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Cet article institue la portabilité du contrat à durée indéterminée entre les trois versants de la fonction publique, dans l'objectif louable de sécuriser les parcours professionnels des agents contractuels. Mais prenons l'exemple d'un agent ayant effectué cinq ans de contrat à durée déterminée dans un versant de la fonction publique et souhaitant rejoindre un autre versant. Il devra à nouveau attendre six ans avant de pouvoir espérer conclure un CDI, et ce bien qu'il puisse justifier de cinq ans d'ancienneté dans la fonction publique. C'est pourquoi j'avais souhaité déposer un amendement institu...
...a fonction publique, ce texte vise à faciliter la mobilité des agents. Cela nous paraît effectivement nécessaire, à la fois pour améliorer le service rendu à nos concitoyens mais également pour les agents eux-mêmes, qui auraient ainsi la chance de pouvoir découvrir d'autres champs d'activité. L'article 25 dispose qu'un établissement « peut » conclure un contrat à durée indéterminée avec un agent contractuel auparavant lié par un contrat de même type à un autre établissement. Il aurait été plus opportun d'écrire « doit » que « peut ». Comme notre groupe l'a déjà fait valoir en commission, le nouveau contrat proposé « doit » être à durée indéterminée. La portabilité du CDI doit être automatique, sauf si l'agent contractuel accepte que le nouveau contrat soit à durée déterminée. La sémantique a son im...
...jet. Dans l'éducation nationale, dont les agents représentent quelque 40 % des effectifs de la fonction publique, de vives interrogations se font jour. Je ne comprends pas bien comment en offrant davantage de souplesse ce projet de loi pourrait résoudre les grandes difficultés de recrutement, vu l'état de découragement de nos collègues, et permettre d'en finir avec la précarité de trop nombreux contractuels – ceux que l'on appelait autrefois les maîtres auxiliaires – qui, pour certains, rendent de bons et loyaux services pendant dix, quinze ans, voire davantage, en ayant leur contrat renouvelé chaque année. À chaque rentrée, ils se demandent dans quel établissement ils seront affectés, pour enseigner quelles matières et à quels niveaux. Or ils assurent leurs enseignements avec la même énergie et la...
Il est intéressant de voir comment on en arrive à cet article. On se dit d'abord qu'il faut commencer de remplacer des fonctionnaires par des contractuels. On se dit ensuite qu'il faudrait quand même fixer quelques règles pour les recruter de manière un minimum égalitaire, parce que, il ne faut pas l'oublier, la Déclaration des droits de l'homme pose le principe d'un égal accès des citoyens aux emplois publics. On se dit ensuite qu'il ne serait pas juste que ces contractuels n'aient pas, comme les fonctionnaires, droit à la mobilité : et voilà la...
Nous avons déjà eu ce débat en commission. Je voudrais appeler votre attention sur les risques d'une systématisation du CDI. Il convient d'abord de souligner les apports de l'article 25 du présent projet de loi pour les contractuels. Cet article crée en effet les conditions d'une portabilité du CDI entre les différents versants de la fonction publique, afin d'améliorer les perspectives de carrière des contractuels recrutés en CDI et de diversifier le vivier de recrutement des employeurs publics. Aujourd'hui, la portabilité du CDI n'est possible qu'au sein d'un même versant, et elle n'est qu'une possibilité. Il me semble pré...
...ellé, monsieur le secrétaire d'État, sur le fait que ces déclarations « percutaient » le calendrier d'adoption du présent projet de loi, mais vous ne nous avez pas répondu de manière très claire. Nous ne savons donc pas si l'objectif est toujours d'actualité et s'il « justifie » certaines dispositions du présent projet de loi. On voit bien comment fonctionnera la rupture conventionnelle pour les contractuels du secteur public. Même si un contrat de travail dans le secteur public est un contrat de droit public, il n'en reste pas moins un contrat de travail. En revanche, là où l'on peut nourrir des interrogations, notamment concernant la constitutionnalité du dispositif, c'est pour ce qui concerne les fonctionnaires, qui, eux, ne disposent pas d'un contrat de travail. Qu'il s'agisse des fonctionnaires...
