129 interventions trouvées.
Vous savez bien les controverses que suscite la définition que vous nous proposez d'adopter. Si nous ne sommes pas dupes du fait qu'elle est largement alimentée par des groupes dont les intentions sont tout sauf innocentes, nous voyons aussi les limites qu'elle imposerait à l'usage. Alors que l'on veut que l'antisémitisme soit combattu dans toutes ses dimensions, en donner une telle définition limiterait forcément la portée de cette lutte. Il faut se rendre à l'évidence, disais-je, il n'y a pas de consensus sur cette proposition de résolution qui échoue à atteindre le but qu'elle se fixe : rassembler. Alors que nous connaissons la fragilité de notre corps social, ses crispations et ses passions, il nous revient e...
...nstrumentalisation dangereuse dont notre pays n'a vraiment pas besoin. Bien qu'elle ait été expurgée des éléments qui avaient déclenché nombre de réactions et une inquiétude légitime sur ses objectifs, le doute que vous avez semé persiste, et vous prenez la responsabilité d'exalter des antagonismes. Car, au fond, cette proposition de résolution tente d'assimiler deux concepts bien différents : l'antisémitisme, facette insupportable d'un racisme devenu banalement quotidien, et l'antisionisme, dont nous voyons bien que, s'il peut lui arriver de servir des objectifs critiquables, il ne peut être ainsi stigmatisé et considéré comme un délit.
… et que tenter de criminaliser des prises de position sous prétexte qu'elles puissent porter en elles les germes d'un racisme ou d'un antisémitisme latent n'est ni historiquement ni politiquement juste. La tentative d'assimiler la critique de la politique conduite par un État, en l'occurrence Israël, et non pas celle de l'État lui-même, à une forme moderne et déguisée d'un antisémitisme malheureusement toujours vivant nous choque profondément, comme je crois qu'elle choque tous les humanistes, toutes les femmes et les hommes engagés sincère...
La politique française de lutte contre l'antisémitisme est un échec, dont témoignent l'explosion des actes antisémites et les douze Français assassinés depuis 2003, parce que juifs. Les juifs subissent 50 % des actes racistes alors qu'ils ne représentent que 1 % de la population. Face à l'urgence, on entend beaucoup de discours, mais il y a très peu d'actes. La compassion est bien là, mais le manque de courage politique aussi. En témoigne le report,...
... à abattre – toujours les mêmes fantasmes d'argent, de pouvoir, de perversion. L'affaire Dreyfus a ensuite opposé deux France. « Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race », s'écriait Maurice Barrès. Face à l'hystérie antisémite, c'est ici, à Paris, qu'un jeune correspondant de presse juif autrichien, Theodor Herzl, est arrivé à la conclusion que, pour résoudre le problème de l'antisémitisme, il fallait créer un État juif. Ce fut la naissance du sionisme moderne, ce rêve deux fois millénaire des juifs de revenir sur la terre de leurs ancêtres.
Les antisionistes perçoivent l'État d'Israël comme une compensation de la Shoah. C'est à la fois obscène et faux. En revanche, je suis absolument convaincu que, si l'État d'Israël avait existé, il n'y aurait jamais eu la Shoah : Israël est l'unique certificat d'assurance-vie du peuple juif. Malgré la Shoah, l'antisémitisme a persisté après-guerre, porté par les nostalgiques de Pétain et l'extrême droite du « point de détail », du « Durafour crématoire » et du négationnisme de Robert Faurisson. En 1967 éclate la guerre des Six Jours, au cours de laquelle Israël écrase ses voisins qui promettaient de jeter les juifs à la mer.
Les perceptions évoluent, comme, hélas ! notre politique étrangère : ceux-là mêmes qui exprimaient compassion et pitié pour les juifs en pyjamas rayés se mettent à les haïr quand ils se défendent libres, les armes à la main, en uniforme de Tsahal ! C'est le début du nouvel antisémitisme, l'antisionisme. L'antisionisme n'a jamais été la simple critique de la politique de l'État d'Israël, qui peut être légitime : il est sa diabolisation obsessionnelle, le détournement des rhétoriques antiracistes et anticolonialistes pour refuser aux juifs une identité nationale. Par ce biais, on drape l'antisémitisme d'une parure politiquement correcte. Souvenez-vous : dès les années 1970, des ...
...ait pas de haine ; seulement de la dignité. Alain Juppé était assis à côté de moi, les larmes aux yeux, très ému lui aussi. Jamais je n'oublierai non plus ces appels à l'aide de William Attal, le frère de Sarah Halimi, ni ceux d'Allan et Daniel Knoll, qui sont venus me voir lorsque leur mère – qu'on appelait alors Mireille K. – , après avoir survécu à la rafle du Vél' d'Hiv, a succombé au nouvel antisémitisme des quartiers. Permettez-moi de citer aussi Sébastien Selam, disc jockey trop souvent oublié, Ilan Halimi, ainsi que François-Michel Saada, Philippe Braham, Yoav Hattab, et Yohan Cohen, assassinés à l'Hyper Cacher de Vincennes. Tous sont victimes du nouvel antisémitisme qui gangrène notre République. Réveillez-vous ! Depuis l'affaire Dreyfus, le combat contre l'antisémitisme coïncide en France a...
Je vous demande une minute, monsieur le président. C'est pourquoi la bataille contre l'antisionisme ne concerne pas seulement les juifs : elle touche aux valeurs de notre République. Un geste fort contre l'antisémitisme eût été d'inscrire l'antisionisme dans le code pénal. Il manque cependant aujourd'hui, pour cela, le courage politique et, disons-le, une certaine idée de la France. L'adoption de la présente proposition de résolution représentera, je l'espère, un petit pas vers l'avenir et, peut-être un espoir de réconciliation. Quel que soit votre vote, il constituera en tout cas un signal. Le groupe UDI, Agir...
