jamais utilisé : l'absence d'étude d'impact est rare puisque la quasi-totalité des opérations où elle est nécessaire en comportent une. En matière de contentieux, dans le cadre des recours en annulation, le juge a la possibilité de contester la qualité de l'étude d'impact. Nous avons considéré que cela devrait être aussi prévu dans le cadre du référé, qui est une mesure immédiate. Cela correspond du reste à une demande des porteurs de projets qui souhaitent avoir des garanties. Il faut, me semble-t-il, élargi...
...ommes d'accord pour travailler avec vous, madame la ministre, au cours de la navette. Il s'agit d'un des éléments fondamentaux du code pénal. Pourquoi accorder la possibilité d'engager des référés sur les questions environnementales si cela ne sert à rien ? Notre proposition vise simplement à permettre au juge de vérifier que les critères d'impact à l'environnement, prévus dans le cadre réglementaire, figurent dans l'étude environnementale – le juge ne se prononcera pas sur le fond des critères, mais s'assurera qu'ils ont bien été pris en considération. J'ai personnellement engagé des procédures de référés et je peux vous dire que c'est tout à fait possible et bien moins compliqué que d'introduire un référé-liberté ! Nous pouvons l'instaurer en matière environnementale, d'autant que le juge...
...ne interrogation en réaction aux propos de Mme la ministre sur cet amendement gouvernemental relatif à l'utilisation des drones. L'article 22 de la loi relative à la sécurité globale que nous venons d'adopter prévoit un encadrement de l'utilisation des drones dans le cadre de manifestations. Je m'interroge concernant la captation d'images qui porteraient sur des zones privées. Dans votre argumentaire, vous avez mentionné l'utilisation de drones dans des lieux de captage et autres. Que se passe-t-il si des personnes s'y promènent ou si des habitations se trouvent à proximité ? Comment entendez-vous encadrer l'utilisation de ces appareils ? Sera-t-il nécessaire, comme dans le cadre de la loi relative à la sécurité globale, de solliciter au préalable l'autorisation du préfet ? L'utilisation de ...
…et je vais citer ses propos en commission le 18 mars dernier : « Le juge des libertés et de la détention peut déjà prendre des mesures conservatoires dans un cadre pénal afin de mettre un terme à un dommage ou d'en limiter les effets dans un but de préservation de l'environnement et de sécurité sanitaire. Le champ d'application du référé pénal, défini à l'article L. 216-3 du code de l'environnement, a été étendu au non-respect des prescriptions fixées par l'autorité administrative dans le cadre de la procédure générale d'autorisation environnementale et n'est donc plus limité à la seule police de l'eau. Demande de retrait. » Je constate donc qu'entre la réunion de commission et cette séance dans...
Deuxièmement, pour ce qui est de l'argumentaire de Mme Moutchou, j'ai toujours un peu de mal avec cette approche de l'écologie qui consiste à accorder toujours plus de droits et à prévoir toujours plus de punitions ou de sanctions. Si la majorité avait la même sévérité concernant les délinquants ou les squatters, ce serait un plaisir
Pour répondre à M. Aubert, il ne s'agit pas d'élargir pour élargir. Comme je l'ai déjà dit, il s'agit d'une mise en cohérence avec les dispositions que nous avons votées il y a quelques semaines, il suffit de lire l'amendement pour s'en convaincre. On me reproche d'ailleurs suffisamment de rechercher les équilibres pour que votre argument tombe. Quant au fait de dire qu'il faudrait faire toujours plus, notamment en matière de sécurité, à l'égard des délinquants, des migrants, etc., par principe et pour paraître dur, il s'agit évidemment d'un écran de fumée et cela s'appelle du populisme pénal, monsieur Aubert !
... de 26 % depuis un an – c'est une bonne chose pour les armements et les ports français. Le présent amendement, que j'ai cosigné avec Maina Sage et Sophie Panonacle, présidente du bureau du Conseil national de la mer et des littoraux (CNML), vise à tracer les conteneurs lorsqu'ils tombent à l'eau – ils peuvent être désarrimés lors de tempêtes, par exemple –, et à en rendre responsables les propriétaires. Pour assurer ce traçage, il suffirait d'apposer une puce sur les conteneurs. En cas de perte, d'autres marins pourraient les récupérer au large, et feraient payer la facture à leurs propriétaires, sur le modèle de ce qui se pratique avec les navires pétroliers.
...urs en mer, et l'amende atteindrait 100 000 euros. Vous devez donc clarifier votre formulation. Par ailleurs, il n'est pas équivalent de jeter un conteneur en mer de façon intentionnelle, ou de le perdre à l'occasion d'un accident. Je suis toujours très sensible à l'intentionnalité et à la volonté de polluer. Vos amendements proposent de remplacer tel mot par tel autre, mais pourriez-vous être clairs concernant le critère de l'intentionnalité ? Cela peut faire une grande différence ! Je ne voudrais pas qu'un navire qui perdrait accidentellement des conteneurs doive payer une forte amende, en sus du coût lié à la perte de la marchandise, au risque de mettre sa société en danger.