...tra de mieux « libérer les énergies », afin surtout de libérer la fonction publique des fonctionnaires ? Pourriez-vous préciser les intentions du Gouvernement en la matière ? N'ayant pas obtenu les précisions demandées sur la question de la portabilité du CDI – à savoir ce qui se passera si, à compétences égales, il y a, pour un poste identique, concurrence entre un fonctionnaire titulaire et un contractuel – , peut-être puis-je caresser l'espoir d'obtenir une réponse sur ce point ? Je vous rappelle en effet que le principe de sincérité et clarté des débats est un principe constitutionnel et que nous pourrions nous appuyer dessus en cas de recours devant le Conseil constitutionnel. Par conséquent, pour la sincérité du débat et pour que tout le monde dans le pays comprenne bien de quoi il s'agit, il ...
Lorsqu'un employeur public ouvre ou crée un poste, cette ouverture, notamment dans la fonction publique territoriale, est obligatoirement soumise à publication ; à la suite de quoi l'employeur reçoit plusieurs candidatures, de la part de fonctionnaires titulaires ou d'agents contractuels, entre lesquelles il fait son choix, notamment sur la base des CV reçus, ni plus, ni moins : il n'y a pas de priorisation entre les titulaires et les contractuels.
Pour un agent public qui l'est devenu en réussissant un concours ou qui en est venu par d'autres voies à occuper une position statutaire, la rupture conventionnelle a donc des conséquences significatives : il n'est pas anodin de se défaire du statut. Ce choix est engageant. Il paraît donc peu probable qu'un fonctionnaire démissionnaire revienne dans les trois ans en tant que contractuel, ne disposant donc pas des mêmes droits, quoi que l'on en dise. Enfin, c'est à titre expérimental, pour cinq ans, que le dispositif est envisagé. Nous pourrions l'évaluer au bout de ce délai et l'ajuster selon ce que l'on aura observé concernant les allers et retours et la manière dont les deux parties se seront saisies de l'opportunité. Je demande donc le retrait des amendements, faute de quoi...
dans trois ans et un jour, je reviens comme contractuel sans avoir besoin de rembourser un centime, et je perçois une rémunération négociée puisque, n'étant plus titulaire, je ne suis plus « prisonnier » du statut ni de la grille indiciaire. Dites-moi si j'ai bien compris, que l'on soit bien d'accord !
La rupture conventionnelle est instaurée à titre expérimental pour les fonctionnaires et pour les contractuels mais elle prévoit, nous venons de l'évoquer, une clause de remboursement de l'indemnité en cas de retour à un emploi public au sein de l'une des trois fonctions publiques dans les trois années – que nous venons de porter à six – qui suivent la conclusion d'une rupture conventionnelle. Il nous semble nécessaire de préciser que ce remboursement ne peut être exigé que si le fonctionnaire réintègre ...
...L'amendement no 819 a pour objet de modifier l'alinéa 11 de l'article 26 : « Durant la procédure de rupture conventionnelle, le fonctionnaire peut se faire assister par un conseiller désigné par une organisation syndicale. » Cette rédaction n'est pas sans me surprendre. En effet, on a l'impression qu'il s'agit d'une procédure de licenciement, alors que ce n'est pas du tout l'esprit : la relation contractuelle qui se noue dans le cadre de cette transaction entre le collaborateur et l'employeur, est très intime. Je ne suis pas certain que ce soit rendre service au fonctionnaire que de lui permettre de se faire assister par le représentant d'une organisation syndicale – je précise que je n'ai rien contre ces organisations, ayant été moi-même délégué syndical. La chambre sociale de la Cour de cassation...
Le projet de loi tend à développer, ce qui ne me dérange pas, le recours à des contractuels dans les collectivités et dans certains services publics de l'État. Pour autant, lorsqu'une collectivité veut adhérer à l'assurance chômage, elle doit cotiser pour l'ensemble de ses agents. Ainsi, une collectivité de 1 000 agents titulaires devra cotiser pour l'ensemble d'entre eux, même si elle n'a que 50 agents non titulaires. Or les agents titulaires ne seront a priori pas concernés, ou très ...