...20 ans. Yoav Hattab, 21 ans. François-Michel Saada, 64 ans. Sarah Halimi, 65 ans. Mireille Knoll, 80 ans. Onze juifs. Onze Français de confession juive, tués en France parce que juifs, entre 2006 et 2018. Tués par d'autres Français soumis, pour la plupart, à l'idéologie islamiste. Notre pays est malheureusement, et de loin, celui qui déplore le plus grand nombre de victimes de la nouvelle vague d'antisémitisme qui touche l'Europe. La France n'est pas un pays antisémite, mais il y a en France des antisémites. Surtout, la France a un problème avec son antisémitisme : elle ne veut, en fait, ni le voir, ni l'admettre, ni le traiter, ni l'affronter réellement. Des choses sont faites, mais c'est visiblement loin d'être suffisant, car le cancer de l'antisémitisme est toujours là. Après chaque acte antisémit...
En guise de préambule, je tiens à réaffirmer que la lutte contre l'antisémitisme et toutes les formes de racisme a toujours été au coeur de mon engagement tant politique que personnel. Je ne peux donc que partager la légitime inquiétude de celles et ceux qui s'alarment devant la montée insupportable des actes antisémites. Dans son rapport d'avril dernier, la Commission nationale consultative des droits de l'homme enregistre en effet une hausse des discriminations et actes rac...
Elle en dit trop ou trop peu et ne constitue pas un moyen efficace de lutter contre l'antisémitisme, même sous ses formes les plus contemporaines. Vivement controversé, ce texte ne l'est d'ailleurs pas qu'aux yeux de mon groupe parlementaire : nombreux sont les universitaires, les associations et les institutions qui protestent contre l'adoption de la définition de l'IHRA, l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste. J'en veux pour preuve la tribune, relayée par le journal Le Mon...
Tout d'abord, en effet, celle-ci fait un amalgame persistant entre antisionisme et antisémitisme, malgré le remaniement de l'exposé des motifs par M. Maillard. Cet amalgame se situe dans la droite ligne des propos du Président Macron faisant de l'antisionisme une forme moderne de l'antisémitisme. Ainsi, selon l'exposé des motifs de cette proposition de résolution, « critiquer l'existence même d'Israël en tant qu'elle constitue une collectivité composée de citoyens juifs revient à exprimer un...
Bien sûr, il existe des individus qui, sous couvert d'antisionisme, encouragent et profèrent un antisémitisme virulent. Le travestissement du crime sous une quelconque idée a toujours existé – ainsi les croisades au nom des valeurs chrétiennes, la colonisation au nom du progrès et de la civilisation et la stigmatisation des musulmans au nom de la laïcité. Doit-on pour autant frapper d'opprobre la laïcité ou le progrès, les exclure du champ de la liberté d'expression et leur dénier le statut d'opinions po...
...e résolution ne présente pas de caractère contraignant. Néanmoins, elle entend servir de document de référence pour la justice, la police ou l'éducation nationale. Confuse, ambiguë, portant en son sein des rapprochements tendancieux et sujets à controverse, cette résolution obscurcit – j'insiste sur ce mot – , en favorisant des passions et des partialités aveugles, le chemin d'une lutte contre l'antisémitisme qu'elle prétend éclairer.
Cette résolution contre l'antisémitisme serait-elle l'émanation d'un mouvement de radicalisation de la politique israélienne ? L'impunité dont jouit Benjamin Netanyahou aux yeux du monde depuis quelques années pourrait à cet égard constituer un indice. Elle se manifeste de différentes manières : silence international face au vote d'une loi établissant deux niveaux de citoyenneté dans l'État d'Israël, celui des juifs et celui des non-ju...
...nal pour justifier l'expulsion d'un responsable d'ONG. Fort de cette impunité, Benjamin Netanyahou repousse les limites toujours plus loin. Cette résolution semble marquer une nouvelle étape car, en l'adoptant, l'Assemblée nationale assénerait deux coups de hache à nos principes républicains les plus fondamentaux. Premièrement, vous proposez de voter la définition d'une catégorie du racisme : l'antisémitisme. Aussi abject soit-il, l'antisémitisme ne peut relever, d'un point de vue judiciaire et juridique, que du racisme. Or les lois françaises criminalisent toutes les formes de racisme. Depuis la loi sur la liberté de la presse de 1881 jusqu'à la loi, dite Gayssot, de 1990 tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe, en passant par celle de 1972 relative à la lutte contre le racisme...
...tes racistes, les crimes racistes ? Engagés pour l'amitié entre les peuples et pour la paix, les députés communistes rejettent fermement cette brèche dans le traitement universel du racisme. Ce premier point justifie à lui seul un vote contre la proposition de résolution. Le deuxième coup de hache dans le pacte républicain, c'est la confusion que crée à dessein cette définition entre un délit, l'antisémitisme, et une opinion politique, l'antisionisme. Qu'est-ce que le sionisme ? Une théorie politique invitant les juifs à quitter leurs lieux de vie pour rejoindre la Palestine et vivre ensemble sans souffrir des discriminations et des violences antisémites qu'ils subissaient à l'époque. La création de l'État d'Israël à l'issue de la seconde guerre mondiale a bouleversé cette théorie puisque son objecti...
Que dit la proposition de résolution face à cela ? Rien ! Elle indique que l'antisionisme est une forme contemporaine de l'antisémitisme sans jamais le définir précisément. La définition de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste n'est guère plus éclairante, sauf à prendre en considération les exemples qui y sont attachés et lui servent de guide. Or ces exemples sont extrêmement dangereux car ils laissent penser que certaines critiques de l'État israélien sont assimilables à de l'antisémitisme. Une résolution qui...