On ne jette pas des conteneurs à la mer volontairement : ils tombent parce qu'ils sont mal amarrés et que le navire subit une tempête – une fortune de mer. Il faut alors les récupérer. L'idéal serait de pouvoir les tracer à l'aide de puces : nous saurions alors s'ils contiennent des cannes à pêche – pour reprendre votre exemple, madame la ministre – ou des produits chimiques lourds. Cela permettrait en outre de valoriser le Centre national de su...
...t un objet anonyme et qu'il peut, en toute impunité, occasionner des dégâts sur l'environnement ou sur des navires qui le heurteraient. Il faut pouvoir remonter jusqu'au responsable. Nous franchirions alors une étape, ouvrant la possibilité de saisir les juridictions internationales, de rechercher les responsabilités et, le cas échéant, de prononcer des condamnations. Plus encore, le droit des affaires et le code des assurances doivent intégrer la notion de responsabilité, y compris pour un objet perdu en mer. En imposant la traçabilité des conteneurs, nous pourrions « cranter » notre réponse, pour citer M. le rapporteur, et faire évoluer le sujet afin qu'il devienne robuste au plan juridique.
Il s'agit de mettre en lumière la nécessité de délictualiser la récidive en cas de non-respect des mesures de restriction d'eau en période de sécheresse. Dans nos campagnes, l'arrosage des champs est souvent contesté l'été par la population, qui ne comprend pas pourquoi on peut arroser un champ, durant cette période, au milieu de l'après-midi. Bien sûr, les agriculteurs sont autorisés à le faire dans le cadre des tours d'eau, mais certains se permettent, en cas de restriction de l'usage de l'eau, de continuer à arroser. Dès lors qu'il y a eu déjà un prélèvement d'eau indu, l'amende n'est que de 1 500 euros. Nous proposons donc que la récidive devienne un délit et de porter l'amende à 15 000 euros. La population y verrait là une mesure de justice, car elle ne comprend pas pourquoi certa...
Il y a matière à débat sur la récidive, quand on ne respecte pas les règles en matière de limitation de consommation d'eau. Mais, comme l'a dit le rapporteur, je préférerais qu'on vise les industriels, parce que le volume d'eau qu'ils utilisent est grand et que l'enjeu est fort. Les agriculteurs essaient de faire ce qu'ils peuvent, car ils sont soumis à toute une série de problèmes, même si, bien sûr, comme partout, il peut y en avoir qui violent la loi. Néanmoins, le volume d'eau qu'ils consomment n'a aucune commune mesure avec ce que prélève l'industrie. Si un sous-amendement avait limité la disposition à la sphère industrielle, il aurait été possible de voter cet amendement.
Il s'agit d'un sujet dont nous avons longuement débattu et sur lequel je suis revenu à de nombreuses reprises. Cet amendement vise à faire en sorte que des entreprises n'exportent pas les pollutions qu'elles provoquent en France, en fermant tout ou partie des sites de production, dans des pays souvent éloignés de l'Europe, dans lesquels, s'il y a des normes, il n'y a, en tout cas, pas beaucoup de contrôles. Il n'est pas acceptable d'imaginer le démantèlement de notre industrie au profit de quelques-uns, tout en voyant la pollution ...
Cet article est intéressant : il constitue une avancée timide mais réelle. Je regrette néanmoins que la création d'un bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) sur les risques industriels n'ait pas été plus complète. Il aurait fallu créer une autorité indépendante de contrôle des sites Seveso sur le modèle de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Je regrette que ce ne soit pas le cas. À défaut, il faudrait intégrer dans ce BEA une partie prévention avec une compétence réelle de contrôle capable d'intervenir de manière inopinée lors d'un incident, jugé certes mineur par l'entreprise, mais anxiogène pour la population. Enfin, il conviendrait d'augmenter les effectifs.
Avec l'article 71, il s'agit une fois encore de créer un organisme. Notre pays s'est fait une spécialité de multiplier les organismes de contrôle ou d'inspection, qui produisent des rapports et qui rendent ensuite, comme on l'a vu pendant la crise sanitaire, l'action publique illisible. Chaque fois qu'un problème se pose, on y répond en créant un organisme. Il y a une forme de contradiction à affirmer, d'un côté, qu'il faudrait limiter les dépenses publiques et faire attention au nombre de fonctionnaires ou d'agents publics et, de l'autre, à continuer de multiplier ces organismes sans se poser la question de leur coordination ou de leur utilité par...