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Je soutiendrai cet amendement et le sous-amendement. Nous avions présenté un amendement similaire no 265, qui tendait à obliger les intermédiaires ou les contribuables qui mettent en place des montages à les divulguer à l'administration. Nous ne l'avions pas déposé en lien avec la transposition de la directive européenne. Que le Gouvernement admette l'absence de marge de manoeuvre du Parlement dans sa transposition ne me plaît guère, mais puisque nous sommes d'accord sur le fond, nous voterons avec plaisir.
Cet article concerne l'alourdissement des amendes prévues en cas de fraude fiscale. Aujourd'hui, bien que déjà élevées, les peines d'amendes se révèlent insuffisantes pour dissuader certaines fraudes, notamment lorsque la fraude a permis au contribuable d'éluder un montant d'impôt supérieur à celui de l'amende encourue. C'est pourquoi il est prévu, à cet article, d'aggraver les sanctions pour fraude fiscale en prévoyant que le montant des amendes puisse être porté au double du produit tiré de l'infraction. Le juge pourra donc choisir entre un montant déterminé en valeur absolue, conformément au droit existant, ou calculé en proportion du produi...
..., autrement dit la publicité des condamnations, mais il n'y aura pas eu de procès public. Or la tenue d'un procès public est un devoir, à l'image de la justice française, de Saint Louis rendant la justice sous un chêne et non pas dans les bureaux d'un procureur. Nous voulons la tenue d'un procès public pour ces grandes fraudes: c'est un devoir vis-à-vis des citoyens, c'est un devoir vis-à-vis des contribuables. Il s'agit là non pas de meurtres entre amis, mais d'impôts importants, du budget de l'État, du budget de la nation, du vivre-ensemble. Avec le « plaider coupable » élargi à la fraude fiscale, vous privez la sanction de l'exemplarité que lui confère un procès public. C'est la raison pour laquelle nous demandons la suppression de cet article.
...t son utilisation pour des faits de fraude fiscale paraît inquiétante. Je rappellerai le cas de HSBC, qui a déjà été évoqué : en novembre 2017, cette banque a accepté de payer 300 millions d'euros pour échapper à un procès pour blanchiment de fraude fiscale, aux termes de la convention judiciaire d'intérêt public – CJIP. Il était reproché à l'établissement d'avoir, en 2006 et 2007, prospecté des contribuables en France et d'avoir permis à ses clients de dissimuler au fisc des avoirs d'un montant de 1,6 milliard d'euros. On ne peut que regretter que l'amende supportée par HSBC demeure faible au regard des montants dissimulés et des impôts éludés, et que cette banque n'ait pas été reconnue coupable de ces faits. De même, aux termes de la CJIP signée le 24 mai, la Société générale a accepté de payer un...
Il n'appartient pas à l'opérateur de qualifier fiscalement le revenu en déterminant de quelle catégorie il relève. Ce choix incombe à l'utilisateur. Ce que vous proposez risquerait de générer de nombreuses erreurs et finalement de se retourner contre le contribuable mais aussi contre les plateformes. C'est une chose de dire que certains revenus sont exonérés par nature. C'en est une autre de savoir au titre de quelle catégorie ils sont imposés – les bénéfices industriels et commerciaux, la location meublée professionnelle, la location meublée non professionnelle. Cela ne relève pas de la compétence des plateformes.
...rait de pré-afficher ledit montant sur la déclaration de revenus de ces derniers, d'améliorer ainsi le civisme fiscal en les accompagnant dans l'accomplissement de leurs obligations déclaratives et, le cas échéant, de faciliter la programmation du contrôle fiscal. Enfin, il convient de rappeler que les règles de taxation à l'impôt sur le revenu ne seraient pas modifiées : il reviendrait à chaque contribuable utilisateur de plateforme de définir si les revenus tirés de l'économie collaborative sont imposables et de déterminer la catégorie d'imposition des sommes perçues.
Je comprends ce que vous voulez faire, monsieur le ministre, mais j'ai besoin d'une précision. Il y aurait deux seuils : 3 000 euros par an et par contribuable, d'une part, et vingt transactions par plateforme, d'autre part.
