301 interventions trouvées.
...ol-air iranien au-dessus du détroit d'Ormuz. Puis, en juillet de la même année, un navire américain a détruit un drone iranien s'étant trop approché de lui. Enfin, en septembre, deux sites de la compagnie pétrolière saoudienne ARAMCO ont été frappés à plusieurs reprises, vraisemblablement par des drones. Cette crise a marqué une rupture, en mettant en lumière le poids des drones aériens dans les conflits. Car si l'usage des drones a été croissant au cours des trente dernières années, l'année 2020 semble avoir ouvert une nouvelle ère, marquée par un net changement d'échelle dans l'emploi des aéronefs sans pilote. Et ce notamment sous l'impulsion de la Turquie. De manière directe, d'abord : car l'armée turque a eu massivement recours aux drones dans le cadre de ses offensives conduites en Syrie p...
En deuxième lieu, alors que les plus hauts responsables militaires insistent sur la nécessité de se préparer à un conflit de haute intensité, nous ne pouvons écarter l'hypothèse de devoir faire face à des drones militaires sur le territoire national. En l'état actuel, il reste peu probable que la France ait à faire face à une attaque de drones. Toutefois, le retour des États puissance et la recrudescence de la compétition entre puissances militaires fait peser le risque de voir des drones étrangers déployés sur le t...
...es peuvent employer l'ensemble des armes « classique » à leur disposition pour neutraliser un engin jugé dangereux. En outre, le dispositif de défense du territoire ne couvre qu'une partie de la menace constituée par les drones militaires. Certes, elle est en partie prise en compte par les postures permanentes de sauvegarde maritime et de sûreté aérienne. À titre d'exemple, dans le contexte d'un conflit interétatique, il s'agirait de faire face à des drones tactiques ou stratégiques évoluant à la manière d'un aéronef classique (hélicoptère ou avion), ou d'un bâtiment naval. Et en la matière, c'est bien la doctrine classique de la défense aérienne ou de la défense maritime qui font référence. Il n'en demeure pas moins que nos capacités en la matière présentent certaines lacunes, en particulier fa...
... drones à des fins militaires a bondi de 58 %. Leur utilisation généralisée pour des attaques ciblées soulève de nombreuses questions. Aujourd'hui les drones sont utilisés à des fins militaires par une centaine de pays et la flotte mondiale est estimée à 21 000 engins. Par ailleurs, plusieurs acteurs non-étatiques ont recours aux drones militarisés ou à des technologies similaires dans différents conflits au Moyen-Orient. Nous voyons bien comment ceux-ci se sont développés en outils de surveillance, de guidage puis en outils d'attaque. La technologie des drones diffère en fonction de leur usage et de leur complexité. Qu'ils servent de caméra, de radar, de laser ou d'armement, les drones militaires disposent tous d'une grande modularité, ce qui les rend très populaires. Enfin, la transmission des ...
...pport met en lumière l'urgence pour la France de faire face à cette expansion en améliorant notamment son parc de drones et en faisant l'acquisition de capacités supplémentaires. Ainsi par exemple, si le rapport du Sénat salue l'accélération de l'acquisition par le ministère des Armées de petits drones de contacts depuis 2019, il rappelle l'enjeu que représente cette dotation notamment en vue des conflits les plus récents, où l'usage des drones tactiques et de petite taille s'est révélé massif et ce sur la base de modes opératoires absolument novateurs. De même, les travaux réalisés par nos collègues du Sénat mettent en exergue le procédé mis en œuvre par certains pays dans la production et l'exportation de drones à bas coût. Ces procédés pourraient constituer une recommandation pour la France c...
... international, qui serait à l'origine d'une asymétrie d'emploi. Il me semble tout aussi nécessaire de réfléchir aux conséquences de l'essor de ce type de technologies sur notre conception de la guerre. Nous pourrions ainsi craindre un affaiblissement des efforts diplomatiques visant à mettre un terme à une guerre, au motif qu'une guerre menée par des drones ne présente pas les mêmes enjeux qu'un conflit dans le cadre duquel des troupes sont déployées au sol.
...eurs de nos interlocuteurs, la valeur ajoutée du drone de combat est relativement faible. Pour eux – en particulier au sein de l'armée de l'air – la vraie plus-value du drone tient à sa fonction d'œil déporté, permettant d'accroître nos capacités d'observation et d'identification, voire d'écoute et, potentiellement, d'éclairage et d'illumination de cible. Si nous nous trouvions dans le cadre d'un conflit de plus haute intensité, la chasse est bien plus efficace, en raison de sa réactivité et de sa rapidité, caractéristiques que ne présentent pas les drones d'aujourd'hui. S'il ne faut pas se fixer de tabou technologique, il convient de veiller à l'identification de la plus-value opérationnelle, sans compter les limites éthiques et morales évoquées par le président Chassaigne.