...est la règle dans le secteur public. Les collectivités territoriales doivent assurer elles-mêmes la charge et la gestion de l'allocation d'assurance chômage de leurs agents. L'employeur public prend à sa charge l'indemnisation au titre du chômage de ses anciens agents lorsqu'ils sont involontairement privés d'emploi. Aucune contribution d'assurance chômage n'est due. Cependant, pour leurs agents contractuels, les collectivités territoriales et leurs établissements publics administratifs peuvent adhérer au régime d'assurance chômage – RAC – auprès de l'Unédic, en application de l'article L. 5424-2 du code du travail. Les contributions d'assurance chômage sont versées aux URSSAF par l'employeur public, l'indemnisation du chômage du demandeur d'emploi étant alors prise en charge par Pôle emploi pour le...
Plus nous égrenons les articles, plus nous constatons que peu d'entre eux visent à améliorer le sort et le quotidien des fonctionnaires dans leurs administrations. Des articles visent à développer le recrutement de contractuels ; d'autres permettent de partir avec une rupture conventionnelle ; d'autres prévoient l'accompagnement pour quitter un emploi. Je vois venir vos arguments : « monsieur le député, vous qui siégez à la gauche de l'hémicycle, vous vous plaignez qu'on accompagne les gens, qu'on leur propose de prendre un congé de transition professionnelle avec une formation à la clef pour se reconvertir ? Mais vou...
...er dans cet article – qui, malgré son caractère général, est assez flou – comporte des contradictions et des risques qui nous font dire qu'une autre méthode aurait pu être utilisée. Le problème que posent, grosso modo, les différents dispositifs que vous créez par ce texte, c'est que vous ne traitez pas de l'accès au statut de fonctionnaire par concours parallèlement à l'ouverture du secteur aux contractuels. Nous risquons ainsi, dans certaines situations, de mettre des fonctionnaires en concurrence avec des contractuels dans la voie du recrutement, et, du coup, de faire perdre son attractivité au statut de fonctionnaire. Pour autant, vous affirmez que votre philosophie est de faire en sorte que le statut de la fonction publique reste au coeur du fonctionnement du service public en France. Le group...
Avec l'article 9, nous abordons directement la question de l'ouverture des emplois permanents, notamment de la fonction publique d'État, à des contractuels. Cet article me pose problème, car la rédaction que vous avez retenue recèle une vraie ambiguïté juridique, qui ne fait que traduire l'ambiguïté de vos intentions. Ainsi, le fameux alinéa 13 ouvre les emplois permanents de la fonction publique d'État à des contractuels, « lorsque l'emploi ne nécessite pas une formation statutaire donnant lieu à titularisation dans un corps de fonctionnaires. » C...
Nombreux sont les orateurs de notre groupe qui ont, depuis le début des débats sur cette loi, dit que l'un de ses aspects essentiels, si ce n'est son aspect essentiel – le recours massif aux contractuels – suscitait de notre part un désaccord fondamental et une hostilité forte, pour plusieurs raisons. D'abord, parce que notre conception de la fonction publique puise sa source dans les textes de la Révolution française. L'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme dit que la loi « doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse ». Il poursuit : « Tous les citoyens ...
...istoire que ce projet de loi de réforme de la fonction publique tourne le dos. Oui, sans y toucher frontalement – personne n'imaginait ce gouvernement agir de manière si grossière – , vous préparez l'extinction du statut. Pour ce faire, le texte reprend à bon compte toutes les lubies néolibérales et les poncifs du new public management. Le premier d'entre eux concerne le recours massif aux agents contractuels, y compris pour des emplois permanents ou des postes de direction. Il s'agit là de répondre à une obsession de cette majorité, qui croit que le salut ne peut venir que du secteur privé. Évidemment, cela revient à nier l'immensité des compétences de nos fonctionnaires et leur dévotion pour faire tenir nos services publics, sans moyens et sans soutien de la puissance publique. Cela fait surtout c...
...avec quelques nuances. À titre personnel – et je sais que beaucoup de mes collègues partagent cet avis – je ne suis pas hostile à la contractualisation, y compris pour le service public. Je pense que l'on peut vouloir servir l'État, une collectivité territoriale ou l'hôpital public, sans forcément vouloir les servir toute sa vie, ni vouloir entrer sous le statut de la fonction publique. Certains contractuels ne sont pas moins animés par le sens de l'intérêt général et de la qualité de leur mission que des fonctionnaires titulaires. Mais le problème que posent cet article et votre projet de loi, en général, c'est le manque de transparence, et une forme d'insincérité : on sait bien qu'à terme vous voulez l'extinction du statut de la fonction publique pour tous les fonctionnaires. M. Macron a déjà dit...