... de diffusion n'est plus assuré. L'amendement impliquerait, en l'état, que les sanctions administratives prises à l'encontre des personnes physiques puissent être publiées sans qu'elles bénéficient des garanties qui leur sont offertes en cas de publication des sanctions fiscales. L'article 131-35 du code pénal dispose par exemple, je le rappelle, que la publication ne peut comporter l'identité du contribuable qu'avec son accord. Par ailleurs, je m'interroge sur la formulation cumulative proposée, qui semble indiquer que la publication sera faite à la fois sur le site de l'administration et par voie de presse. C'est pourquoi j'émets un avis défavorable.
...cessaires dans ce texte. L'article 7 va dans le bon sens, je l'ai dit, puisqu'il sanctionne les intermédiaires, comme les cabinets d'avocats ou les comptables. C'est ce que nous avions proposé au travers d'un amendement déposé sur le projet de loi de finances pour 2018, qui avait été rejeté par la majorité. Je suis ravi que la majorité change d'avis, mais cet article ne s'applique que lorsque le contribuable se voit imposer une majoration de 80 %, ce qui est un cas extrêmement rare. Le texte ne sanctionne donc, en réalité, que les tiers complices de fraude fiscale, alors que le coeur de leur activité est l'optimisation fiscale. Enfin, les sanctions envisagées par le Gouvernement sont bien trop légères et seulement administratives. Dans un esprit absolument constructif, nous proposerons donc un certa...
...rappelle que la notion de secret professionnel est importante pour tous les citoyens français, qui attendent de leur médecin et de leur avocat qu'ils gardent les secrets qu'ils leur ont confiés ; c'est une question de confiance, un point important pour nous. Enfin, la rédaction de l'article ne me satisfait pas puisque peut être sanctionnée la prestation qui consiste à « réaliser pour le compte du contribuable tout acte destiné à égarer l'administration », ces deux derniers mots me semblant trop floue. Je conclus en soulignant que cet article m'inquiète beaucoup pour ce qui est du secret professionnel. On introduit ici une exception, qui en entraînera d'autres. C'est pourquoi je maintiens mon amendement.
Je donnerai une réponse un peu longue, qui vaudra en partie pour les autres amendements déposés sur l'article 7. Cet article introduit une amende fiscale, applicable aux intermédiaires fiscaux, juridiques et comptables qui, par leurs prestations abusives, ont conduit des contribuables ou des cotisants à de graves manquements. Il ne s'agit donc pas de conseils classiques, mais d'actes sanctionnés par des pénalités pour abus de droit ou manoeuvres frauduleuses. Ce sont des actes qui sont sanctionnés par des pénalités administratives, mais qui ne donnent pas forcément lieu à des poursuites pour fraude fiscale, auquel cas on entre dans le cadre de la complicité pour fraude fiscal...
À titre personnel – mon groupe étant très bien représenté par Sarah El Haïry – , je partage la perplexité de certains collègues et du président de la commission des finances. Les mots « a intentionnellement fourni à un contribuable une prestation permettant directement la commission par ce contribuable des agissements, manquements ou manoeuvres » me semble très impressionniste.
Cet article me laisse dubitatif. Tout d'abord, il s'agit des situations où l'administration fiscale a prononcé à l'encontre du contribuable une majoration de 80 %. Trois cas sont concernés, ce qui représenterait environ 2 000 dossiers chaque année. Par ailleurs, comme l'a excellemment rappelé notre collègue Bourlanges, il faut prouver l'intentionnalité directe de la commission d'omissions ou de manquements. Enfin, seules quatre prestations sont visées, dont celle, oubliée par le ministre, qui consisterait à réaliser pour le compte ...