Bien que nous soyons tous des femmes et des hommes de devoir, je dois avouer que nous n'avions pas vu venir l'essaim électoral qui s'est abattu sur nous. Nous n'avons donc pas pu recevoir l'ensemble des acteurs, mais avons à mon sens quelque mérite à avoir conduit cette mission dans un calendrier aussi serré. Pour le reste, je crois que le développement de drones conçus pour un conflit de haute intensité est absolument indispensable. Pouvons-nous attendre les décisions de nos frères européens dont nous sommes tellement dépendants ? C'est une autre question, qui va au-delà de la mission qui nous était confiée.
...rmement. Pourriez-vous nous faire un point précis de l'état des discussions, en fonction des informations qui vous ont été communiquées, et surtout, avons-nous la certitude que l'Eurodrone sera ITAR- free au regard des questionnements que chacun connaît s'agissant du moteur ? Je pense qu'il s'agit vraiment d'un enjeu essentiel. Ma deuxième question concerne la défense anti-drones. Avec le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et j'ai eu le sentiment que de vivre le retour des Stuka. En définitive, l'essaim de drones a un effet militaire relativement limité sur les troupes au sol, mais en revanche, un effet terrifiant capital, notamment psychologiquement. En 1940, il en allait de même avec les Stuka : les dégâts causés par les bombardements en piqué étaient limités mais l'impuissance d...
...sentation et leurs premières réponses. Vous l'avez dit, le drone offre un certain nombre d'avantages, comme sa réactivité et la capacité à assurer une présente permanente sur un terrain limité – ce qui peut s'avérer complémentaire avec nos chasseurs. Il en va donc de notre supériorité aérienne, qui demeure la clé du combat. Cependant, au Sahel, nous employons les drones Reaper dans le cadre d'un conflit de basse intensité, et la question de l'emploi de ces drones et de leur vulnérabilité se pose toujours dans le cadre d'un éventuel conflit de haute intensité, à l'instar de celui du Haut-Karabagh, que vous avez évoqué en le qualifiant même de « guerre des drones ». Je pense que cela doit sérieusement interroger notre état-major. J'ai donc deux questions : comment pensez-vous qu'il faille ajuster...
...'ici 2025. De plus, nous pouvons nous en féliciter, le programme Eurodrone, qui vise à remplacer les Reaper à partir de 2028, est enfin en développement après de longues négociations avec nos partenaires européens. Les enjeux de cette adaptation sont de taille au vu de l'importance croissante des drones sur le champ de bataille, comme nous avons pu le voir avec la guerre dans le Haut-Karabagh. Ce conflit a en effet été marqué par l'utilisation massive de drones « bon marché », avec de nouveaux modes opératoires tels que les largages, vols en essaims ou les attaques-suicide pour franchir les lignes adverses. Cela préfigure donc d'un avenir où les drones seront omniprésents. Or, la France et l'Union européenne, contrairement à Israël, la Chine ou la Turquie ne se sont pas lancées dans la production...
Merci Madame la présidente. Ma question rejoindra les préoccupations de plusieurs de nos collègues : j'aimerais savoir si vous avez un retour d'expérience sur ce qu'il s'est passé en Arménie, afin notamment de démêler le vrai du faux – y a-t-il des images qui ont montré les vols des essaims, ou non ? Est-ce que finalement ce conflit de haute intensité, qui s'est produit sur le continent européen, peut être imaginable plus près de chez nous ? Il me semble que des parlementaires allemands ont rendu un rapport sur le sujet – êtes-vous au courant ? Quels sont votre point de vue et votre niveau d'information sur la question ?
... couple qui pourrait être constitué par un hélicoptère et des drones, tant sur le plan offensif que sur le plan défensif. Il faut toutefois continuer à travailler et très rapidement, car les évolutions de la technologie comme des emplois sur différents théâtres d'opérations nous bousculent. Pour répondre dès maintenant au sujet du Haut-Karabagh : je n'ai pas vu d'images. Il ne s'agissait pas d'un conflit de haute intensité aérienne, mais les retours d'expérience ont bien démontré l'utilisation de drones à des fins de saturation des défenses aériennes, à partir de produits détournés de leur usage initial, ou pouvant être considérés comme jetables et perdables. Je n'utiliserais pas le terme de drones « kamikazes », car la situation n'est pas comparable avec certains modes opératoires employés, par ...