Notre collègue Lassalle peut-être. Les égarements, je ne sais pas ce que cela signifie. J'ai d'ailleurs cru comprendre que vous-même, monsieur le ministre, ne trouviez pas très clair ce 4o. Du reste, les autres alinéas ne sont pas plus précis : le contribuable qui aurait bénéficié à tort d'une réduction d'impôt pourra toujours arguer de la complexité des textes, qu'il aura mal compris. Combien restera-t-il de cas, sur les 2 000 dossiers de départ, pour lequel la faute pourra être prouvée ? Une centaine ? En avez-vous une idée, monsieur le ministre ? Je pensais aux banques, dont la plupart ont créé, par l'intermédiaire de filiales, des systèmes organi...
... prononcées par l'administration à la suite d'un contrôle fiscal, par exemple. L'amendement no 57 vise à modifier le début de l'alinéa 4, tout en conservant la fin de la phrase, car je ne remets pas en cause les quatre critères, qui me paraissent justes. En revanche, il convient de préciser, au début de l'amendement, que la sanction est appliquée « lorsque le tribunal correctionnel a condamné le contribuable sur le fondement des articles 1741, 1743, 1746 ou 1747 du code général des impôts et dès lors que cette condamnation est définitive ». Cet amendement vise à subordonner la possibilité de sanction administrative du conseil prévue à l'article 7 à la condamnation définitive du contribuable par une juridiction de l'ordre judiciaire, qui présente toutes les garanties, notamment en ce qui concerne les ...
... Dalloz, a été adopté par la commission des lois. Il permet, monsieur Woerth, de résoudre la problématique. Dans le résumé de l'article 7 figurant dans le rapport, il est indiqué qu'il s'agit d'introduire « une sanction, sous la forme d'une amende, contre les personnes complices de fraude fiscale ou sociale, de manoeuvres frauduleuses ou d'abus de droit à travers la fourniture intentionnelle à un contribuable d'une prestation ayant directement permis les agissements sanctionnés ». Il est donc clair que la sanction administrative que pourrait décider l'administration peut être applicable en cas de fraude fiscale ou d'abus de droit de manière intentionnelle. Or une telle caractérisation ne peut pas être le fait de la simple administration, qui ne saurait être à la fois juge et partie dans une telle aff...
Comme l'ont souligné Mme Dalloz et M. Terlier, cet amendement vise à subordonner la sanction administrative du tiers conseil à la condamnation définitive du contribuable pour garantir les droits de la défense, l'indépendance et un procès équitable. Ce pas permettrait à l'article 7, qui soulève des questions, de trouver son équilibre.
Pardonnez-moi, mais la complicité de fraude fiscale existe déjà dans le droit. Ces amendements identiques vident complètement de sa substance l'article 7, qui instaure un nouveau dispositif pour le contribuable ayant fraudé l'impôt sans être passé devant les tribunaux pour fraude fiscale. Non, le contrôle fiscal n'est pas réalisé par le juge judiciaire. Il est réalisé par l'administration fiscale, qui prononce des redressements ainsi que des sanctions administratives pour mauvaise foi, manquement délibéré ou manoeuvre frauduleuse, sans toutefois que le pénal soit concerné ; il arrive en effet que le con...
...ent matériel qui, combiné à l'élément intentionnel, doit entraîner les poursuites et l'amende fiscale que vous proposez. Si l'administration est confrontée à de telles manoeuvres, qu'elle aille jusqu'au bout ! Les exemples que vous avez donnés tout à l'heure, monsieur le ministre, relèvent du pénal. Pourquoi se limiter à une sanction administrative ? Poursuivons devant les juridictions pénales le contribuable frauduleux, mais également celui qui fait acte de complicité ou de co-action ! Je ne comprends pas pourquoi l'on s'arrêterait à la sanction administrative. Par ailleurs, monsieur le ministre, nous sommes confrontés à une autre difficulté, qui touche aux droits de la défense. Je reprends l'exemple de la réquisition fiscale, que vous avez donné tout à l'heure. On saisit un mail qui émane de ma str...
Si vous perdez au pénal, que va devenir la sanction administrative ? Le contribuable va en demander l'annulation. Vous voyez, monsieur le ministre, cet article pose de nombreux problèmes : c'est pourquoi je reste hésitant.