Avec le souci de vous laisser le dernier mot, cher collègue, je me suis dit que peut-être nous pourrions présenter un petit kaléidoscope de notre réflexion. Pour m'expliquer : M. Gouttefarde a évoqué l'essaim de drones, M. Thiériot, les Stuka, M. Marilossian, les conflits de haute intensité, Mme Bureau-Bonnard, les lacunes, Mme Ballet-Blu, les dizaines de drones d'il y a quelque temps, des milliers aujourd'hui et bientôt des millions, et Mme Mauborgne, le conflit du Haut-Karabagh. Tout cela m'amène à dire qu'au fond, les choses évoluent quand même assez lentement dans ce merveilleux pays de France dont il a été coutume de dire qu'il avait « deux querelles d'av...
J'en viens à présent à la question de Jacques Marilossian. Vous avez raison de souligner que le drone ne constitue en rien une solution universelle capable de nous sauver de l'ensemble des périls et des conflits qui se présenteront devant nous. Il ne s'agit que d'un outil parmi d'autres, un outil utile ayant vocation à être toujours plus utilisé. Il reste vulnérable, vous l'avez dit, en raison de sa lenteur – qui le rend facilement destructible – et de sa sensibilité aux conditions météorologique. Je n'oublie pas non plus la menace cyber, les drones pouvant être attaqués, voire détournés ou la cible de ...
...Ainsi, notre présentation comprend trois axes : – un premier axe qui a trait à la géopolitique de la région, perçue par le prisme de l'enjeu de la stabilité, avec, dans un premier temps, une approche globale sur les grandes tendances géopolitiques dans la zone, puis une focalisation sur les trois principaux foyers d'instabilité en plus de l'Irak et la Syrie que sont la guerre civile au Yémen, le conflit israélo-palestinien et la situation du Liban ; – un deuxième axe qui traitera de la présence militaire de la France dans la zone (hors opération Chammal), au sein de laquelle nous vous parlerons de l'opération Amitié au Liban, de la FINUL, des Forces françaises déployées aux Émirats arabes unis et de l'opération Agénor, ainsi que de la politique d'exportation d'armements française dans la région...
...nis, qui ont cependant tous les deux des histoires très différentes ; – et l'espace des empires, qui regroupe les États situés en dehors du Moyen-Orient mais qui y exercent une forte influence, c'est-à-dire la Turquie et l'Iran. Au Moyen-Orient, et en particulier au sein de l'espace Sykes-Picot, la stabilité ne peut s'envisager qu'à travers le prisme de l'histoire. Il convient de distinguer les conflits de nature structurelle, voire existentielle, issus de cet espace, et les conflits conjoncturels, d'intérêts de puissance, qui s'appuient souvent sur les conflits structurels. Les conflits structurels-existentiels trouvent leurs sources dans l'absence de solution à la question nationale et concernent en premier lieu les Palestiniens et les Kurdes. 40 à 50 millions de personnes se retrouvent sans...
Commençons par le premier foyer d'instabilité majeur dans la région : la guerre civile au Yémen, un conflit peu couvert par les médias et peu suivi par l'opinion publique. Sans rentrer dans les détails bien sûr, aujourd'hui, deux projets politiques s'affrontent au Yémen : – le projet des Houthis, héritiers de la monarchie d'avant 1962, d'essence totalitaire (car il exerce un contrôle total de la société grâce un système policier qui maille l'ensemble du territoire), ségrégationniste (car seuls les Ha...
Pour finir sur ce conflit, je me contenterais de rappeler que l'Assemblée nationale, sous la précédente législature, a adopté une résolution portant sur la reconnaissance de l'État de Palestine en 2014. La représentation nationale y soulignait que le statu quo est intenable et dangereux car il nourrit les frustrations et la défiance croissante entre les deux parties, qu'il est impératif que les négociations entre les part...
...nclusion de contrats d'armement doit être liée au respect du droit international par les États. La Commission interministérielle pour l'étude des exportations des matériels de guerre veille au respect des normes en vigueur, et en particulier au respect de la position commune de 2008 ainsi que des stipulations du traité onusien sur le commerce des armes. Eu égard aux foyers d'instabilité, voire de conflits, dans la région, un contrôle scrupuleux en la matière doit être observé.